Le Qatar, un médiateur qui joue « double jeu »

Le Premier ministre du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, s'exprime lors d'une conférence de presse à l'annexe Diwan à Doha, le 15 janvier 2025. Cheikh Mohammed a déclaré qu'Israël et le Hamas avaient convenu d'un cessez-le-feu à Gaza à partir du 19 janvier 2025 et d'un échange d'otages et de prisonniers après 15 mois de guerre. (Photo de Karim Jaafar / AFP)
Le Premier ministre du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, s'exprime lors d'une conférence de presse à l'annexe Diwan à Doha, le 15 janvier 2025. Cheikh Mohammed a déclaré qu'Israël et le Hamas avaient convenu d'un cessez-le-feu à Gaza à partir du 19 janvier 2025 et d'un échange d'otages et de prisonniers après 15 mois de guerre. (Photo de Karim Jaafar / AFP)

Ce n’est un secret pour personne qu’Israël ne voulait pas que le Qatar soit un partenaire dans la mise en œuvre de l’accord et la reconstruction de la bande de Gaza en raison du soutien de Doha à Sinwar, soutien qui a largement permis au Hamas de mener les attaques et les massacres du 7 octobre.

Jérusalem aurait préféré que la négociation se fasse sous l’égide du Caire et pourtant, même si le Qatar a été exclu à un moment donné des négociations, ce dernier a continué de jouer un double jeu afin de reprendre la main.

C’est ainsi que l’annonce de l’accord face aux caméras du monde entier, représentant toute l’hypocrisie de cet État, a été faite par le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman al-Thani.

Cependant, malgré sa volonté de médiation, Doha n’a pas empêché les dirigeants du Hamas de continuer à rester au Qatar. Il est impossible d’ignorer le fait que pendant les 15 mois de guerre, les dirigeants terroristes du Hamas s’y sont réfugiés. En d’autres termes, ce pays médiateur considérait ceux qui commettent des atrocités contre Israël comme des invités officiels et leur accordait l’asile.

De plus, le Qatar s’est positionné ces dernières années comme un état clé pour le Hamas. Non seulement il héberge ses dirigeants, mais il finance l’organisation terroriste par des dizaines de millions de dollars chaque mois (30 millions de dollars entraient dans la bande de Gaza chaque mois) avec, il est vrai, un feu vert du gouvernement Netanyahu qui pensait « acheter » la paix à Gaza.

Enfin, La chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera a joué un rôle central dans la guerre au service du discours du Hamas, en lui fournissant ses services pour mener sa guerre psychologique et influencer l’opinion publique.

Al-Jazeera a publié de nombreux reportages – qui se sont révélés être faux – mais qui ont servi le Hamas et ont incité à la haine contre Israël. Il s’avère qu’en octobre dernier, Tsahal a révélé des documents du Hamas et du Jihad islamique confirmant que six journalistes actifs sur la chaîne Al-Jazeera étaient des terroristes liés aux organisations terroristes, et indiquant également une étroite coopération entre le Hamas et ce média comme par exemple une ligne de communication sécurisée entre le Hamas et Al-Jazeera.

Le Qatar est attaché à la cause des Frères musulmans, qui se targuent d’achever l’œuvre entamée par Hitler en exterminant les Juifs et soumettant le reste des « infidèles » à la loi coranique.

Cette pétro-monarchie, qui est un clan dirigé par la dynastie des Al-Thani dont la fortune privée s’élève à 335 milliards de dollars en sus de ses yachts, villas et de clubs de foot comme le PSG, s’achète des universités. Aux États-Unis, il en est même le donateur numéro un, avec Yale et Columbia en tête ; et il a mis en place en Europe une politique d’entrisme dans les conseils d’administration des universités européennes telles que Sciences Po.

Cet argent sert à entretenir un discours de haine et une incitation à la violence par le biais de l’apologie sans complexe du terrorisme et d’appels à divers boycotts. Messages vaillamment repris par la chaîne officielle du Qatar, Al-Jazeera.

à propos de l'auteur
Stéphan-Zeev Goldin Analyste sécuritaire et Conseiller dans différentes institutions israéliennes.
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