Featured Post

L’Intifada Facebook et low cost de 2015

La haine propagée sur les réseaux sociaux et le mode d’attaque en font l’intifada la plus dangereuse

Si les premières Intifada(s) étaient téléguidées par Arafat et sa clique de terroristes, on peut se demander ce qui motive les jeunes terroristes de 2015.

La haine propagée sur les réseaux sociaux et le mode d’attaque en font l’intifada la plus dangereuse de celles connues car elle semble s’auto-alimenter et dépasser le semblant d’autorité palestinienne.

Les précédentes Intifada de 1987–1993 et 2000-2004

Le 8 décembre 1987, un camion israélien écrase une voiture palestinienne tuant quatre Palestiniens. La radio diffuse la nouvelle sans insister car il s’agit d’un accident. Une rumeur fait surface selon laquelle il s’agit d’un acte de vengeance commis par un parent d’un Israélien poignardé deux jours plus tôt. Les Palestiniens y voient un accident provoqué intentionnellement et un meurtre prémédité (Source Wikipédia).

Le lendemain, pendant les funérailles des victimes, la foule s’en prend à une position militaire de Tsahal au camp de réfugiés de Jabālīyah en lançant des pierres. Des coups de feu sont tirés par les soldats mais cela n’a aucun effet sur la foule. Des renforts sont appelés, mais ceux-ci se retrouvent sous un déluge de pierres et de cocktails Molotov. Cet événement est considéré comme le début de la première Intifada.

Elle a pris fin en 1993 lors de la signature des accords dits d’Oslo.

La deuxième intifada est généralement datée du 28 septembre 2000, jour de la visite d’Ariel Sharon sur le mont du Temple. Mais il a été prouvé qu’elle avait été planifiée bien avant par Yasser Arafat, prévoyant l’échec du sommet de Camp David II. La veille, un policier palestinien avait assassiné son collègue israélien, les deux patrouillant ensemble.

Rappelons que Barak en était arrivé jusqu’à proposer de retirer Israël de 98 % des Territoires. Il avait proposé de partager le mont du Temple, avec le Kotel Israélien et le bas du mont en donnant le haut aux Palestiniens. Arafat refusa et, comme d’habitude, les Palestiniens rejetèrent l’échec des négociations sur Israël.

Selon Wikipédia, la date de fin de la deuxième Intifada est difficile à estimer : 2003 avec l’amorce de la Feuille de route pour la paix du Quartet pour le Moyen-Orient, l’accord sur une trêve avec Israël entre les différentes factions palestiniennes, et le début des pourparlers de paix entre Ariel Sharon et Mahmoud Abbas. Ou 2004 avec la mort de Yasser Arafat, ou encore avec un cessez-le-feu observé par le Hamas, conséquence de mesures politiques et diplomatiques pour certains, ou de la force de dissuasion des assassinats ciblés pour d’autres.

Il est cependant très probable que la construction de la barrière de séparation et la lutte anti-terroriste qui amènent à une forte diminution des attaques marquent réellement la fin du soulèvement courant 2004.

La troisième Intifada est-elle  en cours ?

Le 1er Octobre 2015, Eitam et Naama Henkin sont assassinés en Judée-Samarie sous les yeux de leurs enfants. Ceux-ci ne doivent la vie sauve qu’à la blessure d’un des assaillants.

Puis vinrent une série d’attaques au couteau avec, épisodiquement, des voitures-béliers ou des attaques armées.

Comme en 2000, les Palestiniens rejettent la faute sur le gouvernement Israélien et une hypothétique rupture du statu quo sur la propriété de l’Esplanade des Mosquées, partie supérieure du mont du Temple.

En synthèse, une série d’attaques à l’arme blanche comme en 1987 avec une fausse raison comme en 2000…

L’Histoire est un perpétuel recommencement.

Cette révolte palestinienne est plus proche de celle de 1987 que de celle de 2000.

Il n’y a heureusement pas de bus qui sautent en plein cœur des villes israéliennes, mais des attaques individuelles au couteau.

