Le consul et le rabbin

Une photo d’Aristides de Sousa Mendes, qui aurait sauvé la vie de milliers de personnes pendant la Shoah, à proximité de la place qui porte désormais son nom, à Kiryat Hayovel, Jérusalem, 8 novembre 2022. (Crédit : Ash Obel/Times of Israel)
Une photo d’Aristides de Sousa Mendes, qui aurait sauvé la vie de milliers de personnes pendant la Shoah, à proximité de la place qui porte désormais son nom, à Kiryat Hayovel, Jérusalem, 8 novembre 2022. (Crédit : Ash Obel/Times of Israel)

Un seul homme peut tuer des millions de Juifs, un seul autre peut en sauver des milliers.

À l’échelle de l’Histoire, c’est une exception remarquable mais pas si rare car la bête féroce sombre toujours et disparaît dans la lumière. Face aux meurtriers de masse, aveuglés par leur idéologie, il y a des résistants isolés, éclairés par leur conscience.

Entre ces deux visages de l’humanité, une ligne infranchissable sépare un côté de l’autre.

Le côté de Aristides de Sousa Mendes, consul du Portugal à Bordeaux au début de la guerre, est celui du choix, délibéré et courageux, de désobéir à sa hiérarchie, d’entrer dans une résistance passive, sans arme, sans exploit spectaculaire sinon en délivrant, par dizaines de milliers, des visas à des réfugiés, juifs ou non, exilés ou proscrits, tous menacés de mort, qui tentent de rejoindre l’Amérique via l’Espagne et le Portugal.

Une simple signature, un tampon sur un document, et le destin bascule, d’un côté ou de l’autre.

En 1939, de nombreux Juifs européens trouvent refuge dans le sud-ouest de la France, tout particulièrement à Bordeaux où a été créé un Comité national d’assistance aux réfugiés. Une famille juive originaire de Pologne, les Kruger, s’y installe après avoir fui la Belgique où ils résidaient, à la recherche désespérée d’un visa pour embarquer vers New-York.

Chaim Tzvi Kruger, rabbin de Bruxelles, son épouse et leurs cinq enfants, arrivent dans la capitale girondine dans un dénuement total ; ils dorment dans la rue, près de la synagogue.

Les deux hommes se croisent le 12 juin 1940. L’un est un élégant diplomate polyglotte de 55 ans, membre de l’aristocratie terrienne de province ; l’autre est un petit Juif errant de 37 ans, modeste et démuni, implorant mais digne. Leur rencontre serait, dit-on, le fruit d’un pur hasard.

Disons que le destin fait bien les choses.

 – Bonjour monsieur, pouvez-vous m’indiquer l’adresse du consulat du Portugal s’il vous plaît ?

–  Pourquoi cherchez-vous le consulat ?

–  Parce qu’on m’a dit qu’on pouvait y obtenir des visas pour rejoindre le Portugal puis aller vers le nouveau monde !

–  Le consul du Portugal, c’est moi-même. Où habitez-vous monsieur le rabbin ?

–  Ici, sur la place des Quinconces, avec mon épouse et mes cinq enfants.

–  Allez les chercher et venez avec moi. [1]

Chaim Kruger et Aristides de Sousa Mendes en juin 1940. Photo libre de droits.

Désobéir pour sauver des vies

Le consul installe la famille Kruger dans ses appartements, au sein même du consulat. Aristides de Sousa Mendes leur donne gracieusement le gîte et le couvert comme s’ils faisaient partie de ses intimes et promet de les aider. Il suffit simplement de demander l’autorisation à son gouvernement de Lisbonne, une formalité pense-t-il.

Une amitié solide se lie entre le consul et le rabbin, deux hommes pourtant que tout oppose. Ils discutent beaucoup, parlent et échangent avec profondeur et vérité. Mais, contre toute attente, le rabbin finit par refuser l’aide du consul car une foule grossit devant le consulat. Elle y campe jour et nuit, avec femmes, enfants et vieillards. Rabbi Kruger se lamente car ses frères juifs attendent et espèrent la même chose que lui. En accord avec son épouse bien-aimée, il décide de refuser le visa pour lui-même si tous les autres, anonymes comme lui, réfugiés dans l’urgence et le désarroi, n’obtiennent pas à leur tour ce qui peut leur sauver leur vie.

