Les Juifs canadiens disent : Assez !
Assez.
Les Juifs canadiens en ont assez. Assez des mots vides. Assez des bons sentiments. Assez des tirs sur nos écoles. Assez des émeutes dans nos rues. Assez des saluts hitlériens et des slogans de « Solution finale ». Assez des cris de « mort aux Juifs », devant nos écoles.
Assez des manifestations dans et autour des quartiers juifs, simplement pour intimider la communauté juive. Assez de nos concitoyens juifs, y compris des rabbins et journalistes, se faire demander de se faire discrets « afin de ne pas enflammer la situation », simplement parce qu’ils sont des Juifs visibles.
Assez que nos lieux de culte fassent l’objet de piquetage intimidant de la part d’extrémistes et de colporteurs de haine.
Assez de devoir s’adresser aux tribunaux pour obtenir des injonctions afin de protéger nos institutions, nos écoles, nos centres communautaires et nos synagogues.
Assez des deux poids, deux mesures lors des manifestations où, même s’ils n’ont rien fait de provocant, les manifestants juifs se voient ordonner par la police de quitter les lieux, alors que les manifestants violents – qui célèbrent des entités interdites et inscrites sur la liste des organisations terroristes – sont protégés par les forces de l’ordre.
C’en est aussi assez de la glorification publique des organisations terroristes.
Cela suffit !
On entend : « Ce n’est pas notre Canada ». Eh bien, c’est maintenant le cas. Le Canada n’est plus ce qu’il était.
Le temps des paroles est terminé. Le temps de l’action est arrivé.
Le gouvernement du Canada doit prendre des mesures décisives.
Plus tôt cette semaine, le Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA) a tenu une conférence de presse au Parlement canadien afin de demander la convocation immédiate d’un Forum national sur la lutte contre les crimes haineux, le terrorisme et l’antisémitisme.
Ce forum devrait réunir des dirigeants fédéraux, provinciaux et municipaux, ainsi que des avocats et les policiers afin de coordonner une réponse nationale.
Ce forum ne doit pas être un simple forum de discussion, une séance d’écoute ou une séance de photos (« photo op' »).
Il s’agit de décider d’actions concrètes pour lutter contre la haine des Juifs.
Se faire dire par les autorités politiques que la police dispose de tous les outils nécessaires pour s’attaquer à ce problème, puis se faire dire par la police qu’elle n’a pas le soutien attendu du politique est inacceptable. Se faire dire que les procureurs ne voient pas — ou ne comprennent pas — le problème n’est pas mieux
Tous les niveaux de gouvernement doivent travailler ensemble. Appliquons rigoureusement les lois en vigueur.
Et si nous constatons qu’il manque quelque chose dans l’arsenal légal, adoptons la législation nécessaire.
Si le problème est la formation – des forces de l’ordre, de la magistrature, du Barreau — réglons-le.
Si le problème est celui de ressources disponibles, identifions les domaines dans lesquels nous avons besoin de plus de ressources.
Nous avons besoin d’une approche unifiée, y compris lorsque les poursuites pour incitation à la haine doivent être autorisées par les procureurs généraux des provinces.
Il faut procéder à davantage d’arrestations. Plus d’accusations doivent être portées.
Nous devons également nous attaquer à la radicalisation croissante de notre société.
L’attentat terroriste qui a été déjoué à Ottawa, sur la Colline du Parlement, et qui visait un rassemblement juif pacifique, montre à quel point la situation est dangereuse.
La récente tentative d’assassinat de l’ancien procureur général et Ministre de la Justice Irwin Cotler est un autre rappel brutal des graves conséquences de l’inaction. Monsieur Cotler est une icône des droits de la personne, un trésor canadien. Il ne devrait pas avoir à être protégé comme peut l’être le Premier ministre du Canada, par des gardes du corps armés, 24/7.
Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre que la violence et la haine atteignent des niveaux impensables. Nous devons agir avant qu’il ne soit trop tard.
La glorification des actes terroristes et des symboles de la terreur dans les rues du Canada ne peut plus durer. Il ne s’agit pas simplement d’une question de liberté d’expression, mais c’est aussi une question de sécurité.
Nous devons envoyer un message clair : la glorification de la violence n’a pas sa place au Canada. Pour ce faire, tous les niveaux de gouvernement doivent prendre des mesures concrètes afin d’interdire ces symboles et de demander des comptes à ceux qui encouragent les extrémistes.
L’antisémitisme sape les libertés et la sécurité de tous les Canadiens. C’est un cancer qui ronge le tissu même de ce que nous sommes – une nation diversifiée, inclusive et tolérante.
Pour protéger les Canadiens juifs et les valeurs de liberté, de justice et d’égalité qui nous définissent, nous devons agir maintenant.
Le temps de l’inaction est révolu. Le temps d’un leadership fort, d’une action décisive et d’un engagement en faveur de la sécurité de tous les Canadiens est venu.