Zelensky : une icône écornée !

Le 15 novembre, lors de la chute d’un missile sur le territoire polonais, Zelensky s’est empressé de dénoncer, sans preuve, une agression russe contre un Etat membre de l’OTAN. Cherchait-il à internationaliser encore davantage son conflit, au risque de provoquer une Troisième guerre mondiale ? Irresponsabilité criminelle.
Les Polonais prêchèrent la prudence, puis les Etats Unis, suivis de l’OTAN conclurent que le missile avait été tiré d’Ukraine et qu’il était tombé par erreur sur le sol de son voisin. Le lendemain, il s’est obstiné dans sa version, exigeant de pouvoir participer à la mission d’enquête, mettant ainsi en cause la parole ou les compétences de ses principaux soutiens financiers et militaires et compromettant la confiance mutuelle. Son rétropédalage tardif n’y changera rien.
Acteur et comédien, Zelensky avait fait de la communication un atout majeur dans son conflit contre la Russie. En Europe occidentale, il avait réussi à se poser en parangon. Parvenu à faire accroire que « l’Europe avait plus besoin de l’Ukraine que l’Ukraine de l’Europe », il n’a cessé de revendiquer, d’instruire et d’exiger. Il s’est adressé à tous les parlements démocratiques et à beaucoup d’institutions intergouvernementales.
Il a qualifié toute action militaire russe de « crime de guerre » et a lancé une multitude d’avis de recherche contre des militaires ennemis de haut rang. Il a demandé à l’OTAN des frappes nucléaires préventives. Il refuse de négocier avec Poutine, il exclut la Russie « terroriste » du G-20, qu’il appelle G-19 et demande, de façon absurde, son exclusion du Conseil de sécurité des Nations Unies. Ses outrances de langage lassent. Elles cachent aussi ses manquements au plan intérieur : lutte contre la corruption, respect de la démocratie, règlements de comptes dans les territoires reconquis, etc…
Beaucoup pense que l’incident polonais fut sa première erreur. Et pourtant ! Les interrogations sur sa conduite politique ne datent pas d’hier. En mars 2022 déjà, il avait enjoint Israël à faire un choix, tirant un parallèle entre l’invasion russe et la Shoah. Cette extravagance fut qualifiée de révoltante à Jérusalem. Selon le Washington Post du 12 octobre 2022, Biden aurait mis en garde Zelensky quant à ses remarques ingrates et ses plaintes constantes sur l’insuffisance de l’aide.
Quelques jours plus tard, le célèbre éditorialiste Tucker Carlson, certes proche de Donald Trump, lançait, sur Fox News, une attaque frontale violente contre « cet étranger arrogant en T-shirt, célébrité endossant les habits du dictateur de la nation la plus corrompue d’Europe, prétendant jouir d’un droit sur le Trésor étatsunien ».
Zelensky multiplie les attaques inouïes contre le CICR, dont la politique d’information n’est sans doute pas à la hauteur. Il faut à cet égard remarquer qu’il appartient aux Etats concernés et à tous les signataires des Conventions de Genève de les respecter et de les faire respecter. Le 13 octobre, il reproche au CICR de ne pas remplir son mandat, laissant entendre qu’il s’agit d’un club de privilégiés, payés pour jouir de la vie.
L’Ukraine donne un ultimatum de trois jours à l’institution pour qu’elle visite les Ukrainiens détenus à la prison d’Olenvika, alors que les délégués n’ont pas davantage droit à rencontrer tous les prisonniers russes en mains ukrainiennes. Dans son message au G-20, le 15 novembre, il est encore plus violent, dénonçant, devant les grands de ce monde, l’inactivité de l’institution qui pourrait signifier son autodestruction ! Aucun Etat ne semble avoir réagi devant cette tentative éhontée de disqualification, marque d’une volonté de nuire.
Chef de guerre dynamisant ses troupes et réconfortant son peuple, Zelensky a péché par excès, au plan international. A la fin, pensant que l’appui, qu’il imagine inconditionnel, des Etats Unis en avait fait le maître du monde, il s’est décrédibilisé, au moment où les spécialistes prévoient une guerre longue, qui ne saurait être réglée militairement.