Yesh – Intermarché
Les Dijonnais, clients de l’Intermarché mangent beaucoup de plats cuisinés, alors que les israéliens de Beith Shemesh se ruent sur les gâteaux et sucreries. En comparant deux super marchés de taille comparable, on devine comment les gens vivent.
A Ramat Beth Shemesh Aleph, en bas de la ville, il y a un centre commercial, au milieu duquel trône « Yesh« , un super marché dont le nom veut dire : « Il y en a » .
J’habite Dijon, et quasiment en face de chez moi, il y a un supermarché,
« Intermaché« . La taille des deux magasins est proche l’une de l’autre, aussi, je me suis amusé à comparer la répartition des pas-linéaires entre les magasins.
En général on parle de mètre linéaire, pour donner une idée de la surface occupée par les divers produits, mais comme je n’avais pas envie de jouer au géomètre, et qu’il est très improbable que la direction me fournisse ses informations sûrement confidentielles, j’ai mesuré en pas… unité de mesure très approximative, mais c’est ce que j’avais sous la main… enfin plutôt sous le pied.
Les résultats doivent être pris avec précaution, en effet, une semaine après mon décompte, Intermarché a doublé sa surface de vin à l’occasion d’une «foire aux vins», et à Yesh également, les promotions et actions commerciales font bouger les lignes.
Les deux super marché sont de taille comparable
L’Intermarché a 1341 pas d’exposition linéaire, alors que Yesh n’en compte que 1034. On trouve à Intermarché des rayons importants qui n’existent pas à Yesh : un rayon lingerie de 36 pas, un rayon « chiens et chats » de 16, et des rayons de jardinage et fleurs de 17, ainsi que 8 pour la mercerie.
Par contre chez Yesh on a des articles religieux, des chapeaux (Kipa), et des objets de culte (bougies par exemple) pour 4 pas dispersés dans le magasin.
Pour que les comparaisons aient un sens, j’ai ajouté 20 % aux pas comptés à Yesh, et ainsi le linéaire de vente des deux magasins sera identique. Cela nous évitera une colonne de pourcentage qui alourdirait la lecture.
Les boissons
Les boissons occupent la même surface relative dans les deux magasins, mais les israéliens sont des buveurs de Coca Cola, de jus de fruits et de limonades, la consommation d’eau est comparable, les français, ont une préférence pour l’alcool, surtout pour le vin. Le cidre est inconnu chez Yesh.
Les gâteaux, le pain et le grignotage
La surface prise par les sucreries et le grignotage est quasiment le double chez Yesh par rapport à Intermarché.
Seuls les produits bruts utilisés pour faire des gâteaux, (levures, édulcorants, sachets divers) ainsi que le pain et pâtisseries fraiches sont comparables. J’ai été impressionné par la taille du rayon des pâtisseries sèches, et par la montagne de tout ce qui sert à l’apéro, chips, amandes, olives, pépites, crackers, mini bretzel etc…
Le rayon bonbons est aussi quasiment le triple à Beith Shemesh par rapport à Dijon.
Produits frais
Les fruits et légumes occupent une place importante dans les deux super marchés, même si à Dijon la surface est plus importante.
La variété est beaucoup plus importante en France, en raison du climat, et aussi peut-être cette année de la «Chmita», en effet, Beith Shemesh est une ville religieuse, et le supermarché Yesh suit intégralement les prescriptions religieuses les plus exigeantes, si bien que pendant l’année sabbatique, le magasin ne vend aucun produit agricole israélien de la récolte de l’année.
Cela fait le bonheur des producteurs arabes, et des importateurs. Cela fait aussi parfois le bonheur des dijonnais qui en 2015 ont trouvé davantage de produits israéliens dans leurs super marché.
Ce qui frappe au rayon frais de Yesh, c’est la montagne de tomates et de concombres, qui sont excellents et vendus en quantité énormes. Par contre les haricots font grise mine quand on en trouve, les endives n’existent pas, et tous les légumes printanniers sont rares. Côté fruit, en cette année de chmita, le choix est aussi plus limité, même si on trouve à la mi-août des mangues et les premières dates et grenades.
Si le poisson frais est rare comme les beaux jours en Israël, en raison du climat, le rayon viande fraiche, surtout en barquette est bien achalandé, et bien sûr on ne trouve chez Yesh que les morceaux cachères, pas de gigot, ni de lapin, ni bien sûr de cochonaille.
Les rayons traiteurs et plats cuisinés, ainsi que les sandwichs prospèrent à Dijon chez Intermarché.
En Israël, ce n’est pas encore la coutume, et vu la taille des familles on peut comprendre que la ménagère de 40 ans hésite avant d’acheter des salades toutes prêtes.
