Sansal sans censure 1/3 : haro sur l’injustice !

L'auteur algérien Boualem Sansal, membre du jury lors de la conférence de presse lors de la 62e édition du Festival international du film de Berlin, à Berlin, le jeudi 9 février 2012. Boualem Sansal, écrivain et témoin engagé, dont la voix critique face à l'autoritarisme résonne puissamment malgré les silences imposés. (Crédit : AP Photo/Markus Schreiber)
L'auteur algérien Boualem Sansal, membre du jury lors de la conférence de presse lors de la 62e édition du Festival international du film de Berlin, à Berlin, le jeudi 9 février 2012. Boualem Sansal, écrivain et témoin engagé, dont la voix critique face à l'autoritarisme résonne puissamment malgré les silences imposés. (Crédit : AP Photo/Markus Schreiber)

Boualem Sansal est derrière les barreaux, mais son esprit demeure libre car nul ne peut censurer une plume qui éclaire l’histoire, questionne le présent et défie l’oubli.

Désormais captif dans les geôles algériennes, Sansal incarne la figure tragique de l’intellectuel sacrifié sur l’autel de l’absolutisme d’État. Son emprisonnement, fruit d’un procès kafkaïen où la pensée critique est assimilée à une hérésie politique, reflète une volonté systématique de réduire au silence toute dissidence.

Prisonnier d’une praxis autoritaire, l’écrivain endure non seulement l’enfermement physique, mais également l’ostracisme intellectuel orchestré par un régime obsédé par le contrôle des consciences. Cette situation tragique transcende l’individu pour interroger la société algérienne elle-même : quelle est la place de la liberté dans un système qui confond critique et sédition, résistance et trahison ?

Une figure de résistance et d’éveil collectif

Sansal, par son œuvre et son engagement, est bien plus qu’un écrivain emprisonné. Il est un symbole de la lutte contre une répression implacable qui dépasse les frontières algériennes pour s’inscrire dans une dynamique universelle. À travers des œuvres telles que Le Serment des Barbares ou 2084 : La fin du monde, il dénonce avec une acuité nietzschéenne les rouages de la tyrannie et les simulacres d’ordre qui dissimulent une déconstruction systématique des libertés fondamentales.

Sansal dérange parce qu’il éclaire, et là réside l’urgence de sa libération. En privant cet intellectuel de haute voltige de sa liberté, l’Algérie ne fait pas que museler une voix dissidente : elle prive son peuple d’un miroir critique essentiel. Il est donc grand temps que Sansal recouvre sa liberté pour permettre la circulation des idées et pour réaffirmer que la plume ne saurait être brisée par les chaînes de l’arbitraire.

Cette détention est une aberration qui résonne bien au-delà de l’Algérie. Elle symbolise une menace contre tous ceux qui, par la pensée et l’écriture, osent questionner l’ordre établi. Sansal doit retrouver sa liberté parce qu’il incarne une vérité universelle: celle que la pensée critique est la clef de voûte de toute société démocratique.

Sa libération est indispensable car elle permettra de restaurer un minimum de crédibilité à un système politique rongé par l’immobilisme et la peur. De même, elle ne pourra que réaffirmer l’idée que l’esprit critique n’est pas un crime, mais une nécessité pour un avenir collectif. Enfin, elle donnera un signal clair au monde entier : que la liberté d’expression est une valeur non négociable, qu’aucune prison ne saurait éteindre l’éclat de la vérité.

Comment briser les chaînes

Pour que Sansal recouvre sa liberté, il faut une mobilisation internationale à la hauteur de cette injustice. Mais cette lutte ne se joue pas seulement sur le plan politique : elle passe aussi par une redécouverte et une diffusion accrue des œuvres de Sansal. En lisant et en partageant ses textes, nous faisons écho à son combat et nous refusons de le laisser s’éteindre dans l’isolement.

En conclusion, laisser Sansal croupir en prison, c’est consentir à la victoire de l’arbitraire sur la raison, de la peur sur l’espérance. Le libérer, c’est libérer une part de notre humanité collective, réaffirmer que la vérité est une force qui ne ploie ni sous les coups ni sous les chaînes. Le moment est venu de briser le silence, de faire entendre un cri unanime : justice pour Boualem Sansal, justice pour la pensée libre.

à propos de l'auteur
Journaliste avec préméditation, auteure en devenir et poétesse du dimanche, Houda nourrit une passion profonde pour le patrimoine juif, notamment celui de la région PACA en France, où elle a séjourné. Ses recherches dans ce domaine, enrichies par ses échanges avec des experts et chercheurs, l'ont menée à explorer les traces du patrimoine judéo-provençal. À travers ses rencontres et ses découvertes, elle a développé un intérêt sans cesse grandissant pour ces héritages oubliés, tout en s'imprégnant des écrits majeurs de figures comme Maïmonide, dont l'influence résonne toujours dans cette région au carrefour des cultures.
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