Newton : nouvelles méthodes, nouveaux résultats ?
La présence d’une « Histoire de l’Église complète » parmi les manuscrits laissés par Isaac Newton (1642-1727) est mentionnée pour la première fois par sa nièce Catherine Conduitt, en 1737.
Catherine, qui hérita des papiers de Newton, voulut s’assurer que la collection d’ouvrages théologiques réunissait sous ce titre ne resterait pas inédit, afin que « le travail et la recherche sincère d’un si bon chrétien et d’un si grand génie ne soient pas perdus » (Codicille à son testament, New College Library, Oxford, MS 361/4, fol. 139).
Malgré sa désignation expresse d’un éditeur compétent, dont les nombreuses interventions se font encore sentir tout au long de l’ouvrage, ce texte n’a jamais été mis à la disposition du public. Pourquoi un projet éditorial aussi important a-t-il échoué ? Les idées religieuses exprimées par Newton dans ces pages pourraient-elles expliquer pourquoi elles sont restées sous forme manuscrite pendant trois siècles ? Ce traité d’histoire ecclésiastique était-il jamais digne d’être publié ?
Aujourd’hui, le matériel lié à « L’histoire complète de l’Église » de Newton est conservé dans deux volumineux ensembles de manuscrits autographes. L’un, composé principalement de brouillons et d’élaborations, est conservé par la Bibliothèque nationale d’Israël sous la cote « Yahuda MS 15 » (193 fols).
L’autre, plus parfaite et cohérente, se trouve à la bibliothèque de la Fondation Martin Bodmer, en Suisse, sous le titre « De l’Église » (456 fols). S’appuyant sur ces deux collections, une prochaine conférence présentera les premiers résultats d’une nouvelle étude de cet ouvrage et de son histoire éditoriale, basée sur des approches numériques de capture et d’analyse des filigranes.
À partir de là, il sera possible d’explorer le récit critique de Newton sur le christianisme primitif et la façon dont il aborde certains de ses aspects les plus controversés.