L’été des Maccabées

Abeilles (awf)

Au milieu de l’été, les Églises orthodoxes commémorent les Saints Maccabées qui ont combattu et sacrifié leur vie pour résister à la pression idolâtre et païenne des Grecs qui voulaient imposer leurs règles et modes de vie païens (non chrétiens, cela s’est produit avant la naissance de Jésus de Nazareth).

Le sujet a dû sens en été (c’est l’hiver en Afrique du Sud jusqu’à présent…). Les Églises ont reconnu la validité totale et l’inspiration divine des Commandements que, le plus souvent, on croit qu’en tant que communautés chrétiennes, elles voudraient effacer de la pratique de la judéité. . La conquête des Gréco-syriens visait à s’emparer de l’identité mentale, donnée et nourrie par les principes divins, et réduire les Juifs à une étrange «nation» qui serait fondue dans le corps supra-national de la civilisation et du mode de vie hellénistiques et païens.

En ce dimanche 14/01 d’août 2022, l’Église orthodoxe devrait curieusement accepter et admettre la pratique de la Kashrut non seulement en ce qui concerne les réglementations alimentaires, mais tous les aspects de la vie morale, sociale, économique, personnelle, familiale, inter-familiale, principes sociétaux définis par la tradition juive au fil du temps.

Au moins ces « Mitzvot » pour ce qu’elles étaient connues et en vigueur au premier siècle. Ce n’est guère le cas. En 2003, mes paroissiens de Jérusalem demandé à rencontrer le patriarche Irenaios. Ils ont expliqué qu’un grand nombre des fidèles venaient de l’ex-Union soviétique ou des pays de l’Est européen et que beaucoup étaient nés « Juifs ». Certains membres de leurs familles étaient juifs et n’étaient pas devenus chrétiens. Mais les familles ont l’habitude de se rencontrer pendant Pessa’h/Pâque ou au temps de Rosh HaShanah. Les chrétiens orthodoxes doivent partager des repas et à des coutumes qui ne correspondent pas aux règles orthodoxes en vigueur pendant le Grand Carême. De fait, la fête de Pessah est toujours célébrée pendant cette longue période de jeûne et d’introspection qui mène à la célébration de la Pâque chrétienne.

Nos archives montrent que le patriarche et ses collaborateurs ont été surpris par la demande. Mais ils ont compris certains aspects de cette question parce qu’ils avaient à l’esprit la vie des Maccabées et leur combat pour la Vraie Foi.

Rappelons donc les faits de Hanukkah, la Dédicace du Temple. En août, le judaïsme prie avec ferveur pour la destruction des Temples de Jérusalem et leur réparation. Le désir d’unité ne peut s’enliser dans des réflexions éthérées sur la révélation et nous oblige à regarder comment nous pouvons profiter de l’exemple des Maccabées pour combattre l’idolâtrie, l’apostasie et un monde qui recherche la vraie lumière.

Comme par paradoxe, la lumière couvre les ténèbres comme l’exprime les mots prononcés à Hanukkah : « Nes Gadol Haya Po/נס גדול היה פה – un grand miracle s’est produit ici (en Israël) ou Sham/שם – là (vu des diasporas) ». Hanukkah est la seule fête juive qui s’étend sur deux mois : elle commence le 24 Kislev (12/02) et se termine le 2 Tevet (12/10/2018). Le shamash/שמש (serveur) utilisé pour allumer les bougies est la source de la luminosité du soleil (shemesh/שמש). En effet, Hanukkah rappelle davantage comment la Lune naît chaque mois, puis disparaît, revenant constamment comme un signe de la Providence, d’un temps fait de choses visibles ou voilées. Les miracles sont les clins d’œil vacillants de Dieu.

Une victoire ? Peut-on parler d’une constance de Dieu ? Survie et existence de l’humanité ? Ou encore du pardon magnanime du Maître de l’Univers qui est tantôt un Dieu vengeur et coléreux, tantôt le Seigneur Eternel plein de tendresse et de miséricorde ? Celui-ci s’oppose, par définition, à l’identité humaine qui se supporte avec difficulté, par antagonismes, un jeu complexe fait de haine et d’amour/amitié ?

