L’Arabie Saoudite se lance dans la justice du XXIe siècle

Dans le cadre de son plan « vision 2030 », l’Arabie Saoudite s’est engagée au développement de tous les secteurs, y compris celui de la justice.
Les 5 et 6 mars derniers s’est tenue à Ryad une conférence internationale, avec plus de 30 pays représentés, sur la justice dont le but était de promouvoir les avantages et les enjeux de la transformation numérique de la Justice.
Cette rencontre internationale est la première de ce genre qui a réuni des experts mondiaux.
Walid Al Samaani , le ministre saoudien de la justice, a dès le début de cette manifestation déclaré que « la transformation numérique est une voie et non pas une option ».
Pour l’ensemble des experts présents, la place grandissante du numérique, dans tous les actes de la vie et dans tous les domaines, est une réalité à prendre en compte et à accompagner dans l’intérêt des citoyens des pays du monde.
Cette première rencontre s’est focalisée sur la justice et le numérique car il y a beaucoup à apprendre des avancées réalisées dans tous les pays du monde ainsi que l’ont exprimé de nombreux experts et ou ministres.
A l’heure où l’on parle de l’intelligence artificielle, les experts ont déclaré dans le communiqué final que « la transformation des procédures induites par le développement du numérique doit être traitée comme « une voie et non comme une option » et elle n’est pas appréhendée comme un moyen d’effacer l’humain au profit d’une quelconque intelligence artificielle. »
Les objectifs de cette première réunion étaient multiples :
– Montrer comment faciliter l’accès à la justice grâce à l’innovation numérique, d’explorer l’avenir de la technologie judiciaire et d’enrichir la culture juridique.
– Envisager des bases de coopération intelligente autour de la transformation numérique
– Présenter les avancées en la matière
– Analyser les processus et d’identifier les points à faire évoluer.
Le ministre de la Justice d’Arabie Saoudite a présenté les avancées de son pays sur ce sujet et a montré l’expérience numérique du Royaume dans le système judiciaire.
Ainsi, plus de 6 millions de sessions vidéo ont eu lieu et plus de deux millions de jugements ont été rendus par les tribunaux de première instance, les cours d’appel et les cours suprêmes.
Le processus judiciaire a été numérisé dès le dépôt du dossier jusqu’à son exécution. Toutes les garanties et la transparence ont été strictement respecté.
En outre, le tribunal virtuel de l’exécution reçoit quatre millions de demandes par an. Grâce à la numérisation, la mise en œuvre de demande ne prend pas plus de cinq jours.
Ainsi, cette présentation chiffrée confirme que la transformation numérique au Royaume d’Arabie Saoudite n’est pas seulement un moyen, mais plutôt une consolidation des fondements de la justice sous toutes ses formes.
Pour les experts présents, le secteur saoudien de la justice a prouvé son engagement et sa volonté de prolonger toute coopération utile en allant vers une mutualisation des meilleures pratiques.
Pour les experts Saoudiens, le Royaume manifeste le désir d’utiliser non seulement les innovations technologiques qui servent la justice et rationalisent les procédures judiciaires mais de continuer à être informé sur l’ensemble des innovations technologiques en la matière.
Pour le ministre saoudien de la Justice « le suivi de l’évolution de la situation à l’échelle mondiale permettra de profiter des possibilités de progression, et de renforcer toutes les mesures technologiques pour améliorer la protection numérique et individuelle. »
Ces deux jours de congrès ont été une grande réussite : nous avons pu assister à des échanges de connaissances et d’expertises entre des juristes parmi les plus renommés.
Le seul souhait que je peux avoir comme directeur d’une organisation qui travaille sur les relations internationales est que le dialogue et la coopération amorcés lors de cette conférence continueront d’avoir un impact significatif sur l’avenir des solutions de justice numérique dans chaque pays et à l’échelle mondiale.