Les paravents de la honte au Bourget

Ce matin, les visiteurs du Salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget ont découvert une scène indigne du pays démocratique qu’est la France : le pavillon israélien, pourtant dûment monté et accrédité, avait été entouré de paravents noirs et fermés au public. Une mise au ban aussi visible que choquante, dans l’un des hauts lieux mondiaux de l’innovation technologique.
Ce n’est pas la première fois. Il y a tout juste un an, la France avait essayé d’écarter Israël du salon Eurosatory 2024, une décision suspendue in extremis par le Tribunal de commerce de Paris. Cette année, au Paris Air Show, les organisateurs ont volontiers cédé aux pressions de collectifs propalestiniens invoquant le narratif fallacieux du « génocide à Gaza ». Avec la complaisance des autorités françaises, ils ont choisi de draper les stands israéliens de noir, en pleine nuit. Ces prétextes mensongers ne peuvent masquer la réalité : il s’agit d’un boycott politique, ciblé, organisé, honteux – un geste aussitôt qualifié de « scandaleux » par le ministre de la Défense israélien.
Le timing de ce geste honteux le rend d’autant plus abject. Il intervient alors qu’Israël mène, en plus de sa guerre contre le régime djihadiste du Hamas, une autre guerre existentielle contre le régime obscurantiste des mollahs, une guerre qu’il n’a pas choisie mais dont il n’a pas le choix. En effet, si Téhéran obtenait la bombe, elle n’hésiterait pas à l’utiliser, comme elle n’hésite pas à envoyer ses missiles sur les villes israéliennes. Elle menacerait l’ordre mondial.
Dans ce contexte, cette guerre contre l’Iran, qui poursuit sans relâche son programme nucléaire en toute impunité, est aussi celle du monde libre. Sans ses systèmes de pointe (dont certains exposés au Bourget) Israël aurait subi ces derniers jours des pertes sans précédent. Depuis son avant-poste civilisationnel, l’État juif défend non seulement ses citoyens mais aussi l’ensemble de l’Occident.
Les systèmes d’armement exposés par les entreprises israéliennes ne visent pas à conquérir le monde. Ce sont des technologies de pointe conçues pour protéger, prévenir et neutraliser. Fruits d’un esprit scientifique profondément enraciné dans les valeurs démocratiques et la culture juive du respect de la vie, elles savent cibler des objectifs précis tout en minimisant les pertes humaines, surtout civiles.
L’innovation israélienne dans le domaine militaire ne répond pas à un culte de la force. Israël ne cherche pas à imposer sa volonté au monde. Il cherche à partager sa clairvoyance, son savoir-faire, et son esprit libre, afin de construire un monde plus sûr. Ces paravents noirs ne sont donc pas de simples cloisons : ils sont les symboles d’un déni.
Le noir, couleur aux relents nauséabonds de mouvances extrêmes aussi bien passées que présentes, ne cache aucune menace ni aucun crime. Il dissimule un droit, fondamental : celui d’Israël à se défendre, à coopérer, à innover, à exister. Pis encore : il incarne littéralement l’aveuglement volontaire d’une France qui se détourne de ses propres principes.
En reprenant les chiffres fournis par le Hamas, en donnant dans le narratif faisant d’Israël un État génocidaire, en excluant ses entreprises face aux pressions militantes, la France alimente un climat délétère.
Emmanuel Macron a pourtant rappelé, avant-hier, comme il l’avait fait après les attaques du 7 octobre, le droit d’Israël à se défendre. Que vaut cette parole, quand l’État laisse faire l’inverse au Bourget ?
Cette volte-face diplomatique n’est pas sans conséquences. Elle s’inscrit dans une stratégie problématique : flatter un électorat musulman de plus en plus réceptif aux discours fréristes, gagner du terrain diplomatique au Proche-Orient, en éliminant au passage la concurrence israélienne sur le marché de l’armement.
Faut-il rappeler les pratiques de concurrence déloyale utilisées contre les Juifs, observées un peu partout en Europe dès le Moyen-Age, en vue de limiter leur succès et leur pouvoir ? Quelle que soit la motivation, le résultat est le même : un flagrant recul moral. Encore une occasion perdue de se hisser à la hauteur de ce moment historique et de participer activement à la marche vers le véritable progrès.
Les entreprises israéliennes ne produisent pas que des armes. Elles développent aussi des technologies médicales révolutionnaires, des traitements innovants contre le cancer, des dispositifs d’urgence pour les zones sinistrées, des systèmes d’irrigation et de filtration pour les pays les plus pauvres. Le même esprit qui conçoit les différents systèmes d’interception des missiles balistiques iraniens œuvre sans cesse pour la médecine, l’environnement, l’éducation.
Israël ne cherche pas la guerre. Il rêve d’un avenir où il pourra consacrer toutes ses ressources vers d’autres horizons et vivre en paix avec ses voisins. Mais tant que des régimes totalitaires chercherons son éradication, son innovation en matière de défense reste une nécessité vitale, pour lui et pour tous.
Masquer cette réalité et la recouvrir de noir n’arrêtera le progrès d’Israël. Le peuple juif ne renoncera ni à sa défense, ni à son génie. Les paravents noirs peuvent dissimuler des systèmes de navigation, mais ils ne cacheront jamais le courage de ceux qui les créent et les manient.