Un an comme l’an d’hier

"Descendre, puis monter" (c) Dita Shnitzer
"Descendre, puis monter" (c) Dita Shnitzer

Après l’office des Vêpres du dimanche soir qui precèdent l’entrée dans le temps du Grand Jeûne (Carême) et débute le lundi dans la tradition byzantine, le clergé et les fidèles orthodoxes accomplissent un rite profond, signifiant et riche.

C’est le Dimanche du Pardon (Прощеное Воскресенье en slavon). Le rite est très long et solennel dans la tradition slave. Apres une série de prières de repentance et de pardon, le clergé de tous rangs et les fidèles se prosternent deux par deux- face-à-face, se demandent mutuellement pardon pour toutes les fautes volontaires et involontaires, conscientes et non-conscientes et se relèvent en s’embrassant dans l’espérance de la Résurrection.

Le rite provient du Kippour ou “Jour de Grand Pardon”. Il est sans doute malaisé de le faire comprendre aux fidèles en ce moment. Le pardon s’exprime de manière constante dans la prière chrétienne, mais seul la version grecque du Notre Père souligne : “Pardonne-nous nos offenses (péchés, remets-nous nos dettes) comme nous avons déjà remis à ceux qui nous ont offensés”. Mais le sens du Kippour est bien différent car il prend un valeur sacrificielle de notre vie comme elle l’était dans la tradition sumérienne et dans le sacrifice au dixieme jour du mois de tishri (nouvelle année d’automne).

Pour ceux qui n’en seraient pas persuadés à la lecture du Nouveau Testament, il faut rappeler que l’affirmation du caractère propitiatoire du sacrifice du Christ dans l’épitre aux Romains 3, 25 et l’unité du sacerdoce du Christ dans l’ épitre aux Hebreux 9 Ch. 7 et 8) presupposent une méditation approfondie de la théologie de Yom Kippour.

Dans le cas du christianisme oriental, il est très significatif que cette demande de pardon se fasse a l’entrée du Carême qui est aussi un temps de réconciliation. Mais c’est un temps où le chrétien marche vers la Resurrection. En fait, c’est le temps du début de la nouvelle année pour la tradition biblique, de la première moisson. La participation au mystère de la résurrection du Chist requiert aussi un approfondissement des parole de saint Matthieu (5, 21.24.25).

Au verset (19) “Car c’était Dieu qui, dans le Christ, se réconciliait le monde, ne tenant plus compte de la faute des hommes, et mettant en nous la parole de réconciliation.” Et : “Celui qui n’avait pas connu le péche, Il (Dieu) L’a fait pour nous sacrifice pour le péche (grec: amartian epoiesen/ἁμαρτίαν ἐποίησεν = asham\אשם en hébreu) afin qu’en Lui nous devenions justices de Dieu (2 Corinthiens 17-21).

Peut-on tout pardonner ? La question se pose de façon très réelle à tous les niveaux de la société, mais aussi de la nature humaine. Il y a la question que Simon-Kaipha pose à Jésus : “Combien de fois dois-je pardonner ? sept fois ?” – Jesus répond : “Soixante-dix(-sept) fois sept fois” (Matthieu 18, 21).

Soyons francs ou ayons l’honnêteté de dire que le pardon le plus élémentaire pour des vétilles pose déja des questions relationnelles énormes. Lorsqu’il s’agit de pardonner des manquements bien plus profonds et graves, souvent en lien avec la vie et la mort, la question est bien plus difficile à résoudre.

L’âme du pardon est de tout supporter, non que tout soit supportable, loin de là ! Mais, très souvent au cours de la journée, les paroles du psaume s’imposent à l’esprit “Ils ne savent pas ils ne comprennent pas – לא יודעו לא יבינו”. Il y a des âmes qui crient, hurlent – non seulement les vieilles soufffrances de la persécution anti-juive.

Il y a le cri de l’âme de tout habitant, de tout peuple, langue, nation, de souffrances si peu comprises et explicables qu’il ne semble rester que la solution de la déraison. C’est là que le pardon prend son sens sur un chemin pascal.

