Syrie : Arrêtons d’être aveugle

Israël s’étonne du « pèlerinage » des responsables occidentaux auprès du nouveau régime rebelle de Damas et de leur aveuglement quant aux déclarations modérées d’al-Jolani sur la création d’un gouvernement respectueux des droits de l’homme, et que la Syrie, sous sa direction, pourrait même évoluer vers un régime démocratique…
Les États-Unis ont déjà annulé la prime de 10 millions de dollars mise sur la tête du nouvel homme fort de Damas et ont assoupli la semaine dernière certaines des sanctions imposées à la Syrie.
Ne soyons pas aveugle, al-Jolani et son organisation terroriste qui ont réussi à renverser le régime d’Assad grâce à la Turquie, même s’ils revêtent un costume de fabrication turque et une cravate, sont d’anciens membres d’Al-Qaïda qui prétendent avoir modéré leur pensée mais qui appartiennent à une des organisations terroristes des plus dangereuse au monde.
Quant à la position d’Israël, rappelons-le, immédiatement après le renversement du régime d’Assad, Tsahal a :
- mené une vaste campagne de bombardements dans le but de détruire les capacités stratégiques que la Syrie possédait en empêchant qu’elles ne tombent aux mains des rebelles,
- a pris le contrôle de la zone tampon établie lors de l’accord de cessez-le-feu avec la Syrie après la guerre de Kippour,
- et pris position sur le mont Hermon syrien, compte-tenu de sa topographie stratégique.
La nouvelle réalité syrienne fait qu’Israël revoit sa stratégie vis-à-vis de ce voisin afin qu’aucune menace ne puisse s’y développer, même si les rebelles ont effectivement transmis à Jérusalem le message qu’ils ne cherchaient pas à entrer en guerre contre lui. Pour le moment l’État hébreu reste sur ses gardes et le doute reste maintenu quant aux velléités de Damas à moyen et long terme.
De plus, quid de la Turquie qui souhaite faire renaître l’Empire ottoman et qui dorénavant souhaite gérer indirectement la Syrie comme l’Iran avant la chute de Assad ? Et quid de la volonté du Hamas et du Jihad islamique de vouloir s’implanter et se développer en Syrie ?
Cette nouvelle situation impose à Israël de créer une nouvelle stratégie opérationnelle en maintenant une présence militaire dans une zone tampon de portée d’un missile de 15 kilomètres, et une zone sécurisée de 60km où l’État hébreu pourra garantir qu’aucune menace contre lui ne s’y développe.
La chute d’Assad et de l’axe iranien en Syrie est sans aucun doute une bonne chose, mais la nouvelle menace est de taille et ne doit pas rendre l’Occident aveugle.
Ne tombons pas à nouveau dans le piège, les menaces pour Israël et le monde libre sont toujours là !