L’ONU pratique l’apartheid des aides humanitaires

SEMMO – Savoir Écouter les Maux du Moyen-Orient numéro 29
Des journalistes arabes remercient les US – Le pouvoir des mollahs n’est pas mort, les Kurdes en savent quelque chose – « Il n’y a aucune preuve qu’Israël ne réalise pas de génocide ».
Info n°1 : l’ONU pratique l’apartheid des aides humanitaires
Le quotidien de l’Autorité palestinienne Al-Hayat Al-Jadida a publié, le 19 juin 2025, un éditorial dans lequel il accuse le Hamas de tuer les Gazaouis qui tentent de recevoir la nourriture fournie par les centres de distribution américains.
…Plusieurs rapports de Gaza indiquent que le Hamas tue de nombreux civils qui cherchent à obtenir des sacs de farine. [Ils sont tués par le Hamas] sous prétexte qu’ils collaborent avec les centres de distribution américains. (…) cela est révélé par des messages [des réseaux sociaux] postés par des familles dont les proches ont été visés par les traîtres du Hamas.
Rappelons que ces centres de distribution américains, créés par l’association GHF-Gaza Humanitarian Foundation bénéficient du soutien de l’Administration américaine et du Gouvernement israélien.

C’en est trop pour l’ONU qui, le 30 mai 2025, déclarait que GHF avait pour objectif de la contourner elle, et ses agences sur le terrain, « en particulier l’UNRWA (…) alors que tous disposent d’une longue expérience (…) de livraison d’aide humanitaire de manière neutre, impartiale et indépendante »[1].
Rappelons aussi que l’ONU, qui prétend respecter le droit international lorsqu’il distribue son aide humanitaire, ne tient pas compte du fait que le DIH-Droit International Humanitaire permet au belligérant de ne pas fournir de l’aide qui profiterait aux combattants ennemis.
Or, et depuis les tous premiers jours qui ont suivi le 7-octobre et sous pression de l’administration Biden[2], l’aide humanitaire distribuée soi-disant par l’ONU fut méthodiquement pillée par le Hamas, stockée et revendue à des prix de marché noir à la seule portion de la population gazaouie qui en avait les moyens.
Israël a donc été forcée par la communauté internationale d’engraisser (aux sens propre et figuré) son ennemi mortel. Cela n’a pas dérangé l’ONU. Ce qui dérange l’ONU n’est que le fait de perdre son avantage sur le terrain, un avantage qui lui est prodigué par le Hamas. Et puis aussi, bien sûr, le fait qu’Israël et les États-Unis tentent simplement de fournir de l’aide humanitaire en la distribuant directement aux civils.
L’ONU et les autres organisations humanitaires en place se plaignent du fait que les Gazaouis doivent se déplacer pour prendre possession de cette aide ? Et pourtant, là aussi, le DIH prévoit que les civils soient forcés de se déplacer pour échapper aux zones de combat[3].
Mais le droit humanitaire pour les Arabes palestiniens, on le sait, bénéficie d’un régime d’exception : le statut de réfugié qui se transmet de génération en génération n’existe que pour l’UNRWA[4] ; aucun des autres réfugiés du monde ne transmet ce statut à ses enfants.
De même pour ce qui est du déplacement : l’Allemagne était fière d’avoir accueilli 1 million de réfugiés syriens qui fuyaient les massacres de Bachar Al-Assad en 2015. Le Chancelier Scholz, à la chute du dictateur fin 2024, avait même proposé aux Syriens de rester en Allemagne, y compris ceux qui n’avaient pas été naturalisés[5]. Mais pour les Gazaouis, toutes les portes européennes sont restées fermées à une migration massive.
D’où vient cette divergence entre le traitement des réfugiés arabes palestiniens, et tous les autres réfugiés du monde ?
On est obligé de constater que la communauté internationale propose aux réfugiés arabes palestiniens non pas ce qui est le mieux pour eux, mais ce qui dérange le plus Israël :
- Le statut des réfugiés se transmet de père en fils, pour être certains que les enfants ne puissent pas s’intégrer dans leur pays d’adoption et gardent intact leur désir de coloniser Israël.
- On ne propose pas d’émigration de masse aux Gazaouis – ce qui leur permettrait d’avoir la vie sauve et de pouvoir échapper aux zones de combat et aux zones détruites – parce que cela allègerait la pression sur Israël.