La fête est liée à la manière dont Joseph, le fils préféré de Jacob, avait reçu une tunique magnifique. Sa compétence et sa beauté attisent la jalousie de ses frères. Ils l’ont vendu à un groupe étranger. Il leur semblait plus logique de le vendre plutôt que de le tuer. Dans le texte original, il n’y a pas de discussion morale ou spirituelle. Joseph aurait pu être tué. En fait, les frères avaient davantage peur de leur père Yaakov que de Dieu. En le vendant, ils pouvaient au moins capter le prix de la tunique.

Les sociétés sont telles que les humains peuvent devenir fous avec ces tuniques, vêtements et falbalas. Etre fascinés au point d’assassiner ceux à qui ils reviennent de droit ou par l’esthétique.

Face à une telle haine, Joseph a gardé une attitude morale. De même, il n’a pas cédé aux oeillades de la femme de Potiphar nous explique le midrash Sefer Yashar.

Elle le fit mettre en prison. Là, il a commencé à interpréter avec perspicacité les rêves et les cauchemars de Pharaon. Il y fut question de certains bovidés, des vaches. Celà lui permit de faire des prédictions : sept années super-productives suivies de sept années de famine. Il suggère la mise en place un système économique. Il devient quoi, le blé ukrainien ?

Au fond, la justice divine semble rarement s’embarasser de la dignité humaine. Le pacte entre Dieu et Satan dans le prologue du Livre de Job invite à saisir combien la sagesse ou la raison, la morale ou l’irraison contraignent à se mettre en question et revenir à des intuitions grégaires. La lumière qui domine la ténèbre, c’est trop simple. Il y va pourtant de notre « chemin sur la terre – derekh haaretz/דרך הארץ ».

Quand l’empereur syro-grec Antiochus Épiphane II décida d’anéantir les Juifs, nous pensons avant tout la révolte et la lutte des Maccabées. C’est exact. Mais il faut surtout souligner l’effroyable passivité des Juifs à cette époque de l’histoire. Ils se sont engagés dans des plaisirs, des loisirs et des modes de vie terrestres à la tra-la-la-lère bien plus plaisant avec un tact grec. Cet engouement les éloignait gravement de la véritable quête de sens et de l’accomplissement des Mitsvot-מצות/Commandements.

Cette épreuve est constante pour les Juifs… et pour ceux qui ont été adoptés dans l’Alliance de l’Unique Créateur du ciel et de la Terre, Maître de l’Univers. Nous pouvons facilement nous piéger dans des lieux et des habitudes agréables. Comme pour l’Exode d’Egypte : une fois libres dans le désert, les ancêtres regrettaient «les oignons d’Egypte» ! Dans ce cas particulier, ils étaient prêts à perdre leur âme et leur cerveau. Ils voulaient retourner à l’endroit où ils pouvaient se rendre mais où leur nourriture habituelle était celle de l’esclavage au pays des merveilles. Nous sommes tout à fait pareils en ce moment !

L’«Exode» impliquerait de sortir d’où nous sommes déjà sortis, mais il est beaucoup plus difficile de comprendre comment nous pourrions gérer un tel «retour dans l’absence de liberté… avec un lit et de la nourriture».

Certaines zones et couches de la société sont tellement gâtées qu’elles ne peuvent tout simplement pas voir qu’elles sont dans la même situation que lorsque la décadence et la chute des mœurs s’effondrent.

La culture grecque s’était répandue dans le monde antique, apportant le prestige de la langue, de la culture, des modes de vie raffinés, les salades antiques que nous aimons encore, la musique. Tout cela s’est immiscé dans un processus qui a pu ralentir l’observance des traditions juives et les offices du Temple.

Il était séduisant de discuter de philosophie, de poésie, d’arts grecs et de systèmes éducatifs sophistiqués. Au moins, la culture grecque se concentre sur la beauté, l’absence de cicatrices et les positions hédonistes d’un art de vivre savoureux qui sait être cruel et meurtrier avec élégance.

Les Juifs se sont faits réopérer – rejetant le judaïsme et le signe de la circoncision – pour participer, par exemple, aux Jeux olympiques. Aujourd’hui, en Israël, un journal important expliquait, voici quelques semaines, que la péritomie n’est guère plus perçue comme obligatoire dans le pays. La liberté d’exister conduit souvent à nier le caractère essentiel de certaines Mitzvot qui domine les tendances du temps et des lieux.

