Les Juifs et l’État juif
9 novembre 1933
À Leipzig, trois mille chemises brunes envahissent la synagogue de la ville où s’étaient réunis plus d’un millier de fidèles venus en famille honorer une tradition trimillénaire. La horde assoiffée de sang juif viole les jeunes femmes, brûle des enfants et après plusieurs heures de tortures et sévices, tue les Juifs jusqu’au dernier avant de mettre le feu à l’édifice.
À Berlin, capitale de l’Allemagne nazie, la famille politique à laquelle appartiennent les deux tiers des chanceliers du siècle écoulé appelle au boycott des commerces juifs. Le président du Reichstag renvoie dos-à-dos victimes et bourreaux. Le leader du parti communiste clame que les Juifs sont pires que les nazis. Deux anciens ministres de gauche disent que Juifs et nazis c’est pareil. Des dizaines de milliers de personnes défilent sur les grands boulevards pour célébrer le pogrom de Leipzig. Le Horst-Wessel-Lied, l’hymne nazi, résonne dans les rues de la capitale lors de chaque manifestation. Des politiques se joignent à ce chœur aux promesses génocidaires.
À Munich, des centaines de SA survoltés investissent l’aéroport pour lyncher les Juifs qui venaient d’atterrir dans la capitale bavaroise.
À Stuttgart, des étudiants juifs de l’université de la ville sont pris en chasse par des membres du cercle estudiantin des Jeunesses hitlériennes.
Dans plusieurs villes du Reich les armuriers refusent de vendre aux Juifs les moyens de se défendre.
Les Juifs appellent à l’aide. La SDN bloque une résolution nommant les responsables du pogrom de Leipzig et son Secrétaire général déclare que les Juifs portent une part de responsabilité dans le sort qui les accable.
9 novembre 2023
Les faits évoqués plus haut sont fictionnels. La réalité de la Shoah sera bien pire.
Ce qui suit se passe aujourd’hui.
Leipzig c’est le sud d’Israël le 7 octobre 2023, où les terroristes du Hamas et des civils palestiniens perpètrent un pogrom sans précédent depuis la Shoah, massacrant plus de 1 400 Israéliens et ramenant à Gaza un butin de guerre de 241 otages.
Berlin c’est Bruxelles le 7 novembre 2023, le parti politique c’est le CD&V, les commerces juifs ce sont les entreprises israéliennes. Le président du Reichstag c’est la présidente socialiste de la Chambre Éliane Tillieux. Le leader du parti communiste c’est le président du PTB Raoul Hedebouw pour qui “Israël est plus terroriste que le Hamas”. Les deux anciens ministres de gauche sont les socialistes André Flahaut et Jean-Pascal Labille qui nazifient l’État juif. Le Horst-Wessel-Lied c’est le slogan de la Solution finale 2.0 adopté par le Hamas “From the river to the sea, Palestine will be free”. Les politiques au diapason sont le vice-président du PTB David Pestieau, le député fédéral du PTB Nabil Boukili et le conseiller communal Ecolo Félix Boudru.
Munich c’est Makhachkala le 29 octobre 2023, où des manifestants pro-palestiniens ont pris d’assaut l’aéroport de la capitale du Daghestan pour y lyncher les passagers d’un vol en provenance de Tel Aviv.
Stuttgart c’est New York le 25 octobre 2023, à Cooper Union où des étudiants juifs se sont barricadés dans la bibliothèque de l’université pour échapper aux étudiants pro-palestiniens tambourinant aux portes et aux fenêtres en scandant “Free Palestine”.
Les villes du Reich sont celles hébergeant ports et aéroports en Belgique. Les armuriers sont les syndicats FGTB, CSC et SETCa qui refusent de charger des armes à destination d’Israël.
La SDN c’est l’ONU. Le Secrétaire général c’est António Guterres. Les Juifs c’est l’État juif.
Plus jamais ça ?
Les dates ont changé, les lieux ont changé, les agresseurs ont changé mais la cible reste l’étoile de David: jaune hier, bleue aujourd’hui.
Aux néo-antisémites et aux néo-collabos actifs qui déclament à l’unisson leur haine de l’État juif dans la langue des droits de l’homme, je leur dis qu’ils finiront à la même place que leurs prédécesseurs, dans les poubelles de l’Histoire.
Aux néo-collabos passifs je dis qu’ils n’auront pas cette fois l’excuse de la Gestapo dans nos rues pour justifier de leur inaction. Pour passer du bon côté de l’Histoire, il leur suffirait aujourd’hui de prendre la plume pour dire leur colère aux élus qui sacrifient 35 000 Belges juifs sur l’autel de l’électoralisme. Ce qui paraîtra banal pour certains pourrait pourtant changer le cours de l’Histoire. En exprimant massivement leur rejet de l’antisémitisme et leur soutien à leurs compatriotes juifs et à l’État juif, ils inverseront le rapport de force électoral en faisant comprendre aux politiques que l’antisémitisme n’est pas un atout mais a un coût.
Aux néo-résistants que l’on trouve principalement au MR de Georges-Louis Bouchez ou chez DéFI de François De Smet, ainsi qu’aux quelques électrons libres tel Georges Dallemagne des Engagés, je n’ai qu’un mot à dire: merci. Vous sauvez l’honneur d’une Belgique à nouveau docile.
Quant à ceux qui ne se retrouvent dans aucune des catégories, je leur dis que “Plus jamais ça” c’est maintenant !