Le défi est immense, et la tâche complexe. Le gouvernement portugais souhaite préserver sa neutralité par la Circulaire 14 du 11 novembre 1939 par laquelle toute délivrance de laissez-passer est soumise à autorisation préalable et interdite aux apatrides, principalement les Juifs déchus de leur nationalité, expulsés ou en fuite. Le 13 juin, Souza Mendes envoie un télégramme à son ministère demandant l’autorisation d’émettre des visas pour le rabbin Kruger, sa famille et vingt-huit autres réfugiés.

L’autorisation est refusée. Le 14 juin, le consul ébranlé tergiverse. Puis le 15, sa décision est prise. Le diplomate désobéit et signe, aidé du rabbin et de ses proches, des brassées de visas distribués au plus grand nombre possible. La nouvelle s’ébruite, le consulat est assiégé, les avertissements de Lisbonne tombent mais le consul persiste et … signe en masse.

Quelques jours plus tard, le 17 juin 1940, la France est vaincue, le gouvernement français se réfugie à Bordeaux, c’est la débâcle. Le consul est sur le point d’être démis de ses fonctions d’un jour à l’autre. Ses cheveux blanchissent en une nuit racontera sa famille, mais garde pour l’instant son poste. Il compte en profiter, motivé par une immense énergie. Il met sa carrière et son avenir en jeu, il le sait mais s’en moque.

Quelle importance dit-il, je veux être en règle avec ma conscience, et avec Dieu.[2]

Le fils du rabbin Kruger, Jacob Kruger rabbin lui-même, se souvient bien des années plus tard en 1966 : « Mon père descendait dans la rue, sans sa calotte, ce qui ne lui était jamais arrivé, prenait les passeports par poignées et les remontait pour les faire signer par Aristides »[3].

La nouvelle se répand vite. Des centaines de personnes attendent jour et nuit devant le consulat qui ferme très tard et ouvre tôt. Dans un premier temps, on respecte les règles et les procédures, à l’exception notable que les visas sont exclusivement accordés à titre gracieux. Mais très vite les documents officiels manquent, alors on se débrouille comme on peut sans ralentir le rythme. N’importe quelle feuille de papier fait l’affaire. Le consul signe et tamponne tout ce qui passe. Pas le temps de respecter les règlements d’usage de délai et d’enregistrement.

L’épouse d’Aristides, Angelina, en parfaite maîtresse de maison, ouvre grand les portes de ses appartements encombrés en permanence par des familles entières qui y trouvent un abri bienvenu, dans les escaliers, les bureaux, les cuisines, y compris dans les chambres.

Les vice-consulats de Bayonne et d’Hendaye sont à leur tour débordés de demandes et envahis de réfugiés. Aristides s’y rend pour apporter son aide. Malgré le chaos et les difficultés de circulation, il y parvient sans encombre et se met aussitôt à la tâche.

Pendant neuf jours, avant d’être rappelé en catastrophe par son pays furieux et paniqué d’une telle initiative, Aristides de Sousa Mendes délivre des milliers de laissez-passer, à Bordeaux du 15 au 20 juin, puis à Bayonne entre le 20 et le 22 juin, et enfin à Hendaye du 22 au 25 juin.

Pendant ces quelques jours, les événements se sont précipités. L’armistice a été signé. Bordeaux étant en zone occupée, les déplacements de populations et les frontières vont bientôt être limités et contrôlés. Des centaines de personnes, munies du visa Mendes, rejoignent dans l’urgence la frontière espagnole pour atteindre le Portugal. Mais le gouvernement de Salazar décrète dans la précipitation que ce type de visa est caduque. Peu importe pour Sousa Mendes qui se déplace en personne depuis Hendaye vers le poste-frontière franco-espagnol ; il y force le passage en présentant son propre passeport diplomatique et permet ainsi de passer outre l’interdiction. Les derniers réfugiés munis du visa sont sauvés.

Les jours suivants, Les blindés allemands arrivent dans les Pyrénées-Atlantiques. Il est trop tard. Des milliers de personnes sont refoulées aux frontières, principalement à Irún. Le consul doit rentrer à Bordeaux le 26 juin. À défaut de visas, les derniers réfugiés encore présents devant sa porte reçoivent de sa part de faux passeports portugais, ce qui leur permettra d’échapper aux lois de Vichy, à l’internement et à la déportation. Dès le 27 juin, Bayonne puis Bordeaux sont livrées aux troupes allemandes. Le 29, le gouvernement français part d’abord à Clermont-Ferrand puis à Vichy.