Le mot grec apostasia (rébellion, abandon, état d’apostasie, défection) ne se trouve que deux fois dans le Nouveau Testament (Actes 21:21 ; 2 Thessaloniciens 2:3).

Il semble que nous soyons vraiment entrés dans un temps qui conjuguent confusion, abomination, irrationalité dans une dimension spirituelle et théologique ancienne et pourtant inédite. Nous pourrions la définir comme “apostasie” ou renonciation à Dieu.

Le diable continue de tuer, mais certains oublieraient qu’il s’acharne à réduire à néant l’intellect ou l’âme. Lorsque l’on croit l’avoir extirpé, il flâne un peu plus loin, pas vraiment au bout d’une lointaine vallée ou d’un pays. Non, il rôde, là, tout près et s’immisce par un dédale jusqu’à trouver le gîte et couvert appétissant de nos neurones.

Au moins, le Satan nous obstrue avec délice, bloque sans aménité et provoque des zizanies de choix. Il exècre la sainteté ou la probité, d’où ce prologue si haut en couleur et tellement vrai quant au fond du contrat – au demeurant moral – entre Dieu et le Satan où tous deux parient sur la fidélité de Job à Dieu (Job 1, 2). Le Livre de Job est lu souvent dans les traditions orientales, en particulier durant le temps du Grand Jeûne. Il ouvre sur le mystère non seulement de la souffrance, de la patience mais de la confiance totale que Dieu peut avoir envers l’être humain et Sa création. Comment comprendre que tout être humain peut finir par saisir ce que Dieu lui propose au-delà de toutes tribulations. Et de plus, cela paraît souvent inhumain.

C’est là que se situe tout le combat eschatologique contre le Mal, le Malin, l’idôlatrie, lutte contre Amalek pour le judaisme rappelée tous les jours dans les prières matinales. Ce combat est constamment rappelé et mis en opposition frontale face au Nom Divin dans l’invocation du Notre Père enseignée par Jésus Christ : “Délivre-nous du Mal(in) / ἀλλὰ ῥῦσαι ἡμᾶς ἀπὸ τοῦ πονηροῦ / ܐܠܐ ܦܨܢ ܡܢ ܒܝܫܐ (alla pacan min Bisho) / Sed libera nos a malo”.

Le 24 février 2022, voici ce que déclara le métropolite Onuphre de Kiev et de toute l’Ukraine (patriarcat de Moscou).

“L’Église orthodoxe ukrainienne a toujours défendu avec constance l’intégrité et la souveraineté de notre État. Et aujourd’hui, nous vous demandons, Vladimir Vladimirovitch Poutine, d’arrêter la guerre. Les Ukrainiens et les Russes sont sortis de la même grâce donnée à Kyiv Dniepr. Et la plus grande honte pour nous, c’est que nous soyons en guerre les uns contre les autres. La guerre entre de telles nations porte le nom de “meurtre de Caïn” parce qu’elle répète le premier péché de meurtre qui s’est produit sur terre lorsque le fils d’Adam, Caïn, a tué son jeune frère Abel. Dieu nous a créés par des créations intelligentes, nous a créés par le grand don de la parole. Et avec cet esprit et cette parole, nous devons résoudre tous les problèmes qui surgissent entre nous sur terre. J’appelle tout le monde à arrêter la guerre et à s’asseoir à la table des négociations et à résoudre les problèmes qui nous divisent aujourd’hui d’une manière civilisée et divine avec l’aide de la raison et des mots.”

Par ce conflit irrationnel, lancé et développé au cours du Grand Carême de l’Eglise – je dis bien de l’Eglise car cela concerne la totalité du Corps du Christ – tous les conflits nombreux, rapants qui rongent de plus en plus la communauté humaine, semblent avoir atteint cette démesure satanique d’apostasie. Ce sont des chrétiens qui s’en prennent à des chrétiens de même sources linguistiques et même théologales. Il est question de non-sens sur les mots : “nazis” pour “Juifs”, Ukrainiens assimilés à des non-êtres, d’ADN délirante sur l’identité d’un territoire, de foi contre des hérétiques. Bref Beel Zéboul rencontre son semblable au nom d’une extermination née de pulsions morbides et insatiable à blesser, tuer par le sang, le viol des âmes, des corps, le meurtre qui tue sans retenue.