- On ne propose pas d’aide humanitaire gratuite aux Gazaouis qui contournerait le Hamas, parce qu’affaiblir le Hamas arrangerait Israël.
Bien sûr, le narratif occidental pro-palestinien, refuse de reconnaitre le biais cognitif qui l’anime. Le droit international, le bien des individus, la moralité sont invoqués à l’envi et en dépit du bon sens.
Pourtant, l’article de Al-Hayat Al-Jadida cite un témoignage détaillé :
Hiba Al-Mishal, la sœur de Osama Al-Mishal qui a été assassiné, révèle qu’un groupe de membres du Hamas nommé « Unité Al-Sahm »[6] a arrêté un bus transportant de jeunes hommes, dont son frère, qui se rendaient vers un des centres de distribution d’aide humanitaire [de GHF]. Ils les ont sortis du bus, leur ont tiré dessus après les avoir accusés à tort de collaboration [avec Israël]. Puis, ils ont suivi les survivants jusqu’à l’entrée de l’hôpital Nasser, où ils leur ont à nouveau tiré dessus et ont empêché les médecins et les infirmières de les soigner. Ils ont même demandé aux gens présents de les battre avec des bâtons et des barres de fer. (…) Le plus douloureux et inquiétant pour Hiba fût que le public sur place est resté silencieux et à même contribué aux coups infligés [aux survivants]. Le frère de Hiba et tous les autres jeunes hommes qui étaient avec lui dans le bus, sont morts.
L’article conclut :
Dans cette crise destructive, le Hamas n’a d’autre choix que de créer des escadrons de la mort pour agir contre toute personne qui s’oppose à leurs activités de vol [de l’aide humanitaire], et qui cherche juste à trouver un sac de farine en dehors de son marché noir [celui du Hamas]. Israël n’est pas seul à l’origine de cette réalité : le Hamas est complice de cette industrie de la mort. Ses escadrons de la mort Al-Sahm pourchassent les affamés afin de bien signifier à tout un chacun qui s’approche des centres de distribution non-Hamas, qu’il tombera sous leurs flèches.
Voilà la réalité amère : le Hamas et son unité Al-Sahm traquent ceux qui ne recherchent rien d’autre qu’un quignon de pain.
L’ONU privilégie la distribution d’aide alimentaire sous l’égide du Hamas, bien que l’organisation terroriste défende son exclusivité avec le sang des Gazaouis. Elle pourrait choisir de s’allier avec l’aide initiée par deux démocraties, mais cela arrangerait Israël, donc non.
Pour en savoir plus : https://www.memri.org/reports/palestinian-authority-daily-hamas-murdering-civilians-who-come-gaza-aid-distribution-centers
Info n°2 : des journalistes arabes remercient les USA
Les réactions à l’opération de destruction des centrales nucléaires iranienne de Fordow, Ispahan et Natanz, par les bombardiers américains B2, sont nombreuses dans le monde arabe sunnite ; nombre d’entre-elles sont positives.
Le journaliste saoudien Abd al-Aziz Al-Khames a écrit :
Le rêve, le danger et le projet nucléaire iranien sont arrivés à leur terme pour longtemps. L’Iran a dépensé des milliards aux dépens du niveau de vie de sa population. Le rationnel l’emportera-t-il ? L’Iran lancera-t-il un programme de développement économique en lieu et place d’un programme militaire d’armes nucléaires et de missiles ?
Le journaliste saoudien Wafa Al-Rashid quant à lui a écrit :
Parfois, la chute d’un régime ne constitue pas une menace mais une occasion salvatrice.
Et puis aussi ceci :
Tolérer l’existence continue de certains régimes ne peut être considéré comme de la neutralité politique, mais un complot contre l’humanité.
Et aussi :
Certains régimes ne pèsent pas comme un poids sur leur propre peuple mais sur toute l’humanité. Ils nourrissent l’oppression, exportent le chaos, appauvrissent le monde et détruisent le peuple. Leur existence est dénuée de toute légitimité souveraine et mettent en danger l’avenir du monde.
Supreme Clown Khamenei of the Islamic Republic enters the #TheElectionCircus tent 🎪 https://t.co/AW8euhv7b7 pic.twitter.com/y4uMpA2JMU
— 𝐝𝐚𝐫𝐲𝐚𝐝𝐚𝐫 (@daryadar_iran) March 1, 2024
La chercheuse égyptienne Dalia Ziada, résidente aujourd’hui aux États-Unis, s’est exprimée au sujet de l’intervention de des bombardiers américains en Iran :
Le Président Trump a fait l’Histoire au Moyen-Orient… Pour la deuxième fois. Dieu bénisse l’Amérique ! Je prie pour que cela déclenche une réinitialisation géopolitique au Moyen-Orient désirée depuis 1979[7]. (…) la première fois que le Président Trump a fait l’Histoire fut lors de la conclusion des Accords d’Abraham en 2020.
