Le dogme et le journal
La pensée dogmatique est toujours la plus absolue :
Nous l’allons maintenant le porter à votre vue.
Un journal (Haaretz, puisqu’il faut le nommer)
Ouvertement progressiste remplit son rôle informateur.
S’emparant du directeur une horrible erreur
Les lecteurs conservateurs ont vite déclamé
La condamnation définitive d’un pareil dommage !
Que le journal entier était porteur de rage :
Que sa simple lecture était totalement à bannir.
Des fidèles lecteurs du journal ont tenté de calmer l’ire
Des pousseurs du dogme au pire
Et plutôt qu’ils considèrent
Le pur respect de la réalité factuelle
Traitée avec une incontestable qualité rédactionnelle
Qui leur apporte donc de précieux repères.
Par conséquent, plutôt que de se faire circonvenir,
Le savoir de tout lecteur ne peut que s’enrichir.
« Haaretz est ennemi du pays » s’obstinent ses contempteurs
Il suffit de voir qu’il le rend responsable de tous nos malheurs.
Mais il met en exergue les réflexions de fond, peut-on rétorquer,
Et donne la plume à des auteurs qui lui sont opposés.
Ce ne sont que des opposants de papier. Mais ils sont des vôtres !
S’ils ne sont pas des vôtres, ils ne sont pas des nôtres.
De toutes les façons, le dogme est dit.
Réalité, mesure, interrogation, tolérance, tout s’évanouit.
Là-dessus, dans le puit sans fond de l’intransigeance
Le dogme noie l’espérance
Du gai savoir
Que Haaretz, malgré tout, donne à voir.