La théologie orientale est dans une lumière ombragée, recommandant l’équanimité et toujours en lutte contre les passions. Mais elle exulte dans une joie de la résurrection qui défie l’absurdité du “monde”. Voici comment l’exprime le théologien orthodoxe russe Georges Florovsky dans “L’oeuvre du Saint-Esprit dans la Révélation” :

“La catholicité est la victoire sur tous les séparatismes. Elle lutte contre toutes les formes d’isolement individuel, contre l’auto-affirmation de l’exclusivité et de l’isolement. La catholicité est une certaine attitude dle la conscience, la mesure et la limite de la croissance spirituelle. Dans cette transformation, la personnalité croît jusqu’à sa plénitude, recevant la faculté et la force de sentir et d’exprimer la conscience et la vie du tout.”

Parler d’apostasie en cette année 2023, soit après un an de terribles crimes commis dans le monde entier et plus particulièrement en Syrie, en Arménie et dans la guerre irrationnelle, absurde, inhumaine d’une Ukraine plurielle et singulière… parler d’apostasie semble abscond, lointain.

Je n’ai rencontré que très rarement le mot « apostasie » sur les douze derniers mois pour décrire la situation présente. On entendra des experts en tout parler et expliquer tout. Et surtout distinguer, scruter, anticiper des faits du passé qui devraient enfler dans le temps présent et l’avenir. Non ! Le passé appartient au passé. Il explique des expériences répétitives dans le destin de l’humanité. Nous sommes dans des temps qui ouvrent sur l’avenir que nous le voulions ou non.

La Shoah s’éteint avec les derniers survivants qui témoignent avec force et courage. C’est vrai aussi de la mémoire vive des Arméniens, des Tsiganes, de tant de peuples meurtris comme les medias modernes nous permettent de découvrir l’atrocité des traitements que tant de peuples ont subi. La guerre en Syrie est d’une effroyable bassesse morale et sociétale, trop souvent soutenue comme par paradoxe, par les autorités chrétiennes des patriarchats du Proche-Orient. Une attitude servile héritée de deux fois quatre cents ans de soumission à la Sublime Porte, au pouvoir turc qui subsiste dans un coin de l’esprit et rampe dans ses anciens territoires.

Il est insensé que des personnes douées de discernement, passant leur temps, leur vies à analyser les choses politiques, religieuses, sociétales soient étonnées, stupéfaites même par ce qui se pass en ce moment au coeur des nations slaves d’Europe orientale. C’est absurde. Il y a de la prétention à être aussi incapable d’anticiper une guerre aussi évidente que celle qui déchire l’Ukraine depuis plus d’un an.

En Israël, la forte population venue de l’ancienne Union soviétique est tombée des nues. Comment est-ce possible dans des horizons que nous connaissions comme si charmants, souvent violents, souvent sensuels, très fréquemment prêts à aimer ou décapiter charnellement. avec foi, piété superstitieuse, haine sordide et primaire ou miséricorde. Il y a de la prétention à se monter aussi ignorant, un peu comme Monsieur Jourdain qui ne savait par quel miracle grammatical il pouvait s’exprimer en français. Oui, mais qui parlent des ex-Soviétiques en Israël alors que les réfugiés d’Ukraine arrivent, posant des questions que l’on veut discrètes sur le droit à l’identité israélienne de la Loi du Retour (juive) ? Le silence efface ceux qui existent tout comme les Ukrainiens ont bien du mal à être vraiment reconnus.

Il est facile de sanctionner – peut-être pas si facile administrativement – les membres des nombreuses tribus qui bénéficent de grands biens ou profitent de la guerre présente. Les uns protesteront contre un Vladimir Poutine criminel de guerre, responsable de crimes contre l’humanité. Il n’est pas seul. D’autres jugeront la nation russe sans être vraiment capable de la définir correctement. On parlera de l’exceptionnelle résistance et sursaut de l’identité ukrainienne, au demeurant multi-ethnique.

