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UOIF, CRIF, Israël et Palestine

Il est à la mode de mettre en parallèle l’UOIF et le CRIF, ainsi que le modèle israélien et le modèle palestinien

Il est « à la mode » chez certains de mettre en parallèle l’UOIF et le CRIF, comme mettre en parallèle le modèle israélien et le modèle palestinien.

Il y a des fainéants de la pensée, certes. Il y a aussi les pervers de la pensée. Pour ces derniers, je les laisse à leur triste sort: irrécupérable. Je vais donc m’adresser aux premiers.

L’UOIF est une organisation islamique, qui est gangrenée par les Frères musulmans, ces « intellectuels » du terrorisme.

Le CRIF est une institution communautaire certes, mais elle ne soutient d’aucune manière le terrorisme. On a le droit de ne pas aimer les institutions communautaires pour autant, cela n’est pas le problème. C’est la mise en parallèle qui est fausse et fort douteuse.

Concernant la mise en parallèle facile et fainéante d’Israël et de la Palestine (« tous les deux éduquent leurs enfants à la haine », « l’un ne vaut pas mieux que l’autre » etc), il faut tout de même rappeler, me semble-t-il, URGEMMENT, que comparer un système démocratique et un système totalitaire relève d’une certaine malhonnêteté intellectuelle.

Les Palestiniens ne peuvent pas se balader dans la rue comme les Israéliens le font, et dire qu’ils ne supportent pas leurs dirigeants, leurs ministres etc. C’est malhonnête mais pas seulement : c’est malveillant envers les Palestiniens eux-mêmes, souvent bien mal soutenus car se greffent à leur cause de nombreux antisémites et faux rebelles issus de milieux en tout genre : altermondialistes, extrême-gauche, syndicalistes et autres. Pas tous, évidemment, mais il s’agit d’un terreau fertile pour les pires dérapages à ce sujet. Qui peut encore nier aujourd’hui que la cause palestinienne mobilise beaucoup d’antisémites ?

Le Hamas a été élu oui, mais il a exercé une pression directe et indirecte sur beaucoup. Le Hamas n’est pas FO ou la CGT, ce sont des gens qui menacent et qui sont armés. Ils n’aiment pas leur propre population, qu’ils attaquent, menacent et utilisent.

Et quand bien même, il y a une véritable éducation à la haine chez les Palestiniens, dans les manuels scolaires, dans les programmes télévisuels destinés aux enfants, dans les spectacles à l’école, entre autres. Il s’agit ni plus, ni moins, de maltraitance à l’enfance.

Et comment oublier le rôle des Protocoles des sages de sion, ce faux apparu d’une manière surréaliste et complètement artificielle, pour devenir pourtant un ouvrage « pérenne » ? Et comment oublier la diffusion de Mein Kampf aussi ? Comment oublier que ces « ouvrages » sont très vendus et lus dans le « monde arabe » ? (entre autres…)

Le combat contre l’antisémitisme est bien loin d’être terminé, les réactions en France quant au film d’Yvan Attal le confirment, avec les commentaires grassement antisémites sur les réseaux sociaux, sur les articles des journaux qui parlent du film, ou l’annoncent tout simplement. (1)

Nier l’antisémitisme dans le monde arabe, contrairement à ce que beaucoup pensent, c’est au contraire, abandonner les enfants éduqués à la haine et abandonner toute valeur, au prix de la justification d’un misérabilisme aussi nauséeux et raciste qu’insupportable. Car qui sont les racistes finalement ?

Ceux qui croient et soutiennent, en recourant à des théories essentialistes et racialistes, que le monde arabe n’est qu’une raclure irrécupérable. Voilà des racistes, mais qui s’ignorent. Et le pire, c’est que ce sont ces derniers qui montent au créneau le plus systématiquement pour « défendre » ce monde arabe à travers la cause palestinienne, qu’ils entraînent un peu plus vers la dérive.

Se dire « il n’y a pas mieux, alors je prends ça, c’est un moindre mal », c’est abandonner une cause et l’abandonner aux pires personnes. Sous-estimer un danger, c’est l’inviter un peu plus. Le nier, c’est l’y inviter à vie et de le construire pour la postérité. Quant à la droite israélienne s’acoquinant avec l’extrême-droite, c’est un vrai problème en Israël et ce en premier lieu pour les Israéliens, tant en politique intérieure qu’en politique extérieure.

Je finirai par citer Charb, sur ce « dégueulasse paternalisme de gauche », extrait de son « Testament » publié le 15 avril 2015. (2)

Je le cite : « En vertu de quelle théorie tordue l’humour serait-il moins compatible avec l’islam qu’avec n’importe quelle autre religion ? (…) Si on laisse entendre qu’on peut rire de tout, sauf de certains aspects de l’islam parce que les musulmans sont beaucoup plus susceptibles que le reste de la population, que fait-on, sinon de la discrimination ? Il serait temps d’en finir avec ce paternalisme dégueulasse de l’intellectuel bourgeois blanc « de gauche » qui cherche à exister auprès de ‘pauvres malheureux sous-éduqués’. »

à propos de l'auteur
Sophie Bélaïch est une journaliste franco-israélienne. Elle a travaillé pour The Jerusalem Post édition française de Jérusalem puis Paris, a dirigé un ouvrage sur le conflit israélo-palestinien aux Cahiers de l'Orient et a contribué à l'écriture du Dictionnaire du Moyen-Orient pour les Editions Bayard. Elle est aussi contributrice pour le Huffington Post français.
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