D’après les archives de la police des frontières, il y aurait eu au Portugal 40 000 entrées d’étrangers entre mai et juillet 1940 dont 30 000 environ détenaient le fameux visa Mendes ; 10 000 étaient Juifs[4].

Pour l’historien israélien Yehuda Bauer :

Ce fut la plus grande action de sauvetage menée par une seule personne pendant l’Holocauste[5].

« Toute rencontre est vérité »

Une question demeure, peu exploitée par les historiens. Quel a été le poids réel de la rencontre entre le consul et le rabbin ? Que se sont-ils dit dès cette première nuit du 12 juin 1940 où le consul offre sa gracieuse hospitalité, sans contrepartie aucune sinon un risque certain pour une carrière de diplomate déjà longue et florissante ? Pourquoi soudainement un tel homme, proche du dictateur Salazar dont il a été ministre, remet-il brutalement en cause un avenir prometteur et confortable ?

Quelle fut l’influence personnelle et spirituelle du rabbin dans la décision exceptionnelle de Mendes ?

Contrairement aux apparences, les deux hommes ont plusieurs points communs :

L’un et l’autre connaissent bien la Belgique où ils ont vécu. Sousa Mendes est resté en poste dix ans à Anvers, une période faste et paisible qu’il a particulièrement appréciée. Chaim Kruger a été nommé rabbin de Bruxelles en 1928, tous ses enfants y sont nés. On suppose aisément que cette expérience commune les a immédiatement rapprochés.

D’autre part, ils vivent l’un comme l’autre une vie familiale épanouie et heureuse. Le consul a 14 enfants dont deux sont décédés en 1934 et 1935. Le rabbin en a cinq. Chana a 14 ans, Rivka et Zysla en ont respectivement 12 et 11; les deux derniers, Jacob et Sara, n’ont que 9 et 6 ans.

Les deux hommes manifestent une même paternité attentive, responsable et soucieuse dans la société troublée de leur époque. On ne doute pas que la fibre paternelle du consul l’a enjoint de donner refuge aux enfants du rabbin.

Enfin et surtout, les deux hommes partagent à coup sûr une vie éthique et mystique de première importance.

Le consul est issu d’une famille catholique, conservatrice et monarchiste, imprégnée de morale religieuse qui dicte la vie de ses membres depuis toujours. Peut-être Aristides de Sousa Mendes n’a-t-il pas été, dans ce domaine, aussi exemplaire qu’il aurait souhaité. On sait qu’il a été inquiété dans sa carrière par des affaires un peu louches de détournement d’argent public[6] ; partisan de la dictature militaire au Portugal, il aurait de plus, dit-on, contribué à persécuter des réfugiés politiques. Le consul voit-il dans le sauvetage des Juifs une façon de se réhabiliter et de réintégrer le giron de la morale catholique et familiale ? C’est fort possible.

De son côté, le rabbin Kruger tient le rôle idéalement propice à cette crise de conscience dont fait preuve le consul. Le propre père du rabbin Kruger, Yitzchok Yechiel Kruger, rabbin également, l’a initié en Pologne à la charge de confesseur des âmes[7]. Peut-être a-t-il évoqué en sa présence le nefesh ha-haim du célèbre rabbi de Volozine. Celui-ci a fondé une importante yeshiva à la fin du XIXème siècle dont l’influence fut considérable dans toute l’Europe centrale. Cette école a formé plusieurs générations de rabbins et d’intellectuels juifs sur l’étude approfondie du Talmud. Il y est enseigné par exemple que « la prière est au service du cœur [car] l’ordre d’aimer est une façon de donner son âme […] à Dieu comme aux hommes par tous les moyens ». La prière, écrit le grand penseur lituanien, est moins louange que supplication : « Est béni celui qui fructifie sa prière par la multiplication de son amour comme le pain donné au centuple à ceux qui en ont besoin »[8].

De quel manière l’enseignement talmudique du rabbin Kruger a-t-il imprégné le consul ? On l’ignore, mais il est évident que la foi partagée entre ces deux hommes les a instinctivement rassemblés dans un conciliabule introspectif et une quête éperdue de sens.

