Les premiers temples ashkénazi
Selon le « Moniteur Universel » du 6 juin 1791, les Juifs de Paris avaient demandé‚ l’autorisation d’ouvrir des synagogues.
Un document daté du 15 septembre 1792 mentionne quatre synagogues : « Rue Brisemiche, rue des Petits-Champs, rue St-Martin et rue du Renard ». Jacob Lévy, Israël Jacob, Moyse Jacob, Salmon Lévy et Simon Kahn adressèrent une lettre le 19 frimaire an V (décembre 1796) au ministre de la Police Générale pour lui signaler qu’ils avaient choisi un appartement au 29 rue des Blancs-Manteaux comme lieu de synagogue et qu’ils avaient déjà déposé leur déclaration à la Municipalité.
Dans ce courrier, ils font référence à l’article 16 du Titre IV de la Loi du 7 Vendémiaire an IV interdisant les cérémonies de tout culte hors de l’enceinte de l’édifice choisi et le rassemblement dans l’édifice de plus de dix personnes.
Pour finir ils demandaient que leur soit accordée l’autorisation de réunir plus de dix personnes. Simon Mayer et Lazare Kan, syndics de la synagogue de la rue des Blancs-Manteaux écrivirent le 14 Prairial an V (juin 1797) au Ministre de la Police Générale pour lui exposer que l’exercice du culte était troublé par « quelques turbulences » et demandaient à la Police l’autorisation d’afficher que « tout individu qui se permettrait de les troubler dans leur culte serait de suite arrêté et conduit chez le commissaire de police ». Le ministre de la Police Générale émit un avis favorable à cette requête.
A la veille de la création du Consistoire de Paris en 1809, les lieux de culte du Marais étaient situés rue Brisemiche, rue de Montmorency et rue des Blancs-Manteaux. Léon Kahn, à propos de l’installation des Consistoires, parle de six oratoires ou synagogues dans la Capitale :
· Rue Cimetière St-André-des-Arcs n°5
MM. Israël Sazia, rue de Thionville, n° 35 administrateur
Sivan Louis
Piesent‚ (?) administrateur
Abraham
Agillard, chantre
· Rue des Petits-Champs-St-Martin, n° 2
MM. Godechaux Halphen, rue Michel-le-Comte n° 39
Salomon Alkan, rue Tireboudin : Administrateur
Samuel Gradvol, chantre
Elie Lion, desservant
· Rue du Chaume n° 21
MM. Isaac Berthe, rue Michel-le-Comte n°18 : administrateur
Jacob Mayer, chantre, rue des Quatre fils, n° 19
Philippe Moyse, bedeau, rue des Petits-Champs 11
142 places dont 40 pour les femmes.
L’Oratoire de la rue du Chaume se composait pour le côté des hommes : d’une grande salle éclairée par quatre croisées. La tribune des femmes était formée en amphithéâtre composé de quatre rangs de gradins. Des grandes familles aisées fréquentaient cette synagogue telles que Olry Worms, J.M. Freind, Elie Mardochée, Michel Abraham, Joseph Allemand, Benjamin Ducas, Philippe Simon, Jacob Lazard.
· Rue Ste-Avoye n° 47
MM. Schmoll, principal locataire, administrateur
Haïm Plotz, rue Ste-Avoye n° 53, chantre
Samuel Mathias, rue Ste-Avoye n° 53, desservant.
Cette synagogue contenait 192 personnes dont 85 places pour les femmes.
· Rue des Vieilles Etuves n° 6 (et rue des Petits-Champs)
MM. J. Mayer, rue Simon-le-franc n° 7
Isaac May, chantre de la synagogue
Isaac Hourwitz, desservant même maison
Fermée le 15 avril 1809
· Rue Geoffroy-Langevin n° 7
MM. G. Oulif, rue des Blancs Manteaux, n° 4 administrateur
Lazare Philippe, rue Beaubourg, n° 32, chantre
Hartok, rue du Chaume, n° 3 desservant.
Fermée le 24 août 1809
Liste des administrateurs des Temples Allemands
de 1809 à 1819.
1809 : Synagogue de la Rue Geoffroy Langevin :
Gompetz-Oulif
1810 : Synagogue de la Rue Ste-Avoye
Aron Schmoll, Jacob Mayer, Baruch Weil
1810: Michel Abraham
1817: Wolff Hirsch
1810 : Synagogue de la Rue du Chaume
Isaac Berthe, Lion Abraham, Goudchaux Halphen.
1813 : S.Alkan
1815 : Philippe Simon
1817 : Seligman Schmoll, Siméon Simon.