Les mêmes tendances existent dans le monde chrétien et sécularisant. Nous sommes témoins de tels comportements graves et dépravants dans le monde chrétien lorsque la foi s’effondre à cause d’une volonté de renoncer aux contraintes de commandements spécifiques de l’Église qui apparemment perdraient leur sens ou deviendraient obsolètes, comme n’étant pas mises à jour. Nous aimons entrer dans la confusion lorsque nous choisissons de céder aux plaisirs, au contentement de soi et à nos propres systèmes d’éthique.

Or, les Maccabées ont agi comme de véritables combattants, mais d’une manière assez similaire au despotisme imposé par les Grecs polythéistes alors détestés. Ils n’ont pas combattu la culture hellénistique ou la morale en tant que telle. Ils ont combattu l’idolâtrie. Le problème était que l’empereur syro-grec avait décidé de détruire le mode de vie juif en imposant une interdiction sur trois « Mitzvot » / Commandements fondamentales de la Torah :

a) Annuler la sanctification du Mois Nouveau (Rosh Chodesh/ראש חודש); b) Abolir la Brit-Milah/ברית מילה (circoncision) comme signe de l’Alliance avec Abraham; et c) Supprimer la célébration du Shabbat/שבת, Jour où la Communauté juive reconnaît que Dieu est le Créateur de l’Univers et qu’Il a donné Sa Loi (Torah/תורה) afin de se conformer à Sa Volonté.

Le grand prêtre Matityahu ben Yohanan, de la ville de Modi’in, avait décidé de s’opposer à Antiochus afin de préserver les valeurs. Pour lui, c’était une question de vie et de mort, de témoignage de vérité. Il fallait résister. Était-ce un mouvement « national-nationaliste » ? Est-il possible de parler d’ « ethnie/ethnicité » comme c’est plutôt à la mode, en particulier dans les Églises d’Orthodoxie Orientale du Nouveau Monde ? Ou pire encore, dans les déréglements politiques et intellectuels, les dérives mentales sur une histoire tronquée, falsifiée, arrachée à sa cohérence de la chronologie des temps comme nous le voyons dans les élucubrations morbides et insensées d’un Vladimir Poutine et le silence des autorités religieuses orthodoxes… et autres.

Non que l’histoire de la Russie ne mérite pas une vraie reconnaissance à tous les sens du mot. Il y va de la dignité de millions de personnes, de cultures slaves et indigènes, « natives » d’un immense territoire. Non que la Russie n’ait la possibilité d’exprimer qu’elle a une cohérence historique. C’est vrai de l’orthodoxie dans son ensemble. Elle ne peut être réduite à cette perte d’équilibre où s’oppose avec violence des scenarii historiques qui s’affrontent, s’ignorent, se rencontrent brièvement pour essayer de s’avaler et se détruire par la jouissance d’un pouvoir assimilateur.

Les actions menées par le Souverain Sacrificateur et sa famille des Maccabées avaient principalement pour but de préserver une conscience authentique de la Présence et de la réalité de Dieu, de Sa morale et de Sa Parole.

Ils ont su expulser les oppresseurs après trois ans de lutte acharnée, mais la victoire était essentiellement un miracle spirituel.

Ils ont accompli un acte théologique de résistance.

Ils se sont emparés du Temple de Jérusalem. Ils devaient par la suite le purifier et le re-consacrer. On raconte qu’ils trouvèrent une seule cruche d’huile d’olive et qu’ils purent allumer les lampes de la menorah (candélabre, « lampe » en hébreu), qui brûla pendant huit jours d’affilée. Le miracle de la lumière a montré, à cette époque, l’importance de la lutte et de la résistance spirituelles, qui constitue toujours un défi d’actualité. Nous pouvons souvent abandonner nos forces religieuses et renier par petits bouts les commandements de Dieu.