L’intifada low-cost est imprévisible et anxiogène

En 2015, les ordres semblent ne pas venir du haut, à savoir du Fatah et du Hamas, mais plus de la base avec des jeunes palestiniens qui prennent un jour la décision de planter un couteau dans le cœur d’un juif.

Une attaque-kamikaze suppose des jours de repérage : où et quand monter dans le bus ? Comment amener un terroriste avec sa ceinture d’explosifs à l’arrêt de bus ? Comment rendre l’attentat le plus spectaculaire possible ? Pas besoin de plan de retrait, le terroriste est conditionné, drogué, et voit dans sa mort le Paradis s’approcher.

Une attaque au couteau est plus simple et plus imprévisible. Un jour, après avoir vu une photo ou une vidéo sur YouTube, Facebook, Twitter ou une TV Arabe, un jeune décide de prendre son couteau et de tuer un juif.

Il y voit l’aboutissement de ce qu’il a entendu depuis l’école, la mosquée où dans son cadre familial.

Ce mode d’action est, par principe, le plus difficile à détecter : aucune préparation, aucun mobile apparent, aucune structure nécessaire.

Le jeune adulte sort de chez lui, croise un Juif, crie Allah Akbar et plante son couteau dans le ventre du « Yahoud ». Simple, rapide, efficace.  Avec un peu de chance, il arrive à s’enfuir.

Tout arabe est devenu suspect de fait pour un Israélien devenu cible vivante, soldat ou non.

N’importe qui peut décider seul de tuer un Juif et de devenir un héros aux yeux des siens.

La Toile, mère de toutes les batailles ?

Les jeunes impliqués dans les actes terroristes sont, pour la majorité, nés après Oslo. Ils n’ont jamais connu que la barrière de séparation, les checkpoints, et le blocus de Gaza.

Il est facile de leur inculquer la haine à travers l’école ou la religion. Ils n’ont qu’Internet pour s’évader mentalement. Des « bonnes âmes » vont leur indiquer les vidéos les plus intéressantes : Hamas, Daesh, Jihad Islamique, Hezbollah…

Au niveau social, vu le taux de chômage et la corruption, les jeunes sont pris en charges par les associations islamistes. Viens te distraite à la Mosquée, mon ami, viens écouter la Parole Divine qui te dira comment et pourquoi tuer des infidèles.

Ces actes terroristes de 2015 sont à l’image du développement viral d’Internet : partage de « bonnes informations », discussions enflammées sur les forums, mobilisation en quelques minutes. Les Printemps Arabes ont surement été analysés de très près.

Est-ce un mouvement contrôlé par l’Autorité palestinienne ou le Hamas ? Peut-être une petite partie, mais pas dans l’ensemble.

Le Hamas et le Fatah luttent pour avoir le pouvoir sur les territoires palestiniens. S’ils n’impulsent pas les attaques, ils font tout pour en récupérer la paternité et amplifier les appels à la haine.

Jusqu’en 1973, Israël faisait la guerre à des états. En 1987 et 2000, Israël luttait contre des organisations. Aujourd’hui, il semble lutter contre des individus plus ou moins isolés.

Une fin pour cette intifada des couteaux ?

Je ne suis pas devin, je ne suis pas aux commandes de l’Etat d’Israël et je ne suis même pas israélien.

Je ne peux que me souvenir de ces mots d’Ytshak Rabin, assassiné il y a 20 ans aujourd’hui :

Car en second lieu: Israël ne survivra qu’en paix. Chacun sait que l’hostilité des pays arabes qui encerclent Israël ne s’éteindra qu’avec la création d’un État palestinien viable, en paix avec nous. C’est pourquoi il n’existe qu’une méthode, une politique: il faut faire le processus de paix comme s’il n’existait pas de terrorisme et lutter contre le terrorisme comme s’il n’existait pas de processus de paix. Si la situation s’enlise dans la logique action/représailles, toute collaboration rompue entre Israël et l’OLP… alors le pire devient possible.

à propos de l'auteur
Militant communautaire depuis son adolescence. Président ou élu de plusieurs associations juives. Toulousain de naissance et Parisien d'adoption. Passionné de réseaux sociaux et de communication. Influenceur judéo-provocateur Devise : Me battre, débattre, combattre
Comments