Mon utopie d’Israël versus Augustus Imperator
Mon utopie d’Israël, c’était de vivre dans un état où nous serions « entre juifs », pas ashkenaze, séfarade, mizharim, religieux, haredim. Il y a encore quelques années, on se sentait « entre nous, comme chez nous »; maintenant la faille est devenue une fracture béante, nous sommes classés en « élite ashkenaze », « anarchistes », « gauchistes »…
Augustus, lui, c’est diviser pour mieux régner.
Mon utopie d’Israël, c’était des débats participatifs, des assemblées de citoyens discutant de leurs avenirs, trouvant et promouvant une égalité de traitement pour tous. Une égalité entre les citoyens.
Augustus lui aime pas les discussions, pis l’égalité c’est pour les faibles.
Mon utopie d’Israël, c’est un état fort, mais pas seulement militairement, mais aussi institutionnellement et une gouvernance claire. Deux chambres (haute et basse) qui formeraient l’Assemblée nationale, par exemple la Knesset et la « Heder » qui représenterait les partis comme la Knesset avec un nombre plus grand de députés – 226 par exemple, et la chambre avec seulement 36 députés élus par « région ».
Diviser le pays en 6 régions « Nord, Centre, Centre Jérusalem, Désert Beer-sheva, Eilat sud », ce qui donnerait une plus forte répartition au pouvoir et surtout permettrait de mieux discuter des spécificités régionales, les problèmes des gens de la Galilée ne sont pas les mêmes que ceux qui habitent Eilat.
De plus, élire qu’une poignée de ministres et pas une ribambelle où tous les députés finissent ministre de quelques chose, histoire de clamer qu’ils sont ministres, bref limiter les ministères. Actuellement, il y a 29 ministres… franchement, c’est nous qui payons. Des ministères, comme la Défense, Finance, sont essentiels, des sous-ministères peuvent être rattachés à des principaux.
Augustus Imperator, lui aime flatter les politiciens, les caresser dans le sens du poil, un peu comme Louis XIV, garder ses possibles ennemis près de son cœur…
Mon utopie d’Israël, c’était un état juif, jours fériés aux fêtes juives, des Shabbats, et puis la liberté de vivre, d’aller à la plage à Shabbat, de nager, de faire du vélo, porter des bikinis, des enfants qui peuvent aller nus dans le sable, porter des short, rire, manger des frites – et puis laisser les autres choisir, vivre, en bonne entente, ne pas fouiller les sacs des gens à Pessah, de peur qu’ils cachent des biscuits ! Un judaïsme comme Bialik* qui fumait à Shabbat.
Augustus Imperator, en mode Augustus ce dernier gouvernement a créé le ministère d’Identité Nationale Juive, moi ça me fait froid dans le dos.
Mon utopie d’Israël, c’était sans le communautarisme, un autre classement où les russes, ou les francophones ne peuvent pas communiquer, les uns et les autres ne maitrisant insuffisamment l’hébreu**. Finalement une manière de ne pas intégrer les « immigrants », donner insuffisamment de suivi à l’Oulpan, enfin bref, créer une sous-société, déconnectée des réalités israéliennes, et de ses mécanismes où ils doivent payer des « cabinets spéciaux nouveaux immigrants » pour les aider dans leurs démarches.
Augustus Imperator, aime les petites gens, la plèbe est plus facile à manipuler lorsqu’on contrôle l’information.
Je rêvais d’un autre monde, d’un autre Israël : juif évidement, mais aussi une douceur de vivre, qui est toujours là mais on ressent cette brisure des vases, et je ne saurais expliquer Isaac Louria clairement : « Cette rupture de communication est à l’origine du mal, selon Isaac Louria, dans la mesure où elles retiennent une lumière indispensable à l’accomplissement de la création jusqu’à sa perfection*** ».
Je vous laisse méditer.
*de mémoire, il était shomer shabbat, mais fumait, milles excuses si je me suis trompée.
** pas tous évidemment, mais pouvoir lire un journal en hébreu, ce n’est pas à la portée de tous les nouveaux immigrants.