Macron, ignorant ou mégalo infantile

Le président Emmanuel Macron semble s’être égaré dans le labyrinthe moyen-oriental. Il multiplie les propos infondés envers Israël. Faire des déclarations appelant à un cessez-le-feu, même si les belligérants ne l’écoutent pas, est légitime. Cependant, jouer au révisionniste d’un genre nouveau, en manipulant des faits historiques de manière abjecte, voire infantile, ne peut qu’isoler la France sur la scène internationale. Son double jeu, alias « en même temps » ne fonctionne plus.
Macron ignore l’attachement trimillénaire du judaïsme à sa Terre Sainte. Sans vouloir donner un cours d’histoire récent sur l’ONU, rappelons que le 29 novembre 1947, quelques mois avant de la fin du mandat britannique, l’organisation des Nations-Unies proposa de diviser la Palestine en deux États indépendants : un juif et un arabe, avec une zone internationale pour Jérusalem, en raison de son importance religieuse pour les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans (résolution 181). Les dirigeants de la communauté juive en Palestine (Yishouv) acceptèrent la partition malgré le petit territoire octroyé à l’État juif. Les Arabes palestiniens, soutenus par la Ligue arabe, refusèrent.
Les Juifs de la diaspora n’ont jamais renoncé à leur terre ancestrale. Leur désir a toujours été d’y retourner sans l’intention de conquérir un pays ou de combattre ses résidents. Ils souhaitaient seulement exaucer la prière : « L’an prochain à Jérusalem », proclamée par les Juifs de la diaspora lors de cérémonies ou de fêtes ; le soutien au sioniste réclamant la création d’un État juif en Palestine, particulièrement après la Seconde Guerre mondiale et la Shoah.
Le rejet des Palestiniens du plan de l’ONU amplifia les confrontations entre les deux camps et conduisit à une escalade des violences. Ces affrontements se poursuivirent jusqu’à la première guerre israélo-arabe déclenchée à la suite de la déclaration de l’Indépendance d’Israël le 14 mai 1948.
Bien que le plan de partage de l’ONU ait cherché à établir la base juridique de la création de l’État d’Israël, il ne réussit pas à imposer la paix. Les conflits se succédèrent et s’étendirent dans tout le Moyen-Orient. Soulignons qu’aucun peuple au monde, sauf les peuples arabes, ne renie le lien historique et viscéral des Juifs avec la Terre sainte, même ceux opposés à la création d’un État juif.
Le 14 mai 1948, le Conseil national du Yishouv proclama son indépendance. L’État d’Israël fut alors refondé au prix du sang versé par des jeunes dans la fleur de l’âge.
Contrairement au Liban, une parcelle de la Syrie créée par la France, et à la Jordanie, une partie de la Terre sainte créée par le Royaume-Uni, la Terre d’Israël a toujours été la patrie du peuple juif.
Les États-Unis, le Royaume Uni, le Canada, et bien d’autres pays n’utilisent pas une telle hypocrisie. Ils appellent à un cessez-le-feu afin d’éviter à la région un embrasement ingérable. Ils ne condamnent pas partialement Israël qui se bat contre des terroristes djihadistes qui veulent sa destruction, avant de s’en prendre au reste de l’Occident.
La France soutient une solution à deux États, à juste titre, et appelle régulièrement à des négociations dans l’espoir de résoudre le conflit israélo-palestinien. Pour peser dans les discussions, elle doit être crédible au moins aux yeux d’un des deux belligérants. Or, aucun d’entre eux ne lui fait confiance, ni ne la considèrent comme un partenaire fiable.
La politique arabe du Quai d’Orsay et des présidents successifs de la France est pour le moins ambiguë. Elle se prononce en faveur des pays arabes surtout pendant les guerres, tout en entretenant avec Israël des relations économiques, scientifiques, culturelles et touristiques ayant peu d’équivalent avec d’autres pays. Ces manœuvres sont-elles sincères ? La France croit-elle que le monde arabe soit dupe ?
La France devrait avoir le courage de poursuivre une attitude ferme face au djihad islamique, au lieu d’utiliser des mensonges démagogiques.
En politique, le monde est blanc ou noir. Il n’y a aucune place pour l’ambiguïté, la contradiction, le paradoxe, a dit Milan Kundera