Rabbin ! Peres ! Ben Gourion ! Shamir ! Réveillez-vous !
On assiste à un spectacle surréaliste dans l’indifférence générale d’un monde dominé par l’efficacité et la rentabilité immédiate.
Pour être vainqueur pour la énième fois, le politique a choisi la fin par tous les moyens. L’alliance politique gouvernementale avec ceux qui ont inspiré le bras qui a tué Rabbin signe la fin du paradigme de l’idéal sioniste, essence même d’Israël.
Les partis religieux traditionnels, comme le parti Shass et le part Judaïsme et Thora, n’ont rien à voir avec cette dérive violente et cette alliance hors des textes sacrés.
Ils seront débordés à terme par une minorité activiste et violente, l’histoire l’a toujours vérifiée.
En politique l’électorat évolue, la sociologie également, c’est une règle et une réalité.
Les adaptations des discours politiques se font sur cette évolution et les changements des politiques conduites suivent cette démarche. L’irruption du fait religieux dans la société israélienne est une réalité incontestable, respectable, mais pas dans sa version de violence sectaire.
Il existe des lignes rouges à ne pas franchir. C’est plus qu’une question d’éthique. Il s’agit d’une déligitimatiom du rôle essentiel inspirateur de la ligne de vie d’un peuple. Le business, l’arrivisme politique ne peuvent tout justifier, sauf à manifester la fin du jeu. Mais ce n’est pas fini.
Pour compléter le tableau et pour assurer plus encore une réélection problématique, on va chercher une alliance avec le courant arabe islamiste lié aux frères musulmans qui a inspiré le printemps arabe avec les dégâts que l’on sait sur tout le Moyen Orient. On connaît la suite de ces alliances contre nature et la déflagration planétaire qu’un tel cautionnement israélien démagogique va provoquer dans toutes les démocraties. Si l’on ajoute une gouvernance politique reposant sur la trahison systématique des alliés, on a un tableau complet de la désintégration du consensus politique israélien.
La question qui se pose est : jusqu’où, dans le silence assourdissant d’une société anesthésiée, le politique ira pour démystifier l’action politique et lui enlever tout son rôle fondateur ?
L’avenir du likoud, parti fondateur de la droite sociale israélienne, l’avenir du part Yamina laminé par les extrêmes, l’avenir d’Israël est en train de se jouer sous nos yeux dans l’indifférence générale.
C’est cela qui est gravissime, c’est ce consentement citoyen résultant de succès diplomatiques incontestables qui légitime toutes les dérives. Ces dérives, au nom du politique, détruisent le principe fondateur démocratique qui fait l’aura d’Israël sur toutes les nations.
Au nom du peuple juif et pour Israël il est temps pour tous les politiques responsables du pays de se ressaisir, laisser les ambitions, les egos tourner le dos à la surpuissance pour redonner un sens, une énergie à une nation en pleine interrogation.