Sarah Halimi
“Une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde”. Martin Luther King
Le jugement rendu par la cour de cassation valide le jugement inique de la cour d’appel et innocente de facto l’assassin de Sarah Halimi. Il nous plonge dans un désarroi et une tristesse infinie.
Ce sont des arguties juridiques que la cour de cassation juge opposables et justifie ainsi l’injustifiable.
C’est tellement confortable de s’abriter derrière le droit strict pour ne pas aller au cœur de la vérité.
Car, en effet, inutile de “tourner autour du pot”, qualifier d’irresponsable l’assassin de Sarah Halimi est une insulte à notre intelligence et à notre compréhension du monde, selon l’éthique et la rationalité qui sont les piliers d’une civilisation.
Les criminels trouvent une porte de sortie dans les subterfuges des expertises, les méandres des jurisprudences et les habiletés des plaidoiries. Comment pouvons-nous continuer à croire dans une société régulièrement constituée, avec de tels dysfonctionnements ?
Le déguisement de la réalité criminelle par la qualification d’irresponsabilité est le dernier avatar d’une justice à la recherche de sa juste place dans l’organisation de la vie dans la cité.
Cette quête de vérité, d’authenticité et de justice est incessante, et quand elle est en panne c’est toute l’humanité qui est en détresse.
L’assassinat de Sarah Halimi a été prémédité, il a été motivé par un antisémitisme avéré.
Mais il s’agit de plus grave qu’un crime antisémite, c’est un crime contre l’humanité toute entière.
Et plus grave, il est question de travestir la criminalité par l’irresponsabilité.
Nous devons pleurer le martyr de Sarah Halimi pour que jamais ne s’éteigne sa mémoire ainsi que notre soif de justice pour que survivent le sacré et le respect de l’humanité.