Réveillez-vous ! Le nouveau gouvernement est la vraie cible, pas Netanyahu

Assez de viser Netanyahu, le nouveau gouvernement est la vraie cible !
Le résultat des élections, avec une nette majorité de droite-religieuse, annonce un séisme politico-social. La prise de conscience des dangers qui guettent la démocratie et la crainte de la perte des valeurs qui ont été à la base de la création de l’État d’Israël doivent amener les citoyens, jusque-là silencieux et indifférents, à s’exprimer sans équivoque.
La majorité de 64 membres de la Knesset, qui déclarent appartenir à un seul bloc, aurait dû conduire à la formation d’un gouvernement dans les jours qui suivirent la remise du mandat du président de l’État à Netanyahu. Mais il s’est avéré que la tâche a été beaucoup plus compliquée.
La campagne de l’opposition contre les intentions de certains membres de la coalition est fondée sur des lois promulguées à la hâte et basées sur des intérêts personnels avant même la mise en place du gouvernement. Les déclarations issues des accords de coalition provoquent un bouleversement qui ébranle les citoyens protecteurs de la démocratie.
L’État d’Israël connaît un processus d’archipélisation politique et sociale. Désormais, la société se retranche en îlots, divisant ainsi les citoyens d’idéologie opposée : de gauche, de droite, religieux, laïcs, nationalistes, arabes…
Netanyahu est conscient de la nature problématique de sa nouvelle coalition. Il fait semblant d’impuissance face à ses partenaires, mais comme il l’a montré à maintes reprises par le passé, il sait qu’en fin compte aucune décision ne sera prise sans son aval.
Il est certes, préparé aux crises attendues face à ses partenaires, mais sa position et son expérience de Premier ministre lui permettront de les gérer jusqu’à l’annulation de son procès ou du moins, le vider de son contenu. Il provoquera ensuite une crise avec les nationalistes, Smotrich et Ben Gvir, qu’il utilise.
Netanyahu se tournera alors vers Lapid et Gantz, avec une proposition de former un gouvernement d’union nationale. « Urgence oblige », annoncera-t-il. Ces derniers refuseront de tomber dans le piège. Netanyahu provoquera des élections anticipées tout en accusant les partis d’opposition.
Il est très regrettable que le gouvernement sortant et surtout Lapid qui l’a dirigé n’apprennent pas du passé. Son comportement avant même que le gouvernement ne prête serment est considéré par les électeurs de Netanyahu comme un rejet des résultats des élections. Le passé montre que plus Netanyahu est attaqué, plus son public continuera à le voir comme une victime et à le défendre.
L’opposition doit changer de politique et lutter contre toutes les lois qui menacent la démocratie par tous les moyens : juridiques, démonstratifs et informatifs. Le combat contre la personne de Netanyahu n’est plus d’actualité. Son procès est en cours. Attendons le verdict.
Nous avons devant nous un gouvernement comme on n’en a jamais vu dans aucun pays éclairé. Un gouvernement dans lequel siègent des ministres condamnés et même anciens prisonniers, des ministres racistes confirmés, des ministres homophobes, finira par être dissolu avant terme.
Tous ceux qui craignent que l’État d’Israël ne bascule vers un régime à tendance fasciste et/ou halakhique doivent s’unir. Le bouleversement que traverse le pays ces jours-ci changera alors la carte politique. La prise de conscience des risques que font courir les lois religieuses et nationalistes à la démocratie et l’isolement du pays dans l’arène internationale conduirait au salut du pays juste avant qu’il ne tombe dans l’abîme.