Il y a les problèmes de l’Orthodoxie qui n’est sortie des catacombes, de poubelles de l’Histoire de la Foi chrétienne voici seulement trente ans … au grand dam de l’Eglise latine de Rome qui se voyait bien conquérir la Russie en 1945 (peut-être avec l’aide de quelques nazis anti-communistes). Trente ans ! C’est moins d’une seconde dans la chronologie de l’univers et du devenir culturel de l’humanité.

Nous sommes confrontés à un défi moral de grande ampleur. Il faut pouvoir le dire et définir de quoi il s’agit. Cela prendra du temps au niveau des questions spirituelles et théologiques. L’apostasie irrite, elle gratouille. L’apostasie est le rejet profond, grave, insensible, hédoniste, égoïste et sans âme de toute foi en un Dieu qui tient la création qui est Sienne. Elle n’appartient à aucun être vivant, humain ou animal. L’apostasie est un reniement que personne n’accepte de reconnaître parce qu’il remet en question ce que les êtres ont cru établir comme pouvoir « à tout jamais ». Souvent, il ont cru qu’ils l’établissaient avec l’aide de Dieu. Allons donc ! La guerre en Ukraine a commencé alors que l’Orient chrétien entrait en Carême.

Ce dimanche 26 février 2023, alors que des villes ont été éliminées des cartes géographiques numérisées, on ira dire son pardon à qui ? Comment, pourquoi ? En russe, “prosti/прости = pardonne!” est lié à un autre mot : “proshchat’sya/прощаться = prendre congé”. C’est ce qu’Abraham et Lot firent après la destruction de Sodome et Gommorhe. Ils se séparèrent. Se trouvera-t-il un Abraham pour intercéder aujourd’hui ? Sans même que Dieu ne donne suite à sa requête de sauver quelques justes… Il ne s’en trouva pas. Et nous, aujourd’hui ?

La mémoire est un outil fragile, sensible, dangereux à manier. On croit que la Russie a évacué brutalement et par des jugements quasi despotiques les faits des crimes perpétrés durant le temps du communisme et du gouvernement staliniens? Oui, “Memorial/Мемориал”, l’Institut de la Mémoire des crimes commis dans cette longue période de persécutions, a été éradiqué de la Fédération. Les archives sont préservées “ailleurs”. Mais la Fédération reste obnubilée par les actions de l’Armée Rouge durant et après la deuxième guerre mondiale.

Communistes et nazis, fascistes et autres collaborateurs du Malin sont présents aujourd’hui par des retournements “incohérents” pour les uns, revisés par les autres. aurait-on oublié que durant la longue guerre froide, le « Grand Satan » régnait sur un immense territoire d’un « Pitchipoï » dénaturé et occidentalisé ?

L’apostasie repose précisément non sur un retournement vers ce qui Bon mais sur l’inversion inconséquente de valeurs qui se sont effondrées et dont les définitions restent encore indéterminées.

Il nous reste un modèle, celui d’un Juif du Ghetto de Varsovie dont le texte fut publié en yiddish par le grand poète Avrom (Abrashe) Sutzkever, survivant du Ghetto de Vilnius/Vilne (Lituanie), contraint par les Russes à ne pas témoigner en yiddish au procès de Nuremberg, mais dans un russe hésitant. Le texte figure dans le N° 18 de la revue yiddish “Di Goldene Kayt/די גאלדענע קייט” en 1954 – éditions antérieures en allemand à Buenos-Aires en 1946.

Il faut se reporter à ces paroles qui se sont fait écho au long de l’histoire juive. Je cite de mémoire ces propos combinés à ceux d’un ancien rescapé de l’Inquisition qui avait, par miracle, fait naufrage sur la plage de Corfou, à moitié mort et unique survivant de sa famille (1492-1502). En 1943, Yossel ben Yossel Rakover de Tarnopol rédigea en yiddish dans les dernières heures du ghetto de Varsovie croulant sous les lance-flammes le texte suivant :

“Il ne reste plus que quelques heures, quelques minutes peut-être. Autour de moi tout le monde est mort, a été tué, assassiné. Le ghetto brûle et je sais que je vais mourir dans quelques instants. Alors c’est pourquoi je tiens à témoigner. Car Toi, Maître de l’univers, Tu m’as formé contre ma volonté et sans me demander mon avis; Toi tu disposes en cette heure de ma destinée et Tu permets que les miens, les nôtres soient sauvagement assassinés… Je meurs en ce moment, mais rien ne pourra l’enlever, en dépit de Toi-même, que Tu as crée le monde. Et je crois en Toi malgré tout. Et je sais que bientôt Tu restaureras ce qui est détruit”.

