Pour un dialogue éclairé
Le dilemme d’Israël
Dans plusieurs campus universitaires, des protestations contre Israël ont éclaté, révélant souvent une incompréhension des enjeux entourant le conflit à Gaza. De quoi en retourne-t-il ?
Le dilemme pour Israël réside dans le choix entre accepter un cessez-le-feu, permettant ainsi au Hamas de continuer à lancer des roquettes sur les civils israéliens à tout moment, ou bien éliminer le danger posé par ces missiles tout en minimisant les pertes collatérales.
Les images en provenance de Gaza sont éprouvantes. Cependant, celles montrant les civils israéliens éloignés des localités avoisinant Gaza ou celles des parents des personnes enlevées ne sont pas moins déchirantes. Appeler au cessez-le-feu est légitime et constitue un sain réflexe. Ignorer le contexte qui alimente la confrontation actuelle ne permettra pas de faire avancer la paix.
Rhétorique unilatérale sur le campus
Les manifestations sur campus débordent toutefois dans des directions inquiétantes : sommes-nous en train de devenir un pays intolérant à l’image des pays autoritaires du Moyen-Orient dont la seule forme de liberté est de participer à des manifestations anti-israéliennes, pays dont les dirigeants ont soigneusement cultivé la haine depuis plusieurs décennies ?
Il est étrange que les bannières des manifestants n’expriment aucune empathie pour les Israéliens kidnappés par le Hamas.
Il faut également tenir compte de la participation de la mouvance wokiste qui représente un racisme inversé, stipulant que toute personne arbitrairement qualifiée de « colonisatrice » (blanche, juive, etc.) est implicitement complice de tous les maux de la planète ? Cette mouvance favorise l’intolérance et justifie les atrocités commises par les individus non moins arbitrairement classés comme « colonisés » de l’autre.
Il est aussi important de prendre en considération le fait que certains partis politiques adoptent le discours des manifestants par souci de stratégie électorale.
Les célébrations des Gazaouis ainsi que leur mauvais traitement des otages israéliens, tout comme les manifestations de joie de certains groupes étudiants face aux massacres de Juifs (avant même la riposte israélienne), ou encore les menaces proférées à l’encontre des étudiants juifs sur les campus, ont mis en lumière un autre aspect, à savoir l’antisémitisme qui dépasse les frontières arabes.
Ces événements révèlent un profond courant d’antisémitisme dissimulé derrière la rhétorique anti-israélienne. De plus, le silence entourant les souffrances d’autres peuples est frappant : c’est le cas pour les Soudanais, les Afghans, les Yéménites et les Rohingyas qui endurent des guerres et des famines dévastatrices.
Une paix illusoire ?
Les réfugiés palestiniens sont les seuls au monde à bénéficier d’une agence des Nations unies, l’UNRWA, dédiée à leur assistance. Leur statut de réfugié est transmis de génération en génération depuis sept générations, une situation qui contraste avec l’absence de soutien aux réfugiés juifs de la guerre de 1948 et aux réfugiés juifs en provenance des pays arabes, qui sont en réalité bien plus nombreux que les réfugiés palestiniens.
De surcroît, l’inculcation de la haine par le Hamas et par l’Autorité palestinienne compromet la réalisation de l’aspiration à deux états coexistant pacifiquement côte à côte. En outre, les atrocités perpétrées par le Hamas sont le fruit d’une hostilité acharnée s’appuyant sur un radicalisme islamique pugnace. Elles ne sont pas prêtes à être oubliées. Elles rappellent les pogroms du passé, qu’ils se soient produits en Europe ou dans les pays arabes. Ce sombre souvenir hante les esprits en Israël.
La paix des cœurs
La seule paix possible est la paix des cœurs. C’est pourquoi le dialogue doit être encouragé partout. En premier lieu dans les institutions universitaires.