Les leçons d’un triste anniversaire

Des soldats allemands détruisant une barrière en Pologne. © Hans Sönnke, Wikimedia Commons, DP.
Des soldats allemands détruisant une barrière en Pologne. © Hans Sönnke, Wikimedia Commons, DP.

On n’en n’a pas ou peu parlé dans les médias. Il n’y a pas eu vraiment de rappel de cette date par les autorités.

Cette date, c’est celle d’un triste anniversaire.

Le 1er septembre 1939, les troupes nazies attaquaient la Pologne, et deux jours plus tard le Royaume-Uni puis la France déclaraient la guerre à l’Allemagne.

La Deuxième Guerre Mondiale allait commencer.

Pourtant c’était écrit… Par Adolf Hitler lui-même.

Et ce, dès 1925.

En prison pour avoir tenté de commettre un putsch, il en profite pour écrire Mein Kampf, mon combat.

Hitler y donne sa vision du monde, et on a vite compris de quoi il s’agit. Le mot qui revient le plus, c’est « juif » 373 fois, bien plus qu’« Allemagne », « race », « guerre », « marxisme », « France » ou encore « national-socialisme ».

Les Juifs, au-delà des stéréotypes séculaires, sont accusés d’être responsables de tout : de la défaite allemande en 1918, de l’échec d’Hitler pour entrer aux Beaux-arts à Vienne…

Ce sont eux qui dirigent le monde entier, qui contrôlent tout, y compris la France qu’Hitler déteste.

Le pire, c’est que les Juifs souillent la race pure, celle des Aryens, comprendre les Allemands, qui pour Hitler doivent devenir les maîtres du monde dans le cadre d’un Reich, d’un empire millénaire.

Dans Mein Kampf, Hitler menace : « Seule la force d’une passion nationale peut braver les menées internationales des Juifs, mais un tel geste ne saurait aller sans effusion de sang. »

Dans son livre, il avertit aussi l’Europe. La guerre sera faite à la France et à l’Union soviétique. De plus l’Allemagne a besoin de Lebensraum, d’espace vital. Pour cela il prévoit de conquérir l’Autriche, la Pologne et la Tchécoslovaquie. Le pire est promis aux peuples de sous-hommes.

Nous sommes en 1925. Tout le projet d’Hitler est écrit noir sur blanc.

Hitler va mettre en application son plan, sans aucune opposition, et même avec la complicité passive, la lâcheté de la France et du Royaume-Uni.

En 1933, Hitler profitant du désespoir des Allemands ruinés par le krach financier de Wall Street de 1929 et réceptifs à la désignation de boucs-émissaires, devient chancelier. En toute légalité. Quelques mois auparavant, les nazis ont remporté les élections législatives.

Immédiatement, Hitler met en place un régime de terreur en Allemagne.

De l’autre coté du Rhin, on fait semblant de rien entendre et on laisse faire. L’ambiance est au pacifisme. Après la saignée de la Grande Guerre qui a coûté la vie à plus d’un million de soldats français, on dit et on répète : « Plus jamais ça. »

Comme personne ne bouge, Hitler avance ses pions. Il rétablit le service militaire pourtant interdit par le traité de Versailles de 1919 ; il crée une aviation performante ; il occupe la Rhénanie ; il annexe l’Autriche. En septembre 1938, à Munich, la France et le Royaume-Uni acceptent que les nazis s’emparent d’une partie de la Tchécoslovaquie. Quelques mois plus tard les troupes allemandes envahissent le reste de ce pays.

Le 23 août 1939, l’Allemagne nazie et l’URSS communiste signent un pacte de non-agression. Une clause secrète prévoit qu’Hitler et Staline se partageront la Pologne.

Hitler a les mains libres pour passer à l’attaque de la Pologne.

Le 3 septembre, la Deuxième Guerre mondiale commence.

Elle va durer près de six ans. Elle va coûter la vie à 60 millions de personnes, des militaires, mais aussi des civils.

Plus de six millions de juifs vont être exterminés.

Hitler a mis en œuvre ce qu’il avait annoncé. Grace aux alliés, il n’a pas pu aller jusqu’au bout de son œuvre funeste. Mais…

80 ans plus tard, a-t-on tiré les leçons de ces pages qui comptent parmi les plus horribles de l’histoire de l’humanité et du peuple juif ?

Malgré la Shoah et la fondation d’Israël, l’antisémitisme est loin d’avoir disparu.

Quand on regarde du côté de la République islamique d’Iran, on entend depuis 1979 qu’ « Israël doit être rayé de la carte. » Pour cela, Téhéran arme le Hamas et le Hezbollah aux frontières d’Israël, alimente le terrorisme à travers le monde et veut se doter de l’arme nucléaire.

Il faut rendre hommage au président Donald Trump d’avoir dénoncé les ambitions destructrices de l’Iran qui ne visent pas qu’Israël. D’autres dirigeants veulent croire ou faire semblant de croire à la bonne volonté iranienne. Et « les affaires, ce sont les affaires».

Le peuple du Livre, lui sait lire -même entre les lignes- les menaces écrites noir sur blanc. Et sa mémoire le conduit à une vigilance sans relâche.

à propos de l'auteur
Haïm Musicant est journaliste. Il anime des émissions à Radio Shalom et Radio Kol Aviv en France et intervient également sur Radio Judaica à Bruxelles et Kan en français en Israël. il publie également des articles dans plusieurs médias juifs. Auteur de plusieurs livres, Haïm Musicant vient de publier avec Jean-Pierre Allali "Les Magnifiques. Figures extraordinaires du peuple juif " préfacé par le grand rabbin de France Haïm Korsia. Il a occupé des postes de haute responsabilité dans la communauté juive : directeur général du CRIF, directeur du B'nai B'rith Europe et du B'nai Brith France, directeur du CIDIP, Centre d'information Israël-Proche-Orient
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