Stop à la censure culturelle !

Image du clip musical de Vini Vici & Omiki, In The Middle(Extended Mix). (Crédit : Capture d'écran Youtube/Vini Vici ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Image du clip musical de Vini Vici & Omiki, In The Middle(Extended Mix). (Crédit : Capture d'écran Youtube/Vini Vici ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

L’île Maurice, terre d’accueil, de diversité et de tolérance. Du moins, c’est ainsi que notre île se présente au monde. Mais voilà qu’un groupe d’organisations locales, se réclamant de la justice et des droits humains, s’opposent à ce que des artistes israéliens se produisent lors du Mystik Garden XI. Leur tort ? Être nés dans un pays au cœur d’un conflit géopolitique.

Cette demande de boycott, portée par la CTSP, LALIT et d’autres organisations, est un affront aux valeurs fondamentales de notre île. Pire encore, elle constitue une attaque directe contre la liberté artistique, une instrumentalisation honteuse de la culture à des fins politiques.

Que reproche-t-on exactement à Vini Vici et Omiki ? Ont-ils pris publiquement position en faveur de la violence ? Non. Ont-ils exprimé un soutien explicite aux actions du gouvernement israélien ? Toujours pas. Leur seul « crime » semble être leur nationalité israélienne et le fait d’être promus, à un moment donné, par une ambassade.

Ce raisonnement est non seulement simpliste, mais profondément injuste. Condamner des individus pour les actions d’un État auquel ils n’ont aucun lien direct est non seulement absurde, mais aussi dangereux. C’est ouvrir la porte à une logique discriminatoire où chacun serait jugé non pas sur ses actions, mais sur son origine ou son passeport.

Maurice a toujours été une île où les cultures se rencontrent et s’enrichissent mutuellement. Cet appel au boycott va à l’encontre de tout ce que notre nation représente. Il ne s’agit pas de soutenir ou de condamner un camp dans un conflit étranger. Il s’agit de défendre des principes universels : la liberté d’expression, l’ouverture, et la capacité de l’art à transcender les divisions.

Vini Vici et Omiki ne viennent pas à Maurice pour faire de la politique. Ils viennent partager leur musique, une forme d’art qui, justement, rassemble au-delà des frontières et des idéologies. En les boycottant, ce n’est pas un gouvernement ou une politique que l’on sanctionne. Ce sont les valeurs mêmes de la musique : la joie, le partage, et l’unité.

Refuser à ces artistes une scène sous prétexte de leur nationalité, c’est réduire la culture à un outil de division. C’est oublier que la musique est l’un des rares espaces où les humains peuvent encore se rencontrer sans arrière-pensée.

Il est urgent que Maurice ne cède pas à ce type de pression. Aujourd’hui, ce sont des artistes israéliens. Demain, ce sera qui ? Des écrivains, des cinéastes, des scientifiques ? Ce genre de militantisme excessif ne fait que renforcer les fractures, là où nous devrions œuvrer pour le dialogue et la compréhension mutuelle.

À ceux qui appellent au boycott, souvenez-vous : l’exclusion n’a jamais conduit à la paix. Et à Maurice, plus qu’ailleurs, nous devrions le savoir.

à propos de l'auteur
Journaliste depuis plus de 15 ans, Guillaume Gouges travaille à l’île Maurice, où il occupe les fonctions de rédacteur en chef. Par ailleurs, détenteur d’un diplôme de droit, il s’évertue raconter l’envers de la carte postale. Au travers de ce blog, il entend mettre en lumière les rapports compliqués qu’entretient son île avec Israël.
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