Le monde, le temps, les rencontres sont faites de croisements semblables à des nains. Le monde semble parfois se raccourcir pour se redéployer autrement vers d’autres temps. Il y a un propos tout-à-fait fondamental dans l’expérience millénaire du judaïsme: “Croire en Dieu en dépit de Lui-même et des événements”. C’est cela la foi qui a été acceptée à reculons par un peuple sauvé d’Egypte et qui cuisaient ses bijoux pour en faire une divinité païenne. Souvent, les païens préfèrent spolier ou piller les bijoux, les objets d’arts et autres joujoux.

Or, nous sommes les fils de Caïn. C’est là le hic. Est-ce si « paléolithique » ?  Nous sommes tous des assassins mais allez donc savoir qui l’est davantage ! Car toute cette histoire multiséculaire est sordide ou tragi-comique. Ce sont des soldats officiellement “athéistes” et fiers d’une Internationale aujourd’hui en déroute qui, par hasard dirent-ils, découvrirent environ huit mille pauvres hères désossés au milieu de baraquements en ruines. Ce fut Auschwitz 1945.

Alors, il y a le silence qui couvre un rappel de faits qui prennent, dans les conflits actuels d’autres valeurs sémantiques et mémorielles. Un silence que j’ai croisé toute ma vie, comme bien d’autres survivants de toutes nos générations semées au cours du 20-ème siècle.

Il y a bien la Parole de Dieu. Nous pensons en gérer la grammaire et le lexique. C’est gérer la Parole de rédemption quand, allant aux saints offices du Grand Carême ou de la Pâque,  on assassine, pille, viole femmes et hommes, enlèvant des enfants… et changeant de langue slave comme par pulsion de « Slavic translate » ?La langue est la richesse de l’âme et elle a toujours été plurielle dans les terres des Petits-Grands-Blancs Russiens.

Il y a ce texte, prétendument non authentique, de Yossel Ben Yossel Rakover de Ternopol qui affirme une chose fondamentalement juive, vraiment digne d’un Jonas plongeant dans la mer pour sauver des marins terrorisés et s’engloutir trois jours dans le ventre du Grand Poisson (baleine). “Toi Dieu, Tu as beau me prendre ma femme, mes enfants, les miens… je vais mourir dans quelques minutes, eh bien malgré Toi, en dépit de Toi je continuerai à croire en Toi“. Sans fanatisme, ceci est partagé par les croyants chrétiens et musulmans.

C’est cela que nous avons vécu au travers de ces 80 années où une puanteur morale et physique s’est répandue par le monde. Ce qui désigne le juif et ceux qui le rejoignent dans la foi au Dieu Unique, c’est cette ardeur indéfectible à espérer contre toute espérance.

Il est impossible de trop longtemps se voiler la face ou de frimer. Les voiles protègent d’un climat rugueux comme le désert. Nous sommes dans cette bascule de l’histoire sans que l’on puisse encore distinguer où le vent et les intempéries nous conduisent (cf. Luc 12,24).

Nous ne sommes pas à l’aube du christianisme. C’est un abus lexical. Il faudrait d’abord que le monde chrétien puisse vraiment assumer sa longue histoire au travers des siècles et des continents.

Un nouveau Nuremberg ? Mais voyons ! Ce Tribunal fut essentiel, il fut celui organisé par les Puissances qui, en ce moment, se font face entre le Proche-Orient, la Syrie, l’Ukraine ! Où sera le Tribunal qui jugera les crimes contre l’humanité perpétrés à cette heure ?

A Singapour ou à Abu Dhabi ?

à propos de l'auteur
Abba (père) Alexander est en charge des fidèles chrétiens orthodoxes de langues hébraïque, slaves au patriarcat de Jérusalem, talmudiste et étudie l'évolution de la société israélienne. Il consacre sa vie au dialogue entre Judaisme et Christianisme.
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