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Obama, tu me manques déjà.

Répugné par les deux premières semaines de Trump à la Maison Blanche, David regrette le symbole qu'incarnait son prédécesseur

L’immonde odeur qui se dégage des quinze premiers jours passés par Donald Trump au gouvernement me laisse hors de moi, répugné, révolté, avec une aussi grande envie de hurler ma rage que de vomir de dégoût.

Je ne sais même pas par où commencer à décrire cette catastrophe annoncée qu’est l’arrivée de Trump à la Maison Blanche. Ces deux premières semaines au pouvoir se sont avérées être plus improbables et plus inquiétantes encore que ses promesses électorales laissaient présager.

Que ce soit son obsession d’annuler l’historique réforme d’Obama-care, la cessation des accords économiques avec les autres pays américains, la construction de la barrière à la frontière mexicaine, les chantiers titanesques pour bâtir encore des pipelines, les mesures anti-avortement et ce décret empêchant les citoyens de 7 pays musulmans de déposer leurs pieds sur le sol américain, Trump fait tout pour créer la polémique et effacer l’héritage de son prédécesseur.

Le limogeage subi de la ministre de la Justice ainsi que du chef du service de l’immigration (tous deux en interim) en les accusant de trahison après qu’ils ont osé remettre en question la légalité du décret interdisant aux ressortissants des pays musulmans d’entrer aux États- Unis, relève d’un élan autoritariste, celui d’un régime qui se soucie aussi peu du droit des étrangers que de celui des minorités.

Cela me fait peur.

Cette mesure en plus d’être ignoblement raciste est totalement inutile au niveau sécuritaire. Sur 19 terroristes ayant commis les attentats du 11 septembre, aucun ne venait des sept pays « interdits ». Qu’en est-il de l’Arabie saoudite fournisseurs de 15 terroristes sur les 19 ?

Quid de l’Égypte ? Du Liban ? Des Emirats Arabes ?

Je comprends que les mesures ne soient pas valables pour les partenaires commerciaux, cela me rappelle la tente plantée par Kadhafi à Paris. Jusqu’où peut aller notre hypocrisie et à quel point sommes-nous prêts à brader nos valeurs morales pour un baril de pétrole ?

Ne prétendez pas mettre sous le couvert de la sécurité nationale votre phobie musulmane édulcorée pour certains et intransigeante pour d’autres. Vous êtes ridicules et pathétiques mais le gros problème c’est que vous êtes avant tout dangereux et sans limites.

Ce qui m’agace le plus dans cette spirale infernale, est la sournoise complicité du gouvernent israélien qui se frotte les mains depuis l’arrivée de Trump.

Comment les politiques israéliens n’entendent pas ce que les juifs américains s’égosillent à dire à en perdre leur voix ?

Trump n’a même pas été capable de prononcer les mots « peuple juif » dans son annonce pour le jour du souvenir international de la Shoah. Ce que les présidents Bush et Obama on fait chaque année sans exception.

Les juif américains se sentent mis à l’écart, sous tension, sans protection.

Dans cet appel d’air, on attend d’Israël à ce qu’il se montre présent et fort pour soutenir le judaïsme partout où il se sent menacé.

Mais Netanyahu est comme Trump, il accuse la presse d’être gauchisante, bolchévique et conspirationniste au lieu d’agir pour que la mémoire de la Shoah soit à jamais associée au peuple juif.

Dans ce monde moribond où règne la peur, le mensonge et la force de la poigne, je regrette déjà fort et bientôt pleurerai pour que les jours d’Obama reviennent.

Ce ne sont pas les manquements d’Obama qui me font défaut, c’est ce symbole qu’il était, celui d’un monde où on croyait au dialogue, au développement durable et aux libertés individuelles, c’est cet Obama-là qui me manque déjà.

à propos de l'auteur
A l'age de 19 ans, David décide de quitter la Belgique pour venir s'installer en Israël. Après avoir servi l'armée, dans la brigade des parachutistes, il commence ses études au centre interdiciplinaire d'Herzlya (IDC) et y termine avec une maitrise en sciences politiques. Il a également étudié pendant deux ans, les arts de la scène au seminar hakiboutzim. Il est aujourd’hui enseignant à Ra’anana. Spécialisé dans le travail et la proximité avec les jeunes olim hadashim.
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