Quand Emmanuel Macron accuse Israël de « semer la barbarie » et court derrière Jean-Luc Mélenchon

Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose. Le terme de génocide, popularisé en France ad nauseam par les Insoumis et leurs alliés islamistes, est désormais accolé à l’État du peuple de la Shoah, récemment victime d’un pogrom géant.

Quel que soit le regard que l’on puisse poser sur l’ampleur de sa coléreuse riposte qui n’a jamais visé des civils en tant que tels , le terme de génocide n’a rien de gratuit , il est pour faire payer à Israël le tort de se défendre pour sa vie bec et ongles. À son tour, Emmanuel Macron s’est essayé à l’outrance verbale.

Piqué au vif par les critiques de sa politique erratique par le Premier ministre israélien, notre président dont les férus de mythologie qui le voyaient hier en Jupiter le peignent aujourd’hui en Narcisse, a tenu à riposter. Netanyahu a présenté Israël engagé dans sa guerre contre le Hamas et le Hezbollah dans un combat de civilisation. De manière plus pragmatique et crue encore, tout au long de mes ouvrages comme dans ces colonnes, j’ai tenu à montrer au risque assumé de me répéter que la détestation d’Israel relevait aujourd’hui moins de l’antisémitisme classique que de la détestation moderne de l’Occident blanc.

Raison pourquoi, effectivement, Israël ne se défend pas seulement âprement pour lui-même mais pour nous tous. Dans sa réponse courroucée, notre président a cru devoir répliquer : « On ne défend pas une civilisation en semant la barbarie ». Nous ne nous donnerons évidemment pas la peine et le ridicule de devoir contre-argumenter en plaidant la légitime défense existentielle en faveur de l’État si cruellement agressé. Nous nous sentirions humiliés.

Pour faire bonne mesure, Emmanuel Macron a cru devoir décrire le Liban d’aujourd’hui comme un « miracle » à défendre.

Le mot « miracle » utilisé dans le contexte d’un malheureux pays ruiné, sans président depuis deux ans, vidé d’une grande partie de sa population chrétienne exilée, vivant apeuré sous la botte du Hezbollah, avant qu’Israël ne brise le talon de ce dernier en vertu de la loi du talion, relève d’une sorte de barbarisme égaré.

Au passage, le Candide devrait s’étonner de la manière dont depuis des années, la présidence française, traditionnellement protectrice du Liban en général et de ses chrétiens en particulier, aura épargné dans sa verve parfois peu économe, le Hezbollah terroriste.

Article paru sur LE FIGARO le 28/10/2024. Avec l’aimable autorisation de l’auteur

à propos de l'auteur
Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain.
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