Une communauté de fidèles peut être détruite par deux méthodes différentes et complémentaires. Cela ne concerne pas seulement la communauté juive mais aussi les chrétiens : a) L’anéantissement physique car les Juifs ont été exterminés pendant la Seconde Guerre mondiale au moment de la Shoah-שואה/Churban/חורבן (réduction à rien) (catastrophe) comme mentionné bien en amont du temps historique dans la Bible, dans le petit rouleau d’Esther. C’est la fête de Pourim.

b) L’anéantissement culturel souvent très subtil et paraît indéterminé. La purification du Temple par les Hasmonéens montre ce genre particulier de comportement spirituel donnant à Dieu la juste et première place. Dans le monde chrétien, cela ressemble beaucoup à la résistance spirituelle des saints et des martyrs à travers l’histoire, en particulier au cours du XXe siècle.
En Europe – bien plus que dans les autres continents – certains penseurs de la résistance au nazisme sont cités en France, en Allemagne, au Bénélux. On cogite sur Heidegger, Bonhoeffer, Simone Weil, Karl Barthes, chacun cherche un visage chez Lévinas mais traduisait-il le Zeir apin/Petit Visage araméen – זעיר אנפין du Zohar ou de la Kabbale ?
On est dans un distanciel où le contemporain s’estompe et paraît d’autres catastrophes, d’autres masques entre vie et mort. Il est quand même temps de se réveiller quand le « nazisme fantasmé à la post-soviétique » transforme – dans ce temps +80 après la Destruction (Churban-Khurb’n/חורבן) – les traits physiques et ethniques des héros de la résistance anti-nazie en des tronches abjectes et sans morale. Oui, Hans Jonas a écrit, mais on est dans le passé. Il a décrit le gnosticisme de ce temps sans y discerner le retrait du Créateur, non en raison de Dieu mais par le mépris et le rejet des êtres humains.

Hannah Arendt, c’est l’intelligence liée aux « cahiers noirs » de Heidegger, le regard vif sur procès Eichmann. Eichmann, voilà ce que l’homme sécularisé, ayant appris son catéchisme et vivant de manière naturelle, nous a transmis dans pour un nouveau siècle de « panem et circences ». Les jeux du cirque sont simples: « je tue, donc je vis ». Telle est l’apostasie qui rampe à petits pas, par touches léthales et assassines et abime notre reflet du Visage divin.

Il faut comprendre le combat historique de fond accepté par le peuple juif pour la foi et l’identité comme né du Maître de l’Univers. Les Makkabim / מכבים ou Maccabées-Maccabées sont toujours reconnus comme étant des saints par les Eglises orthodoxes (et catholiques). Ce n’est pas un paradoxe.

Depuis que la Bible chrétienne orthodoxe et catholique a accepté les Livres deutéro-canoniques écrits en grec comme les Livres des Maccabées, l’Église commémore le 1er août le sacrifice d’une femme et de ses sept fils qui ont refusé de manger du porc et de transgresser les règles juives régissant pureté des aliments, la cacheroute. Solomonia / Shmuni a été assassiné selon 2 Maccabées ch. 8, avec d’autres récits connexes dans le quatrième Livre des Maccabées. Cela signifie que l’attaque grecque contre les Juifs était idolâtre pour détruire les commandements de la Torah. Ne pas manger de porc est un signe d’obéissance au Seigneur. Le commandement semble « territorial, culturel, anthoropologique, culinaire ». Non, il est question de résister à l’apostasie. Et les Eglises le reconnaissent tout en le taisant, donc au risque de se renier et de moquer ce qui fut au coeur d’un exploit pour la vie.

On considère que le nom de Macchabées signifie « Qui est un Dieu comme toi parmi les dieux » en hébreu (« Mi El kamocha b’elim/מי אך כמוך באלים »), mettant l’accent sur l’importance des Lois orales et écrites, les Écritures. Les Maccabées canonisés (on dit « glorifiés » dans le monde orthodoxe) n’ont pas accepté de transgresser la règle de manger casher.

Il faut reconnaître que l’Église respecte l’offrande des Maccabées et la manière dont ils se sont battus pour préserver les Commandements (Cf. Gittin 57b). Ainsi, la lutte contre les Grecs ne reposait pas uniquement sur une lutte nationale mais sur une lutte récurrente contre l’idolâtrie qu’il convient de considérer à l’heure actuelle au regard de la révélation de l’Unité du Créateur.

