Visite du « président » iranien à Paris

En France, l’Elysée & Matignon annoncent la réception prochaine du « président de la République islamique » d’Iran.

Le « président » iranien n’est pas le premier personnage de l’Etat. La « République islamique » ne correspond en rien aux principes des républiques parlementaires, semi-présidentielles et présidentielles.

Ce n’est pas la première rencontre de membres de l’Exécutif iranien avec le président de la république française, François Hollande.

L’Iran viole l’intégralité des principes sacrés des Nations unies (ONU) & des dispositions de Droit international public tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de ses frontières.

A l’intérieur, le régime de Téhéran viole les droits relatifs à la personne humaine, aux enfants, aux femmes, au Travail, au Social.

Les statuts octroyés aux minorités nationales & religieuses encadrent leurs institutions, leurs communautés & leurs membres en les soumettant à l’ordre théocratique dominant.

La minorité bahaïe n’est pas reconnue & ses adeptes sont persécutés. Le régime ne correspond en rien aux dispositions des Nations unies définissant les différents types de démocratie.

A l’extérieur, l’Iran menace publiquement et de façon itérative l’intégrité territoriale & nationale de la plupart de ses voisins. Téhéran réclame à corps & à cris l’élimination de l’Etat d’Israël de la carte politique & humaine du Globe terrestre & diffuse par ses canaux officiels une propagande de haine antisémite qui n’a rien à envier à la sémantique de celle du régime nazi.

L’argumentaire français est connu. Ce sont les Etats-Unis-d’Amérique qui ont initié les négociations liminaires avec l’Iran. C’est la France qui a multiplié les conditions à l’ouverture internationale avec l’Iran. Mais une fois les accords signés, la France ne souhaitait pas rester en dehors de la part de gâteau que constitue le marché commercial de quatre-vingt millions de consommateurs potentiels iraniens. Enfin, Paris affirme ne rien céder sur l’essentiel.

Au-delà des mots, l’identification française aux principes universels des Droits de l’Homme & des règlements internationaux est régulièrement avancée par le président de la république, le Premier ministre, le gouvernement, le parlement et d’une façon générale par l’ensemble des institutions nationales et même locales.

La réception du « président » iranien répond éventuellement aux nécessités économiques de la France. L’avenir le confirmera ou l’infirmera. Elle est certainement une pierre lancée dans le jardin des principes constitutionnels français qui comprennent la déclaration des droits de l’Homme & du citoyen…

La seule étincelle restant au président français serait une déclaration d’Etat condamnant officiellement les modes de fonctionnement du régime de l’hôte iranien reçu à Paris.

S’il est diplomatiquement difficile – mais non impossible – à l’Exécutif français de se prononcer sur les critères intérieurs à l’Iran, il lui est indispensable de repousser publiquement et officiellement ceux relatifs à la « politique extérieure » de Téhéran (promotion de l’antisémitisme, de la haine raciale & confessionnelle, règlements des conflits par voie militaire, volonté d’élimination géophysique de l’Etat d’Israël & de sa population, etc)

L’Histoire universelle mais aussi celle de la France enseignent que la juste fermeté sur les principes nationaux & internationaux relatifs à la liberté & à la dignité des peuples n’a jamais nuit aux intérêts économiques & commerciaux.

La France est membre du conseil de sécurité de l’ONU. Tout silence, « oubli », discrétion ou atermoiement de Paris sur ces questions seraient perçus par les démocrates comme une contradiction avec ses déclarations & ses principes.

Quant au régime iranien, il ne manquerait pas de considérer ces facilités à lui accordées comme un encouragement à persévérer sur sa voie contraire à la charte des Nations-Unies & aux principes inhérents à l’Humanité.

Pierre Saba
11 novembre 2015

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