Le journaliste irakien Sufian Al-Samarrai, dirigeant du site Baghdad Post, a écrit :
Israël et les États-Unis s’attendent à des répliques de la part de l’Iran, de leurs agents et d’organisations terroristes. Ces répliques permettront de justifier l’élimination de ces gangs de la terreur et l’humanité pourra vivre en paix.
Il a aussi dit que :
Trump, allié au Maître du monde, a sauvé l’humanité du programme nucléaire de l’islam extrémiste nazi.
Au sujet de l’ayatollah Khamenei, il a commenté :
Il ne reste personne [parmi les leaders iraniens] à part Khamenei, et s’il persiste à ne pas se rendre, le même sort que Natanz, Fordon et Ispahan lui sera réservé. C’est là la requête américaine fondamentale : la reddition inconditionnelle.
L’analyste politique des Émirats arabes unis, Salem Al-Ketbi, a affirmé :
La guerre Israël-Iran entrera dans les annales de l’histoire comme un de ces moments politiques absurde qu’on retrouve souvent au sein des régimes dictatoriaux. [L’Iran] n’a pas su appréhender l’écart entre ses propres capacités et les prouesses technologiques d’Israël. L’Histoire n’épargnera pas ceux qui refusent le progrès et qui persistent dans une politique de suicide collectif. (…) Celui qui ne tire pas les leçons du passé verra des bombes tomber sur sa terre.
Pour certaines figures arabes, les Accords d’Abraham sont à l’origine de conséquences positives bien plus nombreuses que celles qu’ils avaient envisagées initialement. L’affaiblissement du pouvoir des Mollahs en Iran, par Israël et par les États-Unis, comptera sûrement comme un des effets majeurs.
Pour en savoir plus : https://www.memri.org/reports/arab-journalists-and-liberals-praise-us-strike-iran-iranian-threat-over-trump-saved-humanity
Info n°3 : le pouvoir des Mollahs n’est pas mort. Les Kurdes en savent quelque chose
Quelques heures à peine après le cessez-le-feu entre Israël et l’Iran, le 24 juin 2025 dans l’après-midi, les forces de l’ordre iraniennes ont lancé une opération de répression contre le peuple kurde en arrêtant et emprisonnant 150 personnes dans la ville de Kermanshah au Kurdistan iranien.
Le lendemain, trois travailleurs kurdes (kolbar) ont été exécutés, accusés d’avoir prétendument transféré des armes ayant servi à assassiner Mohsen Fakhrizadeh, un des personnages-clé du programme nucléaire iranien.
Le Centre National du Kurdistan iranien a lancé un appel :
Après la guerre de 12 jours entre la République Islamique d’Iran et Israël, et l’annonce d’un cessez-le-feu, le régime iranien, qui a souffert de nombreux échecs stratégiques et sécuritaires, s’est tourné contre le peuple iranien en commettant des actes de rétorsion. Ceci en lieu et place du traitement des causes réelles de sa défaite.

Prenant du recul historique, cette association kurde met en garde :
Ces exécutions sont des actions politiquement motivées dans le but de nous faire jouer le rôle de boucs émissaires et de détourner l’attention des récents échecs militaires et de renseignement. Nous sommes très préoccupés par le fait que la République islamique, encouragée parce qu’elle a survécu aux attaques israéliennes, puisse répéter les horreurs de 1988, quand, après que l’Ayatollah Khomeini ait accepté le cessez-le-feu dans la guerre Iran-Irak, des milliers de prisonniers politiques furent exécutés au cours de tueries de masse. Cette fois, les accusations d’espionnage et de collaboration avec Israël pourraient servir de prétexte à une autre vague d’exécutions et de répression élargie, particulièrement à l’encontre de la population kurde.