Les israéliens ne mangent pas de jambon, ce dont les dijonnais raffolent, et très peu de « jambons de volailles » fumés ou non qui tendent à envahir les rayons de l’Intermarché dijonnais.
Les israéliens qui souhaitent un sandwich pour midi, achètent des pizzas, des falafel, ou des plats de « fast food » à l’extérieur de la grande surface.
Petit déjeuner et laitage
Les israéliens sont les rois du petit déjeuner, les Corn-Flakes en tout genre envahissent les rayons, et le choix est très important en cafés et chocolats en poudre (cacao divers). Cela s’explique beaucoup par le nombre important d’enfants par famille.
Par contre en France, on a un très grand rayon bio, et de spécialités étrangères, ces deux rayons sont difficiles à classer vu qu’on y trouve un peu n’importe quoi, des gâteaux, de l’huile, du chocolat, des vins etc…
Chez Yesh on trouve un peu de lait de soja, à un prix très élevé.
Epicerie sèche
En Israël on mange épicé, et on prépare soi-même les plats, tandis qu’en France, on est plus tenté par les plats cuisinés ce qui explique pourquoi on consomme plus de conserves, il n’existe pas en Israël de boites de cassoulet, ou de choucroute. La variété des fruits secs, des pâtes et des riz est plus grande chez Intermarché, d’où des rayonnages plus importants.
Les croutons « Chkedé marak » sont un must dans toutes les familles, même si certains disent que c’est plein d’huile de palme et pas terrible pour la santé. Ce sont les croutons qui font la différence entre Intermarché et Yesh !
Les surgelés
Les différences entre les deux magasins sont prévisibles, on trouve plus de produits bruts, viande, poissons et légumes en Israël, où il fait chaud, et où les produits se conservent moins longtemps, et on trouve plus de plats cuisinés en France, où les familles sont moins nombreuses, et où on cède sans trop de résistance à la facilité.
A noter que les rayons pâtisseries et glaces surgelés sont quasiment identiques dans les deux magasins.
L’entretien, l’hygiène et divers
Les écarts proviennent d’abord de la spécialisation des magasins, à l’approche de la rentrée, Yesh n’avait qu’un tout petit rayon écolier, il ne vend pas de livre, si non des petits livres édifiants pour une enfance religieuse et studieuse.
Intermarché a un grand rayon quincaillerie, avec de la vaisselle, des casseroles, un rayon outils, un grand choix de piles électriques, des trucs et machins pour réparer les vélos etc… tout ceci n’existe pas chez Yesh.
Le rayon puériculture d’Intermarché est un rayon de luxe, avec des petits pots frais, des articles pour gâter bébé, ou de la parapharmacie juvénile.
En Israël où les bébés sont légions, on se contente du nécessaire, et l’impressionnant rayon des couches montre que le nécessaire est satisfait, mais sans plus. Yesh par contre possède un rayon plus important pour rénover les appartements.
A noter le rayon « pic nic », à Dijon, je pourrais l’appeler « table de fête », on y vend tout le nécessaire pour avoir de jolies tables, nappes, assiettes et serviettes décorées, bougies, guirlandes etc… en Israël c’est en majorité du brut, des montagnes d’assiettes, de verres en plastique blanc tout simple, et aussi des plat en aluminium pouvant aller au four.
Cela s’explique car Beith Shemesh est une ville religieuse, où on ne mélange pas les produits contenant du lait, et ceux contenant de la viande, il faut deux vaisselles, et personne ne possède deux laves vaisselles, (et même très peu en ont un seul !) si bien que la vaisselle est une corvée, surtout pour les familles nombreuses qui ne manquent pas ici, alors pour se simplifier la vie, on utilise très souvent des assiettes et gobelets en plastique bon marché.
Les caddies (Gala en hébreu)
La clientèle est très différente, chez Yesh, on fait les courses pour de grandes familles, et les cadies sont volumineux, comme en France on met une pièce pour en avoir un, alors chez Intermarché, la plupart des clients ont des paniers à roulettes, rouge ou noirs, et les caddies sont de taille plus petite.
Les caisses
A Dijon on a créé des caisses automatiques, afin d’économiser de la main d’oeuvre. Une seule caissière supervise ainsi six caisses, toutefois il reste toujours des caisses classiques, et en général la file d’attente est courte, dès que la queue s’allonge, par miracle une employée sort de nul part et ouvre un nouveau guichet. La plupart des caisses restent néanmoins fermées la plupart du temps, le super marché ayant sur dimentionné le nombre de caisses nécessaires.
Ces quelques photos suffisent à montrer le dépaysement, et le plaisir que j’éprouve à voyager dans un pays où l’autre, afin d’avoir là bas ce que je n’ai pas ici.. et réciproquement.