Cela oblige les traditions juives et chrétiennes à considérer comment la pré-diffusion des lois orales et écrites au Sinaï comprenait également une forte prémonition de l’existence du Messie et de sa révélation. Cet aspect est souvent négligé par les deux parties pour des raisons de phylétisme, de nationalisme et d’exclusion d’une ou plusieurs nations pour des privilèges égocentriques déviants.

Et pourtant ! Cette année – comme depuis quelque temps – la communauté Saint Abraham du patriarcat grec-orthodoxe de Jérusalem – prétendument locale pour les fidèles de langues slaves ou roumaine, ont fêté les saints Maccabées « en présence du Consul de Grèce à Tel-Aviv, M. Anastasios Konstantaras, représentant de l’Ambassadeur de Grèce, M. Kyriakos Loukakis. Lors de la Divine Liturgie, le chant a été prononcé en slavon, grec, roumain et arabe, par tous les membres de la paroisse russophone grecque orthodoxe, sous la direction de leur higoumène, l’archevêque Aristovoulos de Madaba, qui a également prononcé un sermon en russe. » (sic, communiqué Orthodoxtimes.com du 17.08.22). Où est l’hébraïsme du Grand Prêtre Eléazar, de la famille de Solomoni qui résistèrent pour l’héritage judaïque et hébraïque de la Révélation ? Comme si les Maccabées se dissolvaient, sur la terre d’Abraham, dans une culture d’importation, tronquée et nationale de l’extérieure, en un temps où Israël existe et que la vraie tradition chrétienne insiste sur la validité de l’universalité hébraïque ?

Le phylétisme (nationalisme vu sous l’angle confessionnel) peut se manifester. Pourtant, dans l’un des monastères des Météores, il y a de belles icônes des philosophes grecs (Homère, Thucydide, Aristote, Platon et Plutarque). En effet, l’Eglise orthodoxe grecque considère leurs écrits comme préfigurant la venue de Jésus-Christ. À condition que leurs livres et leur éthique ne remplacent pas les cinq livres de Moïse, les livres des prophètes et les écrits de la tradition scripturaire.

La première étape de la lutte menée par les Maccabées s’est terminée le 25 Kislev et c’est une des explications données pour le nom de la Fête : Hanukkah, c’est-à-dire « HaNUKH/הנוח » = « ils se sont reposés [sur le KH = 25כ »ה ] ». En fait, le mot est mentionné dans le Deuxième Livre des Maccabées puisque Hanukkah est « dédicace, inauguration » (Talmud Tractate Shabbat 21b). Cette petite lampe à huile a été trouvée de manière inattendue. Serait-il possible de comparer cela au cantique que nous chantons pendant Pessah : « Dayeinu/דינו » : « Si Dieu avait fait tel ou tel miracle… cela aurait suffi » ?

Les deux dates estivales des 9 et 15 Av rappelle l’angoisse et l’attente d’une réparation du Temple, entre destruction et l’amour qui bannit toutes les barrières entre les tribus afin de garantir la fertilité et la survie d’Israël. Il en est de même parmi les Nations. Le Tombeau de Jérusalem est vide. Le saint Sépulcre s’appelle « Naos/Ναος = Temple » en grec ou Lieu de la résurrection. Il fait face au Mont du Temple. Deux lieux en attente de justice et d’amour véritable, plénier.

En effet, nous sommes souvent lents à confesser (notre) foi. Parfois, nous pourrions comprendre que le danger vient de ce que nos sociétés ont besoin et est en manque de la Présence et la fermeté de Dieu. Il suffisait aux témoins de Dieu qu’une seule lampe à huile soit prête à brûler. Ils ont reconsacré le Temple. À cet égard, les paroles de Jésus dans le Sermon sur la montagne sont intéressantes : « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd son goût, avec quoi peut-il être assaisonné ? Il n’est plus bon qu’à être jeté dehors et foulé aux pieds. Tu es la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut pas être cachée. Ainsi, votre lumière doit resplendir devant les autres, afin qu’ils voient vos bonnes actions et glorifient votre Père céleste » (Matthieu 5 :13-17).

à propos de l'auteur
Abba (père) Alexander est en charge des fidèles chrétiens orthodoxes de langues hébraïque, slaves au patriarcat de Jérusalem, talmudiste et étudie l'évolution de la société israélienne. Il consacre sa vie au dialogue entre Judaisme et Christianisme.
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