Et de manière plus précise en ce qui concerne le régime iranien actuel :
Au cours du soulèvement Azadi à l’échelle de la nation (Femme, Vie, Liberté) qui a suivi l’assassinat de Mahsa Amini en 2022, 56% des tués et persécutés sont originaires du Kurdistan iranien, alors qu’ils ne constituent que 14% de la population iranienne. Cette forte sur-représentation révèle que l’apartheid et l’oppression structurelle contre le peuple du Kurdistan imprègnent profondément le régime iranien, une politique qui se poursuit jusqu’à ce jour, avec une grande intensité.
Nous en appelons aux Nations Unies, aux organisations des Droits de l’Homme et aux États dotés d’une influence sur l’Iran pour qu’ils :
- condamnent la politique de punitions collectives contre le peuple kurde pratiqué par la République islamique ;
- demandent la libération immédiate des personnes emprisonnées récemment au Kurdistan ;
- empêchent les exécutions politiquement motivées sous de faux prétextes d’espionnage ou de terrorisme ;
- lancent des enquêtes indépendantes et internationales sur le traitement des détenus et sur les violations des droits des minorités et des ethnies en Iran ;
- considèrent que la République islamique d’Iran soit responsable de crimes contre l’humanité et de graves infractions aux droits de l’Homme.
Les représentants des Kurdes en Iran concluent par :
Le silence face à cette injustice trace la voie vers une autre catastrophe. Le peuple kurde sans défense ne doit pas devenir la victime d’un régime militaire et de ses échecs politiques. Empêcher un autre massacre est une responsabilité pour tous ceux qui prétendent défendre les droits de l’Homme et la dignité.
Le proverbe « On ne choisit pas sa famille, mais on choisit ses amis » est souvent faux. Les Arabes palestiniens et les pays arabes ou musulmans qui refusent l’existence d’Israël, ont choisi leurs ennemis… Et recueillent donc un soutien dans le monde entier. Les Kurdes eux, ont le « tort » de ne pas s’être posés en ennemis des Juifs, et donc, il est malheureusement très peu probable que l’ONU réponde à ses demandes légitimes.
Pour en savoir plus : https://www.memri.org/reports/east-kurdistan-national-center-iran-taking-revenge-its-defeats-israel-repressing-kurdish
Info n°4 : « Il n’y a aucune preuve qu’Israël ne réalise pas de génocide »
Mahmoud Khalil, militant pro-palestinien à l’université newyorkaise de Columbia, a été détenu par les autorités américaines qui contrôlent l’immigration. Un rassemblement se tint le 22 juin 2025 pour célébrer sa libération.
Celui-ci fut l’occasion de slogans et de déclarations qui n’ont rien à envier aux campagnes anti-juives dont les Juifs ont souffert durant des millénaires :
Le combat contre l’antisémitisme mené par les États-Unis est menacé par le fait qu’il soutient un pays qui mène un génocide au nom du peuple juif.
Il n’y a qu’une seule solution ! Intifida, révolution.
Il n’y a aucune preuve que mes affirmations [que Israël commet un génocide] sont fausses.

Nous sommes devenus les cibles de groupes pro-israéliens parce que l’Université de Columbia a failli dans notre protection. Au contraire, elle a apporté son soutien à ces groupes afin qu’ils continuent à nous harceler et à nous faire du mal.
Comme au Moyen-Âge, les Juifs sont accusés de ce dont ils sont en fait victimes, ils doivent prouver que les diffamations dont ils font l’objet sont fausses. La charge de la preuve et la charge de la victimisation sont toutes deux retournées…. Et les appels au meurtre, les cris anti-Juifs dans les rues de New York continuent.
Pour en savoir plus : https://www.memri.org/tv/mahmoud-khalil-rally-us-killing-machine-israel-threat
–
[1] https://www.un.org/unispal/document/ceirpp-press-statement-600-days-war-gaza-30may2025/
[2] Pression pilotée de son propre aveu, par A. Blinken, le Secrétaire d’État de l’époque.
[3] Voir Chapitre II 1/ c/ de https://inee.org/sites/default/files/resources/4427_001-ebook.pdf
[4] Office de l’ONU créée en 1949 pour porter secours aux réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient.
[6] Cette unité Al-Sahm (flèche en arabe), fait partie des forces de sécurité du Hamas dans la bande de Gaza. Fondée en novembre 2024, selon un article de Qudspress.com le 16/11/2024, sa mission est de combattre l’opposition au régime du Hamas au sein de la population gazaouie, en particulier ceux qui combattent le monopole du Hamas dans la distribution d’aide humanitaire.
[7] Année de la révolution islamique en Iran et de l’arrivée de l’ayatollah Khomeini.