Shalom, Serge
Serge Hajdenberg, Président et Fondateur de Radio J s’est éteint vendredi à Paris et sera inhumé cette semaine en Israël. Katy Bisraor Ayache qui en temps que correspondante de Radio J en Israël, a travaillé à ses côtés pendant près de quarante ans, lui rend un dernier hommage.
J’ai rencontré Serge Hajdenberg, pour la première fois à Jérusalem au début des années 80. C’était quelques mois après les premières diffusions de Radio J à Paris. « A Radio J, nous défendrons d’abord et avant tout Israël « disait-il. C’est ainsi qu’est né « le direct de Jérusalem », que j’ai présenté pendant presque quatre décennies. Ce direct était son idée. Bien plus que le choix d’un format d’information, faire entendre tous les jours en direct la voix d’Israël avait pour Serge valeur de message. Israël devait être au cœur de l’identité de la communauté juive de France.
Serge voulait raconter Israël, tout Israël, Israël authentique, dans sa diversité et dans sa pluralité. Au cours des centaines et centaines de discussions que nous avons tenues au fil des années sur la ligne éditoriale, Serge n’a jamais voulu rien censuré, persuadé que tout raconter était le meilleur moyen de défendre et de faire comprendre Israël.
Serge haïssait l’hypocrisie, abhorrer la déloyauté et mépriser la fourberie. Le terrain des artifices, du leurre, du mensonge, de la fausseté n’était pas le sien. Ce purisme était sa force
Serge, fait partie de cette génération de militants pour qui Israël et le peuple juif était une vraie histoire d’amour. Etre engagé auprès d’Israël, c’était son essence même.
Il y a quelques années, Serge m’appelle et me dit » ça y est, je l’ai ! ». C’était sa « téoudat zehout« , sa carte d’identité israélienne. « Mais Serge, tu es déjà israélien depuis longtemps, tes filles et tes petits enfants habitent ici, en Israël. » » Exact me répond-il, mais être soi-même israélien c’est un accomplissement, une implication, une vraie… »
Serge haïssait l’hypocrisie, abhorrer la déloyauté et mépriser la fourberie. Le terrain des artifices, du leurre, du mensonge, de la fausseté n’était pas le sien. Ce purisme était sa force.
Lorsqu’au printemps 2018, Serge a dû céder Radio J il m’a confié « je ne suis pas sûr que Radio J pourra rester la radio militante et engagée que nous avions créée, les temps et les hommes ont changé. »
Shalom Serge, mon patron bien aimé, mon ami.
Katy Bisraor Ayache