Pourim – Derrière le masque, la vérité du cœur

Le triomphe de Mordechai, 1624 - Pieter Lastman (1583–1633). Domaine public
Le triomphe de Mordechai, 1624 - Pieter Lastman (1583–1633). Domaine public

Pourim nous rappelle que la réalité n’est jamais fixée, ce qui est caché peut se révéler et ce qui semble immuable peut se renverser en un instant, cela dès qu’une transformation intérieure commence. Ce retournement n’est pas un hasard, mais le fruit d’une ouverture du cœur, d’une disposition à voir au-delà des apparences et à accueillir le changement avec confiance.

L’homme s’habitue à une certaine vision de lui-même et de son monde, s’enfonçant dans une identité figée, dans une histoire qu’il se raconte encore et encore. Mais la vérité est plus profonde : il n’y a rien dans ce monde qui reste immobile. Il y a un mouvement constant, une possibilité de retournement et de révélation, et tout dépend de l’acceptation au changement.

Le véritable renversement n’est pas seulement un bouleversement extérieur, mais une transformation de la conscience, une capacité à découvrir la vérité là où tout semble obscur et verrouillé. Ce renversement commence lorsque l’homme écoute en lui-même, lorsqu’il ose prêter attention à ce que dit son cœur, même si tout autour de lui murmure le contraire.

La reine Esther commence son chemin dans la dissimulation – elle vit dans un palais où elle n’a pas de véritable place, tiraillée entre plusieurs identités, essayant de maintenir une vérité intérieure dans un monde gouverné par le mensonge et la manipulation. Le grand renversement a lieu lorsqu’elle cesse de fuir ce qu’elle est vraiment, lorsqu’elle choisit de se confronter à elle-même et de dire : « Si je dois périr, je périrai ». Ce n’est que lorsqu’elle accepte pleinement son authenticité, sans peur, que le monde autour d’elle commence lui aussi à changer.

Dans ce sens, le déguisement de Pourim n’est pas seulement un jeu d’identités, mais l’expression d’une réalité plus profonde. Nous portons souvent des masques, jouons des rôles, cachons aux autres – et à nous-mêmes – ce qui se passe réellement dans notre cœur. Mais le déguisement peut aussi être une révélation : il permet au cœur de s’exprimer autrement, d’ouvrir une porte pour découvrir des parties de nous-mêmes qui restent habituellement dans l’ombre.

La vraie question est de savoir si nous nous cacherons derrière le masque, ou si nous l’utiliserons pour nous rapprocher de notre vérité intérieure.

Grâce à l’enseignement de Pourim, la réalité n’est jamais figée, elle est vivante, en constante évolution, façonnée par ma conscience et le mouvement de mon cœur.

à propos de l'auteur
A l'age de 19 ans, David décide de quitter la Belgique pour venir s'installer en Israël. Après avoir servi l'armée, dans la brigade des parachutistes, il commence ses études au centre interdiciplinaire d'Herzlya (IDC) et y termine avec une maitrise en sciences politiques. Il a également étudié pendant deux ans, les arts de la scène au seminar hakiboutzim. Il est aujourd’hui enseignant à Ra’anana. Spécialisé dans le travail et la proximité avec les jeunes olim hadashim.
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