Le contrôle de la distribution de l’aide humanitaire à Gaza : clef du pouvoir du Hamas
Selon la plupart des analystes, si le Hamas, vaincu militairement, exerce toujours le contrôle de Gaza, c’est en grande partie grâce au contrôle qu’il exerce sur la distribution de l’aide humanitaire.
Jusqu’à présent le Cabinet n’a pas su comment changer cette réalité.
Les différentes solutions avancées se sont heurtées chacune à des difficultés propres :
- L’idée de confier cette tâche à l’Autorité palestinienne se heurte au refus du chef du gouvernement.
- Les différents Etats arabes sollicités posent des conditions qui tournent autour de la même idée et se heurtent à la même résistance.
- Confier cette tâche à Tsahal nécessiterait l’immobilisation de trop de combattants alors que le Nord sera prochainement le front principal.
Si l’on veut trouver une solution « out of the box », il faut se souvenir du chanteur français Jean Ferrat qui déclare que « La femme est l’avenir de l’homme ».
Avoir l’audace d’oser confier la distribution de l’aide humanitaire aux femmes de Gaza !
Les difficultés à affronter sont multiples :
- Machisme et domination traditionnelle des femmes dans le monde musulman et en particulier à Gaza.
- Endoctrinement et consentement aux principes du Hamas.
- Déguisements des combattants en femmes …
Mais de l’autre côté, confier aux femmes la responsabilité de la distribution de l’aide humanitaire présente des avantages certains :
- Elles jouent traditionnellement un rôle social et familial qui correspond à l’idéologie de l’aide humanitaire.
- Elles ne sont pas combattantes, à de rares exceptions près.
- Elles sont facilement identifiables, ce qui permet un contrôle immédiat.
Concrètement, comment les choses pourraient se passer ?
L’on peut imaginer que les convois humanitaires soient pris en charge uniquement par des femmes résidant dans les quartiers où la distribution de l’aide doit s’opérer en coordination avec les organisations humanitaires et qu’elles soient agréées par Tsahal.
Les organisations humanitaires elles-mêmes devraient se plier à cette contrainte, condition nécessaire pour recevoir les convois.
Tsahal pourrait contrôler le respect de ces conditions avec de petits effectifs et des mécanismes de surveillance à distance.
Le succès d’une telle tentative n’est pas assuré, mais le maintien de la situation actuelle est calamiteux car il assure la pérennité du Hamas comme force civile, et donc à terme sa reconstitution comme force militaire.
L’expérience doit être tentée et un véritable dialogue avec les organisations humanitaires permettra leur engagement pour la réussite de l’opération qui est finalement conforme à leur vocation.