Le Maroc au Canada, un rayonnement spirituel pour promouvoir le vivre ensemble

La directrice du Centre culturel Dar Al-Maghrib de Montréal, Houda Zemmouri, présentant la conférencière Dre Hiknd Lahmami au Centre culturel marocain de Montréal. Gracieuseté de Dar Al Maghrib (Autorisation : Houda Zemmouri)
La directrice du Centre culturel Dar Al-Maghrib de Montréal, Houda Zemmouri, présentant la conférencière Dre Hiknd Lahmami au Centre culturel marocain de Montréal. Gracieuseté de Dar Al Maghrib (Autorisation : Houda Zemmouri)

Le 27 octobre est une journée mondiale dédiée à la célébration de la liberté religieuse, soulignant l’importance du droit des individus à pratiquer leurs croyances sans discrimination. En tant que Musulmans, la religion peut représenter un aspect fondamental de notre identité personnelle et culturelle.

Dans notre perspective contemporaine, les sociétés musulmanes doivent s’attacher aux valeurs fondamentales de justice et d’acceptation de l’autre.

Notre jeunesse exprime constamment une critique profonde de la société et de ses traditions rigides qui freinent la liberté et le changement. Elle se sent coincée dans un environnement où les normes sociales et les traditions ont pris un poids si lourd qu’elles sont devenues des « infirmités », empêchant les individus de penser librement. Selon elle, la société religieuse est perçue comme réprimant toute tentative de renouvellement, favorisant une mentalité obsolète qui rend les gens passifs, dociles et contrôlés par des pensées obscurantistes.

Ces pensées obscurantistes forment un système invisible, inodore et incolore qui manipule les gens, les poussant à suivre un courant idéologique sans réflexion critique, renforçant la peur d’exprimer des idées nouvelles. Cette peur, symbolisée par un chauvinisme du passé glorieux et une victimisation conspiratrice contemporaine, contraint la jeunesse à réprimer tout optimisme ou toute modération idéologique. Elle se transforme alors en énergie destructrice qui vise non seulement les autorités, mais aussi les tissus sociaux.

La lutte devient ainsi globale. Les défenseurs du statu quo tentent de préserver leurs idées réactionnaires et de les imposer dans l’espace public, entrant en conflit avec une société pacifique et historiquement tolérante. Ce conformisme imposé s’oppose à une culture du juste milieu.

Au Maroc, l’identité nationale, sous la conduite d’Amir Al Mouminine, est fière d’unir toutes les religions abrahamiques et de faire de la tolérance et de la coexistence des valeurs fondamentales.

C’est dans cet esprit que Dar al Maghrib a organisé une conférence en collaboration avec Mémoires et Dialogues, sous le thème « Le Maroc, un nouveau modèle de développement humain : Héritage interculturel et interconfessionnel séculaire sous Imarat Al Mouminine », présentée par Dre Hind Lahmami à l’occasion de la journée mondiale de la liberté religieuse.

Devant un public d’une soixantaine de personnes, la conférencière a rappelé le rôle historique de l’Émirat Al Mouminine au Maroc. En retraçant le cadre traditionnel de l’exercice de la fonction d’Amir Al Mouminine, elle a exposé la transformation entreprise par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, faisant évoluer cette fonction traditionnelle en un symbole de protection des droits de tous les croyants et de garantie de la liberté de culte.

La conférencière a souligné que « l’Émirat des Croyants » au Maroc du XXIᵉ siècle demeure une police d’assurance confessionnelle pour tous les citoyens marocains, jouant un rôle crucial dans la préservation de l’unité nationale et de la diversité religieuse.

Sous le patronage royal, la conférence a mis en lumière le modèle de coexistence entre Musulmans, Juifs et Chrétiens au Maroc, où chacun jouit de ses droits religieux et contribue à l’édification de la nation avec un esprit de solidarité et de fraternité. Le Roi est ainsi devenu un symbole reconnu de protection non seulement pour l’islam, mais aussi pour tous les adeptes des religions abrahamiques.

Cérémonie célébrant le 2e anniversaire de la signature des accords d’Abraham entre le Maroc, les États-Unis et Israël, à Rabat, le 22 décembre 2022. (Crédit : @sharakango / Twitter)

En entérinant une réorganisation de la communauté juive marocaine, le roi Mohammed VI réaffirme l’importance de cette communauté dans la culture nationale du pays. Lors d’un conseil des ministres au Palais royal de Rabat, cette décision met en évidence l’engagement du royaume envers la préservation et l’intégration des composantes historiques et culturelles juives marocaines, profondément enracinées dans l’histoire nationale.

Aujourd’hui réduite à environ 3 000 personnes, la communauté juive marocaine demeure la plus ancienne et la plus importante en Afrique du Nord, malgré une émigration massive après la création, en 1948, de l’État hébreu. Cette réorganisation vise à renforcer les structures religieuses et culturelles de la communauté juive marocaine et à assurer sa place dans la société marocaine contemporaine.

Cette conférence à Montréal contribue à ancrer la marocanité au sein de la diaspora et insiste sur le fait que les différences religieuses ne devraient pas être une source de division ou d’hostilité, mais une opportunité de promouvoir la compréhension et la paix entre les différentes communautés. Ainsi, l’institution Dar al Maghrib œuvre pour la tolérance et la compréhension au Canada.

Pour garantir la pérennité de la tolérance religieuse, il est essentiel que tous les individus, en particulier les dirigeants et les décideurs, prennent des mesures concrètes pour soutenir une culture de respect mutuel et de compréhension. Cela inclut la sensibilisation à l’importance de la liberté religieuse, la mise en avant d’exemples positifs de coexistence religieuse au Maroc et au Canada, ainsi que l’encouragement du dialogue interreligieux pour échanger des idées et des expériences.

En définitive, la Journée Internationale de la Liberté Religieuse est une occasion de réaffirmer notre engagement à bâtir des communautés fondées sur le respect mutuel et la tolérance.

à propos de l'auteur
Blogueur, M.sc politique appliquée, propagande et communication politique, ÉPA PhDing, Diplomatie religieuse et culturelle
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