Trump nous construit un château de cartes
Une foulée de promesses jamais tenues, des bonnes intentions, mais aucune concrétisation. Ainsi se résume le triste spectacle des présidents américains qui défilent ici les uns après les autres. Ce n’est pas faute de le vouloir, c’est là, la triste réalité du terrain et l’incapacité de nos dirigeants à nous en extirper.
Trump a-t-il la légitimité pour faire redémarrer le processus de paix dans la région ?
Permettez-moi d’émettre quelques doutes. Lui qui en atterrissant en Israël la semaine dernière, déclara à la presse qu’il revenait du moyen orient (d’Arabie saoudite) sans se rendre compte de l’ignorance dont il venait de faire preuve.
Mais peut-on vraiment reprocher à Mister President ses lacunes en géographie ? Lui qui au lendemain de l’attaque américaine en Syrie, prétendait avoir bombardé l’Irak.
Le problème n’est pas là, le problème c’est que je ne le crois pas et qu’il n’a pas la moindre idée de la dynamique régionale, de la profondeur et de la complexité du conflit.
Il est venu ici pour nous vendre un « deal », un rêve de paix creux et vide de sens. Israéliens et Palestiniens ne sont pas aussi bons clients que ses amis saoudiens et risquent de décevoir le président aux ambitions plus hautes encore que ses propres grattes-ciels new-yorkais.
Le problème est qu’ici Trump peut tout au mieux construire un château de cartes. Admettons qu’il soit sincère et qu’il s’entête à aller jusqu’au bout de son initiative qu’adviendrait-il réellement ?
Arriverait-il à asseoir les deux parties autour de la table des négociations et à quelle fin ?
Ni Netanyahu ni Abbas n’ont la moindre intention de mettre fin à ce conflit qui sonnerait pour chacun d’eux le glas final.
Bibi n’a ni les épaules pour conclure un accord historique, ni le soutien de sa base politique et ne fait qu’entretenir le statu-quo face aux Palestiniens.
Abbas quant à lui n’a tout simplement pas la légitimité de la population qu’il prétend représenter, et tout accord qu’il pourrait être amené à signer deviendrait caduque dès lors qu’il sera évincé.
Nous restons donc au point mort, et les chances de voir une avancée sont minimes.
En 2000 la dernière fois qu’un président Américain a réuni les dirigeants Barak et Arafat en les pressant d’entériner un accord sur la fin du conflit, on ne peut que se souvenir de l’issue malheureuse qui s’en est suivie.