Léon Blum, l’homme qui conjuguait courage politique et engagement sioniste au quotidien
Alors que l’on s’approche de l’élection présidentielle en France (le premier tour aura lieu dimanche 23 avril), on se demande quelques fois ou sont passes les hommes d’état.
Un homme d’état, c’est quelqu’un qui sait prendre des décisions, c’est celui qui n’est intéressé que par le bien-être de ses concitoyens et qui pour cela, fait preuve de courage.
La France a connu un homme de cette dimension.
Cet homme, c’est Léon Blum.
Il est ne le 9 avril 1872 à Paris. Son père Abraham fait le commerce de rubans, sa mère Adèle Picart s’occupe de l’éducation des enfants.
Après ses études, Léon Blum devient un critique apprécié de livres et de pièces de théâtre.
Quand Dreyfus est condamné pour haute trahison en 1894, Blum joue un rôle de premier plan pour coordonner les intellectuels. Il adhère plus tard a la SFIO, l’ancêtre du parti socialiste, et c’est lui qui donne à Jean Jaurès l’idée d’appeler son quotidien « L’Humanité ».
Après la première guerre mondiale, Léon Blum est élu député de la Seine, en charge des quartiers Charonne-Père Lachaise de Paris.
La SFIO se divise, et en 1920 est fondé le Parti communiste dont Blum se méfie. Mais c’est avec les communistes que la SFIO gagne les élections de 1936. Ils ne veulent pas siéger au gouvernement que Léon Blum va présider.
Peu importe ! A la tète du Front populaire, Blum va obtenir des résultats éloquents qui ont des conséquences sur la société française jusqu’à aujourd’hui.
C’est lui qui invente les congés payés, c’est lui aussi qui instaure la semaine des 40h de travail, et il est le premier à faire entrer des femmes au gouvernement.
Blum regarde aussi ce qui se passe de l’autre cote du Rhin. Il augmente le budget de l’armement, alors que Pétain qui a été ministre de la guerre en 1934 avait au contraire fait réduire les dépenses militaires.
Mais Léon Blum est Juif, le premier à accéder au poste de président du conseil, l’équivalent du Premier ministre.
Il est l’objet dune violente campagne antisémite, à la chambre des députés mais aussi dans la presse et dans la rue.
L’Action française, les Camelots du roi et les autres organisations d’extrême-droite qui possèdent de nombreux journaux l’attaquent tous les jours. Charles Maurras appelle a « fusiller Blum dans le dos », et Blum est mème blessé par des extrémistes.
Mais il tient bon.
Le 3 septembre 1939, la France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à Hitler après l’invasion de la Pologne.
Le 14 juin 1940, les nazis entrent à Paris. Le 10 juillet, l’Assemblée nationale vote les pleins pouvoirs à Pétain. Une minorité vote contre, et parmi eux, Léon Blum.
Il est arrêté par Vichy qui organise une parodie de procès. Les Allemands l’incarcèrent au camp de Buchenwald. Son frère Robert est lui déporté a Auschwitz, d’où il ne reviendra pas.
A Berlin, on parle d’exécuter Léon Blum, mais les Américains arrivent en avril 1945.
De retour en France, il devient une nouvelle et troisième fois président du conseil en 1946, puis il se retire de la vie politique. Jusqu’à ses derniers jours en 1950, Léon Blum continue à écrire pour Le Populaire, le quotidien socialiste.
Léon Blum, un homme d’état, mais aussi, on le sait moins un sioniste engagé
Dans les années 1920, il fait la connaissance de Haim Weizman, qui par la suite va devenir le premier président de l’Etat d’Israël.
Blum est convaincu : il faut un Etat juif, et il se mobilise dans ce but.
Il milite au Keren Hayessod, il fonde avec d’autres responsables le comité France-Palestine, il fait partie de l’Agence juive, et est même délégué en 1929 au Vongrès sioniste.
Après la deuxième guerre mondiale, Léon Blum intervient dans l’affaire du bateau Exodus et met tout son poids dans la balance pour que la France reconnaisse Israël.
Là-bas, on a bien mesuré l’engagement de Léon Blum. En 1943, a cote de Kiryat Shmona, un kibboutz a été fondé, et il porte son nom : Kfar Blum.
Le 1er février 1950, Léon Blum est invite a un diner organise par le KKL en l’honneur de Haim Weizman. Blum est trop fatigué pour venir, il vit ses dernières semaines. M
ais Léon Blum trouve la force d’envoyer un message : « je participe de toute mon âme a l’effort admirable de ce rêve qui devient réalité », et a propos d’Israël et du sionisme, Léon Blum affirme : « je m’en suis toujours senti et je m’en sens plus que jamais solidaire ».