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Transfert d’une ambassade à Jérusalem : beaucoup de bruit pour rien !

Hervé revient pour nous sur le transfert éventuel de l'ambassade américaine à Jérusalem et ses conséquences

Qui pourrait contester que Paris soit la capitale de la France, que Madrid soit la capitale de l’Espagne ou que Rome soit la capitale de l’Italie ?

Reconnaître que Jérusalem est la capitale de l’État hébreu est une évidence, sauf pour ceux qui, hypocritement, se plaisent à réécrire l’Histoire ou qui acceptent crédulement un récit largement réinventé mais relayé, il est vrai, par la plupart de nos grands médias et par une part non négligeable de nos politiciens.

Cette évidence est confirmée par la Bible qui mentionne cette ville des dizaines de fois. Cette source a son importance, que l’on soit croyant ou pas. Si on ne l’est pas, on peut malgré tout la considérer comme un document historique de grande valeur.

Cela fait trois mille ans que Jérusalem joue un rôle central dans la destinée du peuple juif.

Reconnaître ce fait n’enlève rien du caractère composite de cette ville éternelle : juif, chrétien, musulman, sans oublier toutes les autres « strates » qui ont fait Jérusalem : romaine, byzantine, franque, arménienne, grecque, arabe, ottomane, circassienne, anglaise, allemande et tant d’autres encore.

Le Parlement israélien est sis à Jérusalem depuis la création de l’État d’Israël en 1948, comme toutes les principales institutions du pays. La loi fondamentale israélienne de 1980 entérine le statut de la ville en capitale « éternelle et indivisible ».

Le Président de l’État et le Premier Ministre y résident Le Gouvernement israélien y siège, les ministères s’y trouvent.

Maintenir des ambassades à Tel Aviv est une coûteuse absurdité, basée sur un refus de principe de reconnaître une réalité et motivée par le souci de ne pas risquer d’encourir l’ire du monde arabo-musulman.

Les pays qui ont des relations diplomatiques avec l’État hébreu pourraient pourtant installer leurs ambassades dans la partie occidentale de Jérusalem : cela ne porterait aucunement atteinte au statu quo ante, celui qui prévalait avant la Guerre des Six Jours et la réunification de la ville par Israël ; cela ne constituerait pas non plus une reconnaissance de l’inclusion de la partie orientale de la ville dans la capitale d’Israël.

C’est précisément ce que s’apprête à faire l’administration étasunienne, en vertu d’une loi votée par le Congrès en 1995 mais jamais jusque-là appliquée.

Les décisions du Président Trump sont souvent intempestives et parfois contestables.

Mais son intention de transférer l’ambassade étasunienne de Tel Aviv à Jérusalem, si elle se traduit dans les faits, serait un précédent courageux et une reconnaissance de la réalité.

Cela indiquerait aussi une ferme résolution de ne pas céder au chantage de l’Autorité palestinienne, aux pressions de la Ligue arabe et aux menaces d’Erdogan.

Ce même Erdogan qui feint de s’offusquer de l’intention du Président Trump alors qu’il foule aux pieds la légalité internationale à Chypre, là où 30 000 de ses soldats et 80 000 colons venus de Turquie occupent 38 % du territoire d’un pays souverain, membre de l’Union Européenne de surcroît !

La décision étasunienne, si elle est confirmée, sera un message pour le monde entier : Israël existe, Jérusalem est sa capitale. Reconnaître cette évidence ne revient pas à nier les différentes identités de cette ville si chère aux fidèles des trois religions monothéistes.

Bien au contraire. Certains États musulmans ont tenté d’utiliser les institutions internationales, en particulier l’UNESCO, pour nier tout lien entre la cité de David et le peuple juif et en mettant en avant son seul héritage arabo-musulman.

Reconnaître que Jérusalem est la capitale d’Israël, c’est refuser cette tentative de falsification de l’Histoire. Les autorités israéliennes n’ont jamais tenté d’effacer le passé chrétien ou musulman de la Ville Sainte.

Bien au contraire, elles ont maintenu le statu quo tant au Saint Sépulcre qu’au Mont du Temple/Esplanade des mosquées.

