Orwell 2024

« La guerre c’est la paix. La liberté c’est l’esclavage. L’ignorance, c’est la force. »
Orwell « 1984 »

Telles étaient les inscriptions sur la façade du ministère de la Vérité du célèbre roman de George Orwell. Il a, sans le savoir, décrit le processus que nous voyons se matérialiser sous nos yeux avec la déflagration de violence et de haine qui a retenti le 7 octobre 2023.

Les chancelleries du monde entier réclament aujourd’hui avec une obstination indécente la « solution à deux états » afin d’installer la paix au Moyen Orient alors que tous les évènements engendrés par et depuis les accords d’Oslo montrent sans équivoque que cela mène la région entière vers une guerre totale. La guerre, c’est la paix.

Les ONG humanitaires qui sont supposées œuvrer pour le bien-être et la liberté des Hommes manifestent à gorges déployées dans les capitales du monde en soutien au Hamas, organisation qui asservit sa propre population. Ils jettent vivant du haut des immeubles leurs homosexuels et décapitent sur la place publique leurs détracteurs. La liberté c’est l’esclavage.

Les médias du monde entier s’efforcent d’entretenir une ignorance ahurissante par naïveté, par idiotie ou par haine et participent activement à la propagation d’un front international en démonstration de force inouïe de haine et de violence envers le peuple juif dans sa quasi-totalité à travers le monde. L’ignorance c’est la force.

Évidemment, les réactions pavloviennes d’un establishment anti-israélien vont se moquer de ce sentiment de paranoïa : Le monde entier a établi qu’il y a un risque de famine dans la bande de Gaza, c’est qu’il y a un risque de famine ! Et Israël en est le seul responsable martèle-t-on dans le monde entier. Au diable les faits et les rapports israéliens qui contredisent cette diffamation de sang et toutes les autres diffamations qui ont été publiées depuis le début de cette campagne. Les photos déchirantes et les témoignages recueillis sous l’œil bienveillant des « militants » du Hamas sont beaucoup plus convaincants que les rapports soignés de militaires en treillis.

Hamas vs. Israël. Vraiment ?

Le Code pénal exclut la responsabilité des personnes atteintes de troubles mentaux et ces derniers ne peuvent pas faire l’objet de sanctions pénales. C’est un fait. Cependant, il est étonnant que l’irresponsabilité pénale puisse jouer en faveur de ceux qui sont atteints de ces troubles alors que les victimes de leur violence peuvent être accusées pour vouloir se défendre. C’est ce qu’il se passe aujourd’hui en Israël alors que l’État hébreu est exhorté à négocier avec des hommes qui seraient définis comme atteints de troubles mentaux par n’importe quel psychiatre occidental.

Exagération ? Que nenni ! Dans un article du 15 mars cette année (1), un homme qui a menacé de couper la tête de sa collègue a été hospitalisé en établissement psychiatrique.

Les choses devraient être simples. Elles le sont en général comme nous le montre la réaction Française. Mais Israël ne fait pas partie de cette généralité. Le monde entier comprend qu’une organisation qui brûle vivant des familles entières, qui viole des femmes à leur casser le bassin, qui décapite des enfants à l’aide de pioche et qui essayent de monnayer leurs têtes en les gardant dans des congélateurs n’est pas une organisation saine d’esprit. Pourquoi dans ce cas, devrait-on nous faire supporter les déclarations de ces hommes ? Pourquoi devrait-on rapporter les faits et les gestes de ces gens afin d’en informer un public quelconque ? Viendrait-il à l’idée d’un journal de mettre en première page les « pourparlers » entre un patient hospitalisé en département psychiatrique et un infirmier ?

Le monde occidental devrait s’interroger sur les liesses affolantes d’une population qui célèbre avec des hurlements de joie et des plateaux de bonbons, les kidnappés jetés en pâture à l’arrière de pick-up, en partie dénudés, en partie démembrés.

À la place de ces questions, ou en réponses à ces questions, la solution trouvée par les chancelleries occidentales est encore plus ahurissante et plus violente dans un sens que le pogrom du 7 octobre : Israël est seul responsable de la colère de la population, du désespoir des Gazaouis et de cette attaque épouvantable du 7 octobre qui est la conséquence directe d’une colonisation imaginaire. Les doutes existants en Occident se focalisent sur la responsabilité israélienne : est-ce le fait de la société, celle du gouvernement ou seulement celle du Premier ministre israélien ?

Nous sommes devant une recrudescence inimaginable des aberrations théologiques et des diffamations de sang dont le peuple juif était accusé pendant le Moyen Âge. Chaque enfant qui disparaissait devenait la cause de pogroms contre les communautés juives qui comme tout le monde le sait, ont besoin de sang chrétien pour les galettes de leurs pâques. (Phrase cynique afin d’être clair, on ne sait jamais).

Le 7 octobre, la réalité a dépassé le dystopique de Orwell.

Israël est sommé de : « respecter le droit international ». Toutes les explications, les communiqués de presse, les preuves, les photos, les vidéos, qu’elles soient prises sur le terrain par les go-pro israéliens ou même par celles des terroristes, les chiffres et les données dans leur quasi-totalité venant de la part des Israéliens sont questionnés et balayés d’un revers de main dédaigneux.

