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Non, la gauche n’a pas le monopole de l’espoir

La gauche, c’est la capitulation face aux exigences palestiniennes ou à l’accord sur le nucléaire iranien

Magicien. Voilà le nouveau surnom trouvé par les partisans de Benjamin Netanyahou après son éclatante et improbable victoire.

Il faut dire que face aux certitudes de nombreux médias israéliens et internationaux, peu de prétendus observateurs auraient parié sur une réélection de Bibi. On le disait fini, battu, prêt à être ravagé par un « vent d’espoir » venu de la gauche.

Mais malgré les suppliques internationales, le peuple d’Israel a fait son choix librement et de manière démocratique.

C’est d’ailleurs surement la rareté de la chose dans une région si troublée, si gouvernée par des régimes autoritaires ou bien par l’anarchie, qui semble rebuter les chancelleries occidentales.

On aura noté le contraste entre des félicitations prononcées du bout des lèvres par la Maison Blanche et Federica Mogherini, chef de la diplomatie européenne, et la virulence de leur appel à la « responsabilité » et à la création d’un Etat palestinien dans les plus brefs délais.

Comme si le choix du peuple israélien n’était pas légitime.

Comme si les gouvernements occidentaux entendaient dicter à Israel sa politique et au peuple israélien, les candidats susceptibles d’être « de bons dirigeants ». Mais l’Etat hébreu est une démocratie.

Une démocratie forte qui s’est exprimée lors du récent scrutin. Haut et fort, les Israéliens ont souhaité montrer leur refus de se plier aux pressions occidentales et d’élire Ytzhak Herzog pour présider leur destinée.

Beaucoup ont effectivement affirmé que la réélection de Netanyahou était synonyme de désespoir, de fermeture et d’isolation pour Israel. Interviewé par l’Obs, l’ancien député travailliste Daniel Bensimon clamait que c’était « la vision d’avant-hier » qui avait triomphé.

Pour sa part, la presse américaine et plus particulièrement le New York Times ont descendu Netanyahou en affirmant que « son comportement a montré à beaucoup de gens qu’il n’était pas intéressé par des accords de paix ».

En Israel, même son de cloche dans à peu près tous les quotidiens à l’exception d’Israel Hayom : en résumé, le processus de paix est mort, Netanyahou est raciste et les Etats-Unis doivent continuer à faire pression sur Israel.

J’aimerais toutefois rappeler que face à ce florilège d’arrogance, de stupidité et de mépris, la gauche n’a pas le monopole de l’espoir. La vision de Netanyahou concernant un Etat palestinien n’a pas varié d’un iota. Il a toujours affirmé qu’il était favorable à un Etat palestinien sous certaines conditions dont sa démilitarisation, sa reconnaissance d’Israel en tant qu’Etat juif et l’émergence d’un contexte régional propice à l’établissement d’une paix durable.

Or, il faut être ou bien aveugle ou bien de très mauvaise foi pour prétendre que ces trois conditions sont susceptibles d’être réalisées aujourd’hui.

La gauche pense qu’en donnant des territoires, elle aura la paix. Elle pense qu’en gelant les implantations, en acceptant une partie du « droit au retour » palestinien et en cédant sur Jérusalem, le conflit s’arrêtera de lui-même. Elle pense que les attaques terroristes cesseront lorsqu’Israël fera de nouvelles concessions.

Elle pense que sur le dossier iranien, il suffit de laisser faire les Etats-Unis et tout ira bien.  

Elle pense enfin que ce projet politique constitue la seule et unique voie dans laquelle il est bon pour Israël de s’engager. Pour la gauche, ce chemin apparaît comme un chemin d’espoir. Pour de nombreux israéliens et moi-même, il est tout sauf cela.

La gauche, c’est la capitulation. La gauche, c’est le refus de constituer un Israël fort et sur. La gauche, c’est la croyance en un compromis irréaliste au nom d’une paix illusoire.

Que ce soit devant les exigences palestiniennes ou face à l’accord sur le nucléaire iranien, la gauche c’est l’absence de volonté, l’absence d’intérêt à préserver la sécurité et le bien-être en Israël.

Même sur le plan économique, la gauche ne porte pas la Sainte parole. Elle critique alors que Netanyahou agit.

Le salaire minimum sera élevé de 700 pour atteindre 5 000 shekels en avril 2015 ; Grâce à la gauche ?

25 000 logements supplémentaires seront construits d’ici la fin de l’année ; Grâce à la gauche ?

Le taux de chômage est quasi nul (5,5%) ; Grâce à la gauche ?

La croissance relevée à 3,5% entre 2009 à 2015 ; Grâce à la gau-
che ?

Certes il y a des choses à améliorer, la croissance doit être mieux redistribuée, elle doit profiter davantage à l’ensemble des Israéliens. Ce sera toute la tâche à laquelle Moshé Kahlon devra s’atteler.

Mais les faits sont là, la droite c’est les résultats, c’est l’efficacité et c’est aussi l’espoir. L’espoir d’un Israël plus prospère en cassant les monopoles présents dans de larges pans de l’économie et en réinvestissant mieux les fruits de la croissance.

C’est également, sur le plan extérieur, l’espoir de résister, l’espoir pour Israel de garder son destin en main et de ne pas être réduit à espérer la protection du grand frère américain.

Enfin, Netanyahou, c’est l’espoir de la paix. Pas d’une paix bâclée, pas une paix avec un partenaire non-crédible comme Abu Mazen.

Mais une paix sur un plus long terme, sur plusieurs années s’il le faut, jusqu’à ce que les Palestiniens reconnaissent le droit à Israël d’exister, jusqu’à ce que l’éducation à la haine qui sévit à Ramallah, Jenine ou Gaza cesse, jusqu’à ce qu’un véritable interlocuteur avide de véritablement faire des concessions émerge côté palestinien.

Netanyahou l’a compris, il n’est pas prêt à aller dans le sens de la direction palestinienne actuelle qui réclame concession sur concession sans rien donner en retour. Et au vu du contexte régional, il a absolument raison.

Par conséquent, la droite veut la paix. Begin et Sharon l’ont prouvé, la gauche n’est pas la « colombe » qu’elle revendique.

En revanche, la droite ne veut pas y parvenir de la même façon que la gauche. Pas en pensant que céder des territoires aboutira automatiquement à la fin du conflit. Le problème est plus profond qu’une simple querelle territoriale. Il est culturel, ethnique, religieux, et Netanyahou l’a bien compris.

Alors que l’Autorité palestinienne glorifie les terroristes auteurs d’attaques contre Israël, poursuit ses appels à « libérer Al Aqsa » par les armes ou ne cesse de diffuser des programmes antisémites à la télévision locale, Netanyahou ne doit pas négocier.

Et c’est en cela qu’il représente l’espoir d’un Israel sûr, prospère, fier de son identité juive mais aussi tourné vers de véritables interlocuteurs capables d’entendre les craintes israéliennes et de faire son possible pour y répondre.

à propos de l'auteur
Emmanuel est directeur conseil en influence et possède une expertise en matière de communication et de conseil stratégique. Passionné par les enjeux internationaux, il a notamment travaillé pour l'Ambassade d'Israël à Paris, le Ministère des Affaires étrangères français et plusieurs cabinets de conseil. Il s'intéresse également à l'ensemble des sujets qui éveillent son esprit critique. Et dans l'actualité en général, les occasions ne manquent pas.
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