La liberté de culte de tous a été respectée, alors qu’entre 1948 et 1967 les Juifs n’avaient plus accès au Kotel[1]. Contrairement à ce qu’affirme la propagande palestinienne et islamiste, la mosquée Al-Aqsa et le Dôme du Rocher n’ont jamais été menacés par Israël.

Malheureusement, Al Aqsa est devenue l’épicentre de l’antijudaïsme, le lieu où des prêches incendiaires et incitant à la haine sont prononcés chaque vendredi, l’endroit où l’on stocke les pierres et les armes qui seront ensuite utilisées lors d’affrontements avec les forces de sécurité israéliennes.

Pour ma part, mon seul regret est que le Président Macron ait tenté d’infléchir le Président Trump.

J’aurais au contraire aimé que la France cesse de voter des résolutions systématiquement hostiles à Israël à l’ONU et qu’elle s’abstienne de soutenir des terroristes, alors qu’elle est elle-même victime du terrorisme.

Malheureusement, l’arrivée d’un nouveau président au Palais de l’Élysée ne semble pas avoir changé le cours de la diplomatie française. Il serait pourtant grand temps que nos dirigeants comprennent enfin que le terrorisme islamiste qui tue des innocents à Paris, à Toulouse, à Marseille ou à Nice est le même que celui qui assassine d’autres innocents en Israël et qui appelle à l’éradication de l’ « entité sioniste ».

Il est parfaitement louable de souhaiter une amélioration des conditions de vie des résidents de Gaza et de « Cisjordanie ». Mais il est également essentiel de faire comprendre aux dirigeants de l’Autorité palestinienne que l’Amérique et l’Europe ne sont plus dupes de leur double jeu.

Ils ne devraient plus bénéficier de soutiens diplomatiques et financiers s’ils ne mettent pas fin à des pratiques trop longtemps tolérées ou occultées : l’éducation à la haine dans les écoles palestiniennes, de surcroît financées par la communauté internationale, l’octroi de pensions aux membres des familles de terroristes présentés comme des « martyrs », l’islamisation rampante de la société palestinienne, au détriment des chrétiens palestiniens, de plus en plus marginalisés, de plus en plus minoritaires sur leur terre, alors qu’en Israël la population chrétienne augmente.

Déplacer une ambassade de Tel Aviv à Jérusalem n’est pas une insulte faite aux Arabes ou aux Musulmans. Ce transfert, s’il a lieu, sera à la foi un acte courageux et une reconnaissance de la réalité.

[1] « Mur des Lamentations ».

à propos de l'auteur
Hervé Cheuzeville est diplômé de l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris. Il est basé à Bastia, en Corse et a vécu et travaillé en Afrique de 1989 à 2013, toujours dans l'humanitaire, après avoir œuvré en Asie du Sud-Est. Il est l’auteur de "Kadogo, Enfants des guerres d’Afrique Centrale" (Ed. l’Harmattan, 2003), de "Chroniques Africaines de guerres et d’espérance" (Ed. Persée, 2006), de "Chroniques d’un ailleurs pas si lointain – Réflexions d’un humanitaire engagé" (Ed. Persée, 2010) et de "Au fil des chemins - Afrique, Asie, Méditerranée"(Edilivre, 2013). Les deux tomes de son ouvrage suivant, "Des royaumes méconnus", sont parus chez Edilivre: le premier est consacré à 6 royaumes d'Asie, le second à 12 royaumes africains. En mars 2017, les Editions Riqueti ont publié son dernier ouvrage, "Prêches dans le désert", qui constitue un véritable réquisitoire contre l'islamisme politique, le terrorisme islamiste et le parti pris propalestinien des grands médias. Ce livre a été suivi par "Nouveaux Prêches dans le désert" publié en 2020 aux Edizione Vincentello d'Istria. Entre temps, il avait publié, chez ce même éditeur "Rwanda, vingt-cinq années de mensonges". Hervé Cheuzeville a en outre contribué à deux ouvrages collectifs: "Corses de la diaspora" en 2018, sous la direction du Professeur Jean-Pierre Castellani (Scudo Editions) et "Chypre, 1974-2024, 50 ans d'occupation turque", sous la direction de l'historien Charalambos Petinos.
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