En parallèle, ces mêmes médias et leurs invités martèlent, sur la base des données reçues de la part du Hamas, que le « gouvernement de Netanyahou », les intégristes israéliens, les extrémistes qui ont les rênes de l’état bafouent sans cesse ce « droit international ». La « politique de Netanyahou » est montrée du doigt à chaque perte civile malgré des efforts considérables de la part des israéliens afin d’éviter les pertes collatérales dans une réalité belliqueuse suffocante.

Dans une autre guerre, dans une réalité diamétralement différente et un conflit qui n’était pas existentiel entre les USA et un groupe terroriste en Afghanistan, les raids américains n’ont jamais été les « raids d’Obama », alors que ceux-ci tuaient des milliers de civils selon le New York Times qui n’est pas connu pour être hostile à l’administration Obama (2) . Le ton est donné. Les décors sont de Roger Harth et les costumes de Donald Cardwell, il ne nous reste plus qu’à nous asseoir confortablement dans notre fauteuil moelleux, comme les présentateurs télé, pour regarder cette farce gargantuesque.

Un match de foot entre la France et la Novlangue, pays quasiment inconnu.

L’équipe de France et l’arbitre se présentent au lancer de pièce, et le capitaine de l’équipe de Novlangue décide de prendre la pièce pour la poser sur la face qu’il décide.

Dès le début du match, les joueurs de Novlangue touchent la balle à la main, se moquent des sorties en touche, font entrer une vingtaine de joueurs, ignorent les fautes sifflées, taclent les Français sans vergogne et se tordent de douleur à la mode argentine chaque fois qu’ils perdent le ballon, le tout sans être pénalisés par l’arbitre alors que de façon obsessionnelle, ce dernier ausculte à la loupe les moindres infractions et mesure au centimètre chaque hors-jeu des Français. Le monde doit avoir de l’empathie envers les outsiders.

À la suite d’un tacle particulièrement violent, laissant un joueur français avec plusieurs fractures ouvertes, l’arbitre montre le point de penalty. Cela actionne immédiatement une levée de boucliers de la part des commentateurs qui reprennent les rumeurs Facebook sur les carences en calcium de ce joueur. Il aurait les os fragiles et cela expliquerait les fractures. Novlangue fait entrer une cinquantaine de supporters dans le but de son gardien et la France demande de faire sortir ces derniers qui n’ont rien à faire dans le but. Les commentateurs condamnent fermement l’intention de l’arrière Français de tirer dans ces conditions car cela pourrait blesser, voire pire, un ou plusieurs supporters innocents. La France est sommée de respecter les règles.

Cette description fera sourire certains, mais pas les Israéliens. Le Hamas peut impunément attaquer des civils, violer des femmes et des enfants, décapiter hommes femmes et vieillard, brûler vivant leurs victimes, éventrer des femmes, kidnapper des enfants, des bébés, des civils, des militaires, des vieillards, tirer des dizaines de milliers de missiles sur les villes et les villages de l’État d’Israël, construire des tunnels pour se cacher, pour cacher leurs otages, voler l’aide internationale, tirer sur ses propres civils pour y accuser Israël, pilonner les camions d’aide internationale afin de filmer ces photos et les présenter comme étant des actes perpétrés par les Israéliens, tirer sur des hôpitaux et accuser Israël des dégâts et des morts qui s’ensuivent, cacher terroristes, armes, munitions sous les lits de patient dans les hôpitaux, tirer à coups de mortier et de RPG sur les forces israéliennes depuis ces hôpitaux, filmer et publier atrocités et actes répugnants alors que les commentateurs et leurs invités dans leurs fauteuils moelleux rivalisent de superlatifs envers Netanyahou et son gouvernement d’intégriste qui « bafouent impunément le droit international ».

Israël est qualifié d’état voyou par les flancs politiques français, le « régime de Netanyahou » est mis en avant de façon systématique alors que les terroristes du Hamas eux, mis à part la notation de terroriste, bénéficient d’une dérogation par irresponsabilité pénale.

Et malgré tout, il faut le dire, Israël fournit des efforts qu’aucune autre nation n’aurait pensé à faire en temps de guerre et surtout devant la situation où une population est prise en otage afin de servir de chair à canon médiatique. Dans la violence des combats, les armées commettent aussi des erreurs, et les erreurs de l’armée israélienne sont les armes les plus efficaces de cette organisation à qui il ne reste plus que la vie des millions de ses propres civils comme bouclier.

Nasser avait dit à la veille de la guerre de 1967 qu’il était prêt à sacrifier un million de ses citoyens pour éradiquer Israël. La diabolisation est à son paroxysme.

Georges Orwell aurait manqué sa prophétie de 40 années seulement. Personnellement, s’il m’est permis de finir ce papier par une note vraiment personnelle, j’ai la même boule à la gorge aujourd’hui en lisant les journaux que lorsque j’ai lu les périples de Winston et Julia. La Novlangue s’est installée comme étant internationale et victorieuse. Si certains ont honte de leur famille, de leur ville ou de leur pays, mon sentiment de honte s’applique à l’humanité dans laquelle je vis.

(1) https://video.lefigaro.fr/figaro/video/nice-un-employe-dune-boulangerie-menace-sa-collegue-de-lui-couper-la-tete-si-elle-lui-parle-de-nouveau/

(2) https://www.nytimes.com/interactive/2021/12/18/us/airstrikes-pentagon-records-civilian-deaths.html

à propos de l'auteur
Journaliste et scientifique, Bruno J. Melki se sert de faits et de chiffres afin de comprendre la réalité. Il est le traducteur en français du best-seller Israélien : L’Industrie du Mensonge de Ben-Dror Yemini.
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