L’échec des manifestations « contre le racisme », un signe de la fin de l’escroquerie morale de l’extrême gauche
« Est-ce que ce monde est sérieux ? », questionne le pauvre toro de Francis Cabrel dans l’arène. La même question peut être posée avec raison au lendemain de cette manifestation contre l’antiracisme d’extrême droite organisée par tout ce que l’extrême gauche en perdition comprend de racistes et d’antisémites. Mais avant que de morigéner sa déraison mentale et son imposture morale, réjouissons-nous de son échec national. 20 000 manifestants à Paris, selon la préfecture, quand plus de cent mille personnes avaient manifesté contre l’antisémitisme. Autrement dit contre eux. D’une certaine manière, cet échec numérique pourrait rassurer le toro qui sommeille dans tout esprit sain : l’escroquerie morale prétendument antiraciste de longue date tentée par l’extrême gauche vient d’être sévèrement condamnée. Le racisme, c’est elle et seulement elle. Elle en a désormais le monopole indiscutable, au moment même où le Rassemblement national renoue avec les Juifs français et Israël.
Il est regrettable qu’il ait fallu attendre que La France insoumise l’affiche par une caricature antisémite pour que le coup de disgrâce soit définitivement asséné. Car, ainsi que je l’indiquais dans ma précédente chronique, depuis le 7 octobre, l’attitude des Rima Hassan, Thomas Portes, David Guiraud et autres Ersilia Soudais à l’égard des violeurs de femmes et d’assassins d’enfants juifs valaient déjà brevet certifié.
Il faut dire que le casting particulier des organisateurs de la manifestation de l’imposture n’aura rien fait pour améliorer son accablant dossier. Entre un Médine ayant pratiqué une peu ragoûtante quenelle et un Guillaume Meurice renvoyé par France Inter pour une plaisanterie après pogrom à sens inique, c’est l’islamo-gauchisme très médiocrement philosémite qui était l’organisateur de la triste fête. Une autre notable caractéristique de cette manifestation désastreuse aura consisté à l’appel public sur X de La France insoumise à la présence des antifas.
T'es antifa ?
Viens on marche le #22mars !❌Contre l’extrême droite et ses idées
❌Contre les violences fascistes☑️Pour l’unité du peuple
☑️Pour faire place à la nouvelle France📍 Rendez-vous partout en France dans la rue contre le racisme, l'extrême droite et ses idées !… pic.twitter.com/j73AzC3v3o
— La France insoumise (@FranceInsoumise) March 16, 2025
Seul, sur le fond, un naïf pourrait s’en étonner puisque le parti de M. Mélenchon compte dans ses rangs à l’Assemblée nationale un Arnault, responsable, fiché S, d’une Jeune Garde qui ne se caractérise pas par la modération de son comportement. Seul d’ailleurs le privilège rouge est de nature à expliquer que ce groupe violent puisse avoir encore pignon légal sur rue tandis qu’une Génération identitaire en a disparu.
Mais l’appel public aux Antifas violents constitue le franchissement d’un nouveau palier dans l’affranchissement décomplexé. L’auteur de ces lignes n’est pas, par décence, un grand adepte des comparaisons avec l’ignominie nazie, mais il ne saurait s’interdire d’écrire, à ce stade de la décomposition morale de l’extrême gauche française antifrançaise, que le recours aux voyous de rue antisémites violents aura été l’une des techniques à succès de l’organisation hitlérienne au cours des années trente. Au-delà de l’échec numérique réconfortant de la manifestation antiraciste de trop, l’une des impostures morales les plus tristement confondantes aura été réalisée par la gauche hier encore humaniste, qui se sera commise dans la rue avec la France Insoumise. Qu’il soit acté ici que la LDH, Attac, La Cimade, la CGT, le Gisti, le MRAP, Oxfam et SOS Racisme auront accepté de mêler leur pas à ceux des Insoumis dans la rue de l’Infamie. Certes, avec une belle hypocrisie, d’aucuns ont cru devoir prendre leur distance avec l’affiche de l’indécence. Mais nul ne saurait en être dupe.
Prenons par exemple le cas de la CGT qui s’est affichée publiquement contre l’affiche. Ce sont des cadres de ce syndicat qui ont été condamnés pour apologie d’une organisation terroriste et sa secrétaire générale soutient un autre cadre, M. Tronche, de la SNCF, que l’auteur de ces lignes poursuit pour avoir demandé à Éric Zemmour si « son train allait à Auschwitz »… On comprend bien à présent que l’antiracisme de carnaval de l’extrême gauche qui s’est achevé dans la rue par sa déroute est avant tout un racisme. Un racisme antisémite, certes, mais pas seulement. Ou plus exactement, et je m’éreinte à le dire depuis trop longtemps, derrière cet antisémitisme New Age, cet antisionisme avant tout anti-État-nation occidental, se cache le racisme antiblanc. Et ce faux antiracisme est un vrai racisme antiblanc. Ne relève pas du hasard cosmique le fait que la semaine dernière, sur une chaîne de l’audiovisuel de service public, l’un des auteurs d’un livre destiné à montrer que Thomas de Crépol n’avait pas été assassiné par ce qu’il était blanc (bien que neuf témoins affirment le contraire) énonçait péremptoirement que le racisme antiblanc n’existait pas et qu’il est une pure invention fantasmatique de l’extrême droite…
Dans mon Journal d’un prisonnier, l’accusé Gronadel, contre qui la Transe insoumise instruit un procès en racisme blanc, tente, sous les huées des antiracistes autoproclamés, de montrer ce racisme antiblanc qu’ils dénient haineusement. À commencer par ce racisme antiblanc des Blancs de progrès. Ainsi, ce sont les Blancs de l’American Medical Association qui ont prescrit de soigner en priorité les non-Blancs. Ce sont les revues scientifiques The Lancet et Nature qui ont décrété, sans doute scientifiquement, l’existence d’un racisme blanc systémique et se disent encore solidaires des militants de Black Lives Matter, dont même un article du Monde, a reconnu le caractère violent et antisémite – le journal continuant néanmoins à les traiter aimablement… C’est le psychanalyste Donald Moss qui décrit la blanchité d’incurable « maladie parasitaire ». Dans le domaine artistique, l’English Touring Orchestra s’est séparé de quatorze de ses musiciens blancs pour accroître sa diversité. Le 5 juillet 2023, le théâtre londonien Royal Stratford East a interdit l’entrée aux Blancs. Le 25 juillet de la même année, au festival d’Avignon, une actrice noire Rebecca Chaillon embroche, dans le cadre de son spectacle, des poupées blanches. Le magazine de progrès et très antiraciste Télérama a trouvé la chose sublime. Et à Sciences Po Paris, comme à l’UNEF en octobre 2024, on a organisé un événement en non-mixité interdit aux hommes et aux Blancs…
Malgré ces explications, le prisonnier Gronadel, hétérosexuel mâle juif blanc, donc d’extrême droite, qui dénonçait le racisme antiblanc, a été condamné par le jury antiraciste dégenré sévèrement… Pure fiction évidemment… Pauvre Thomas, pauvre rabbin à kippa, agressé à Orléans par un jeune à casquette, très certainement antiraciste. Est-ce que ce monde est sérieux ?
Article paru sur LE FIGARO le 24/03/2025. Avec l’aimable autorisation de l’auteur.