Imaginons enfin que ces deux hommes cultivés aient abordé ensemble une réflexion commune autour du célèbre livre du philosophe Martin Buber, « Ich und Du » paru en allemand en 1923, mais récemment paru en français, en 1938. Il est très probable que le rabbin Kruger ait lu le « Je et Tu » de Buber. En a-t-il fait part au consul ? En ont-ils discuté ensemble ? Peut-être le consul en a-t-il été suffisamment impressionné pour y voir une justification toute choisie à sa décision de « laisser parler sa conscience » ? Je dis bien imaginons.

Que dit Martin Buber, philosophe juif, né autrichien en 1878, mort israélien en 1965 ?

« Je et Tu » est son chef-d’œuvre. L’homme, écrit-il, est un être de dialogue et d’altérité qui accomplit sa foi dans une communion avec le monde où il se réalise pleinement pour se rapprocher de Dieu. Il existe un effet miroir entre le créateur et ses créatures, entre Dieu et l’homme. La parole de l’un ne s’entend qu’en écoutant la parole de l’autre. Et inversement. Buber parle de Beziehung qui est la relation authentique par excellence.

« Toute vie réelle est rencontre et toute rencontre est vérité », écrit Buber, conteur et pédagogue par ailleurs, opposé à tout individualisme égocentré et égoïste. « La conscience n’est pas pour Buber l’épiphénomène d’un événement physiologique, elle n’est pas le reflet d’un mécanisme. Bien au contraire, elle est la source active d’une attitude, c’est-à-dire d’une manière d’être qui est en même temps une manière d’agir et de se rapporter au monde »[9].

On suppose aisément que ces deux hommes libres et souverains, responsables et conscients de leur tâche, ont été pris dans l’engrenage fascinant d’une double temporalité : le temps court et rapide des journées bien remplies, car il faut faire vite, agir dans l’instant et sauver le plus de vies possible ; le temps lent et long des discussions nocturnes sans doute intenses et lumineuses où chacun se révèle et s’accomplit.

Pendant neuf jours, neuf petits jours, ces deux hommes-là, profondément croyants, mus dans l’urgence par une exceptionnelle et déterminante communion d’esprits, délivrent des milliers de permis de vivre à des hommes, des femmes et des enfants juifs menacés de mort certaine.

On reste ébaubis devant un tel exploit si humain, si précieux et si beau.

Juste, un homme

Rappelé par Salazar, le consul est démis de ses fonctions, traduit devant une commission disciplinaire pour désobéissance et falsification de passeports, rétrogradé puis mis en retraite anticipée sans solde à 55 ans, malgré de nombreuses demandes d’amnistie[10]. Criblé de dettes et réduit à la plus grande misère, il meurt à 68 ans, le 3 avril 1954, à l’hôpital des pères franciscains de Lisbonne. Il n’est réhabilité par le gouvernement portugais qu’en 1988[11].

Un musée Sousa Mendes, installé dans son ancien manoir à Cabanas de Viriato dans le centre du Portugal, vient d’être inauguré en juillet 2024[12].

Le 18 octobre 1966, la commission des Justes, de l’Institut de la Shoah Yad Vashem, décerne à Aristides de Sousa Mendes le titre de Juste parmi les Nations. En 1994, Bordeaux lui rend hommage en la présence du président portugais Mario Soares ; le buste du consul est dévoilé sur l’esplanade Charles De Gaulle et une plaque apposée devant le 14 du quai Louis XVIII où se trouvait le consulat du Portugal. En 2010, un hommage lui a été rendu rue du Pilori à l’emplacement de l’ancien vice-consulat du Portugal à Bayonne.

Une rue à Bordeaux et une autre à Bayonne portent son nom[13].

Une place en son honneur a été inaugurée à Jérusalem en novembre 2022 dans le quartier de Kiryat Hayovel. « Ce petit coin de Jérusalem, la ville éternelle, portera désormais le nom d’un héros », a dit le maire de Jérusalem, Moshe Lion[14].

La famille Kruger a reçu ses visas dès le 15 juin 1940 et a traversé la frontière portugaise sans encombre, probablement autour du 20-25 juin. Un an plus tard, en juin 1941, ils ont embarqué sur le navire Nyassa à destination de New-York.

Le consul et le rabbin ne se sont plus jamais revus.

Sara Kruger, une des filles du rabbin, a épousé en 1960 Samuel Yaffe-Schlesinger, rabbin de la synagogue Etz-Haïm de Strasbourg. Leurs fils, Yisroel David et Yehoshua Éliezer, petits-enfants du rabbin Kruger, sont également rabbins. Notons avec intérêt que le rabbin Yaffe-Schlesinger est d’origine autrichienne et a été formé à New-York par le rabbin Moshe Feinstein, lituanien et talmudiste renommé, fortement influencé par les écrits du rabbin de Volozine.

