La mauvaise foi, encore une fois

Ecouter les informations ? Celles de France Info ou BFMTV ? Qui le peut encore ? Qui est dupe ? A l’heure où beaucoup zappent si rapidement, en quête de flashs plus que de faits réels, expliqués, contextualisés, la désinformation a encore de beaux jours devant elle.
Sur les attentats en Israël, toujours ces raccourcis, ces mots qui font mal, ces façons perfides d’annoncer des meurtres. On annonce les victimes palestiniennes par l’armée israélienne, sans expliquer pourquoi cette action a eu lieu.
Ici, en l’occurrence, une « opération de contre-terrorisme », visant des membres de l’organisation Jihad islamique qui planifiait une attaque en Israël. Qui pour s’émouvoir de cette menace sinon les concernés ? On parle de « colons » pour des habitants israéliens qui résident, souvent depuis des générations, dans leur pays, on omet de mentionner les roquettes qui pleuvent régulièrement sur l’Etat juif à partir de la bande de Gaza — territoire dont Israël s’est unilatéralement désengagé en 2005, en évacuant toute la population juive (environ 9 000 personnes) — sous le contrôle du Hamas (organisation reconnue comme terroriste ! ), et on oublie de signaler que les terroristes éliminés appartenaient au Jihad islamique.
L’armée israélienne n’a jamais délibérément ciblé des civils. Contrairement à ceux dont le mode opératoire est toujours le même : s’en prendre lâchement à des civils. Résultats : sept morts dans un attentat à Jérusalem, une femme de 60 ans, un motard, et 5 personnes au sortir d’une synagogue.
On ne s’attarde pas sur l’auteur du massacre le lendemain : un jeune de 13 ans qui a crié « Allah Wakbar » avant de tuer. L’âge de cet ado ne choque personne ? Comment cet « enfant » était-il armé ? Comment a grandi ce garçon qui a laissé ce mot à sa mère : « tu vas être fière de moi », avant qu’on ne fête la tuerie en distribuant des bonbons dans la rue.
Scènes de liesse à Ramallah, Naplouse et Jénine et dans certaines parties de Jérusalem-Est. Quelle population décemment civilisée, même estimant l’Autre comme son pire ennemi après avoir grandi dans la haine distillée jusqu’aux livres d’école, peut se réjouir de la mort des autres ?
Le scénario est toujours le même. Les protagonistes sont par les médias courants affublés d’adjectifs, noms et qualificatifs prédéfinis indifférenciés, et l’amalgame bat son plein. Les Juifs font encore parler d’eux, eux qui ne se laissent pas assassiner tranquillement. Eux qu’on persécute depuis la nuit des temps, qu’on croit si nombreux et puissants quand 6 millions d’entre eux ont vécu le pire génocide de l’histoire.
A propos, le 27 janvier était un jour de mémoire. Celui de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, et le 78e anniversaire de la libération du camp de concentration nazi Auschwitz-Birkenau. Ah oui, j’oubliais, Dieudonné le « repenti » (après tout le mal qu’il a fait, excusez-moi des doutes, je changerai d’avis quand je verrai réparations) a donné son spectacle, riant au nez de tous.
Le polémiste, qui fait toujours autant d’émules, est arrivé au dernier moment par une sortie de secours au cinéma Le Majestic de Jaux, à côté de Compiègne, accueilli par des panneaux antisionisme, sur la même place où quelques heures auparavant avait lieu la commémoration de la libération du camp d’Auschwitz. Cherchez l’erreur !