Les limites de la démocratie

© Stocklib / Andrii Yalanskyi
© Stocklib / Andrii Yalanskyi

Les élections présidentielles françaises illustrent particulièrement bien une situation où le principe de la Démocratie a atteint ses limites. L’assomption de base étant que le futur président soit élu à une majorité absolue. Le système à deux tours parait bien adapté car il assure cette majorité absolue sur laquelle le Président assoit sa légitimité.

Tant que la société d’un pays n’est pas radicalisée en factions qui se haïssent le système marche bien mais quand il arrive que tous les candidats capitalisent un vote négatif plus important que le vote positif alors le futur président bien qu’élu par une majorité formelle aura en fait une majorité d’électeurs qui ne le soutiennent pas. Il a été élu parce que l’alternative paraissait pire aux yeux des électeurs.

L’exemple de la présente élection est flagrante, dans un duo Macron-Le Pen la victoire du premier parait assurée dans celui Macron- Pécresse cette dernière a de bonnes chances d’être élue car elle capitalisera toutes les oppositions à Macron et ce, de l’extrême gauche à l’extrême droite.

Dans un tel cas de figure la victoire ou l’échec de Macron dépendent du degré de réussite d’un autre candidat : Eric Zemmour. Si ce dernier ‘pompe’ suffisamment de voix à Marine Le Pen au premier tour alors Valérie Pécresse a des chances d’être élue et exit Macron. On peut imaginer un scenario ou le faiseur de roi négocie au plus offrant son ralliement. Cette éventualité serait une grave atteinte à la Démocratie.

Alors que faire ? Une première idée est de changer les lois électorales par exemple comptabiliser le vote blanc et décider que si ce vote dépasse un certain seuil alors l’élection est annulée. Le danger est qu’un cycle chronique de crise se déclare par des annulations répétées.

Une autre idée est de demander à l’électeur de choisir son candidat mais aussi éventuellement celui ou celle qu’il rejette. Le candidat émergeant serait élu par une formule mathématique qui tiendrait compte de ses supporters et opposants.

Mais soyons clairs, il n’y a pas de formules magiques, la Démocratie ne s’importe pas, toute société ne peut être automatiquement démocrate à l’aide d’un système de lois. La radicalisation, la haine, la dogmatisation, l’exclusion de l’autre ébranlent la Démocratie.

La Démocratie ça se mérite…

à propos de l'auteur
Dr. Daniel Suraqui est physicien nucléaire. Il a été enseignant à l’Université de Jérusalem puis a développé des systèmes informatiques. En 2011, dans le cadre de la compagnie dont il est le fondateur, il a été le premier à développer une application sur Androïd, un clavier révolutionnaire appelé SlideIT qui a été utilisé par des millions d’utilisateurs et qui est basé sur de nombreux brevets. Après lui, d’autres compagnies ont utilisé cette technologie de sorte qu’aujourd’hui ce type de clavier existe dans toutes les langues et pratiquement dans tous les téléphones. Il a également écrit plusieurs livres et est un passionné d’Histoire.
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