Sara Kruger est morte le 10 juillet 2024 à l’âge de 90 ans en Israël. Elle est enterrée au Mont des Répits à Jérusalem.

[1] Témoignage de Jacob Kruger, fils du rabbin Chaim Kruger.

[2] « À partir d’aujourd’hui je vais obéir à ma conscience. Je n’ai pas le droit en tant que chrétien de laisser mourir ces femmes et ces hommes (…) S’il me faut désobéir, je préfère que ce soit à un ordre des hommes qu’à un ordre de Dieu. » Aristides de Sousa Mendes – Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah.

[3] Témoignage de Jacob Kruger, op.cit.

[4] Voir la liste exhaustive des bénéficiaires du visa Mendes, par pays d’origine puis par noms (avec photos et documents). Sousa Mendes Foundation

[5] Yehuda Bauer, « American Jewry and the Holocaust » Wayne State University Press, Detroit, 1982, pp. 35-55, 197-216. Voir aussi du même auteur, « 2002 : Repenser l’Holocauste », Paris, Liana Levi, 2002

[6] Avraham Milgram, « Portugal, the Consuls, and the Jewish Refugees, 1938-1941 », Shoah Resource Center, The International School for Holocaust Studies, vol. XXVII,‎ 1999 ; voir aussi « Aristides de Sousa Mendes , le juste de Bordeaux », Jose-Alain Fralon, Bordeaux, éditions Mollat, 1998.

[7] De nombreux membres de la famille Kruger étaient rabbins, la plupart sont morts en déportation comme Yusha Kruger et Burich Kruger (frères du rabbin Kruger). Ses sœurs Rivka, Yente et Sara Yihudis ont également disparu pendant la shoah.

[8] Rabbi Chaim de Volozine (1759-1821), « l’âme de la vie », Paris, Verdier poche, Deuxième Portique, Théologie, pages 171-176.

« Cet ouvrage est classique à plus d’un titre : d’une part parce qu’il constitue une somme dans laquelle convergent l’inspiration éthique et l’inspiration mystique, d’autre part parce qu’il représente une somme de la pensée rabbinique, enfin parce que les thèses défendues par l’auteur marquent un tournant décisif vers la modernité. Voilà désormais près de deux siècles que le maître ouvrage de Rabbi Haïm de Volozine exerce une influence fertile sur de nombreux milieux d’études, ainsi que certains des penseurs du judaïsme les plus éminents (dont Emmanuel Lévinas). », Kehilat Kedem, Synagogue libérale de Montpellier

[9] « Martin Buber, philosophe de la relation », Robert Misrahi, revue du Mauss, 2016/1 n°47, pages 35 à 43

[10] « Salazar en fera une affaire personnelle, farouchement opposé à S. Mendes à cause de son origine aristocratique ; personnage cynique, se prenant pour le sauveur du peuple, Salazar se méfie des élites et voit dans la désobéissance du consul un affront à son autorité » , Manuel Dias Vaz, « Aristides de Sousa Mendes, héros rebelle, juin 1940, souvenirs et témoignages, Confluences éditions, 2010.

[11] « Cette lenteur à la réhabilitation de S. Mendes de la part du nouveau régime s’explique par l’opposition féroce du portugal à réhabiliter la notion de désobéissance« , selon Mr Diaz Vaz, op.cit.

[12] « Ouverture du musée Sousa Mendes, le Schindler portugais », Times of Israël, 20 juillet 2024

[13] « Aristides de Sousa Mendes, le héros méconnu », France Info, 1er septembre 2023 ; « Bordeaux rend hommage à Sousa Mendes » , France Info, 15 mai 2022

Une exposition itinérante intitulée « Exode, refuge, exil, 1940 » organisée par le comité Sousa Mendes, a eu lieu à Bordeaux du 17 juin au 15 Septembre 2020, aux Archives départementales de la Gironde.

[14] « Une place de Jérusalem dédiée au diplomate portugais qui a sauvé 10000 Juifs », Times of Israël, 9 novembre 2022.

à propos de l'auteur
Après une carrière dans l'enseignement, Jean-Paul a ouvert une librairie en Nouvelle Aquitaine où il vit actuellement.
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