La vallée du Hula – Le Joyau de la Galilée
La migration se termine bientôt….
La Vallée du Hula se trouve à 70 m au-dessus du niveau de la mer et se situe au coeur de la Vallée du Grand Rift. Le Grand Rift est long de 6000 km dont environ 500 km en Israël. Cette Vallée est jeune, moins de 5 million d’années et évolue constamment.
La Vallée du Hula était inondée jusqu’à il y a 60 ans. Dans les années 50, le lac du Hula mesurait encore 14 km2 et était profonde de 2 à 3 mètre.
Il y a environ 250 000 ans, le basin du lac s’est retrouvé déconnecté du Lac de Tibériade par une coulée de lave provenant des hauteurs du Golan. Cette coulée a formé comme un barrage de basalt appelé « bouchon de basalt ».
Du coup, la profondeur du lac est passée de 3 m à 200 m au-dessus du niveau de la mer et toute la région s’est retrouvée inondée par les eaux provenant des hauteurs du Golan et la rivière du Jourdain. Une sorte de canyon s’est développée au sud du lac du Hula et l’eau a commencé à s’évacuer vers le Lac de Tibériade. Le lac aurait fini par s’assécher mais au bout de combien de temps?

Autrefois il y avait ici des implantations agricoles et une petite industrie de pêche. Le nord du lac était un marécage de 32 km2 rempli de roseaux avec encore plus au nord, un marécage saisonnier de 12 km2. Donc, si l’on inclut le lac du Hula, il y avait une superficie totale de 60 km2.

Avant le drainage dans les années 50, le lac du Hula faisait 5,3 km de long et 4,4 km de large. Il était profond d’environ 1,5 m l’été et 3 m l’hiver. Depuis les temps préhistoriques, les hommes étaient attirés par la région autour de ce lac. Des vestiges de l’ère paléolithique ont été retrouvés près du pont à l’extrémité sud de la Vallée. La première colonie sédentaire, Enan, date d’il y a environ 9000-10 000 ans et a été découverte dans cette vallée.

La Vallée du Hula était à la jonction de routes commerciales très importantes dans les temps anciens entre les centres commerciaux principaux de Mésopotamie et d’Egypte. Durant l’âge de bronze, il y a environ 4000 ans, les villes de Hazor et Laish ont été érigées à des points stratégiques le long de cette route. La région s’est retrouvée contrôlée par les Israélites au début du 13e siècle avant notre ère jusqu’à l’invasion des armées assyriennes de Tiglath-Pileser III quand les habitants furent chassés.

Au 19e siècle la Vallée, constituée de terrains marécageux et d’un lac peu profond, était habitée par des bédouins qui produisaient de l’artisanat à partir de roseaux séchés. A cause du paludisme, le taux de mortalité était très élevé.
En 1908, le gouvernement Ottoman accorda une concession à une entreprise française afin de drainer le marécage. Cette entreprise vendit ensuite la concession à de riches entrepreneurs libanais. En 1934, durant le Mandat Britannique, la Compagnie de Développement des Terres en Palestine reprit la concession et élabora des plans pour drainer et irriguer la Vallée, ce qui suscita de nombreuses expéditions scientifiques. Le Palud avait été éradiqué depuis un bon moment mais le traumatisme demeurait.
La première colonie moderne juive dans la Vallée du Hula, Yesod HaMa’ala a vu le jour en 1883, lors de la première vague d’immigration, sur les rives ouest du lac. En 1948, il y avaient 35 villages dans la Vallée du Hula, 12 juifs et 23 arabes.
Enfin, les opérations de drainage ont commencé pour de bon en 1951 financées par le Fond National Juif. Elles durèrent 7 ans. Elles ont été réalisées grâce à deux principales opérations d’ingénierie : la rivière du Jourdain a été approfondie et élargie en aval et deux nouveaux canaux périphériques ont été creusés détournant le cours du Jourdain vers le nord de la Vallée. L’envers de la médaille est que ces opérations à visée de dessécher le marécage a eu pour conséquence l’extinction pur et simple de la faune endémique du lac. Bien qu’au début ces opérations aient été perçues comme un succès certain au niveau national, il est rapidement devenu évident que les avantages de transformer ces sortes de « terres en friche » et ces marécages étaient bien limitées.
En 1963, une petite parcelle marécageuse de papyrus de 3,5 km2 au sud de la Vallée a été transformé en la première réserve naturelle du pays. Le côté positif de toute cette affaire est que l’inquiétude générée dans tout le pays par le drainage du Hula a été le moteur pour la création de la Société pour la Protection de la Nature en Israel.
En résumé, l’asséchage des années 50 s’est révélé être une catastrophe écologique. Les kibbutzim de la région sont venus travailler la terre mais avec des résultats mitigés. Bien qu’en périphérie du lac les résultats étaient globalement positifs, au centre du lac, c’était un désastre. La tourbe était de mauvaise qualité. Le fait de l’assécher a provoqué de petites explosions de gaz sous la surface, dû au terrain trop sec et la réaction provoquée par l’infiltration des eaux de pluies en contact avec l’oxygène émanant des gaz.
Il s’en est ensuivi une crise agricole, ce qui a précipité la décision de ramener de l’eau vers le lac et de créer l’Agamon. Ce « réservoir » d’une profondeur d’environ 90 cm a été crée en creusant des canaux à l’est et à l’ouest et en direction du sud afin d’évacuer le trop-plein d’eau et préserver un niveau d’eau stable. Hula Lake Park, connu en hébreu sous le nom de Agamon HaHula, est situé dans la partie sud de la Vallée du Hula au nord de la réserve naturelle. C’est un projet du Fond national Juif.
De fortes pluies dans les années 90 ont achevé de remplir le lac. Il a été décidé de laisser le lac inondé tel quel afin d’en faire une zone migratoire pour les quelques 500 millions d’oiseaux qui passent chaque année. Le spectacle est à couper le souffle.
On peut admirer ce spectacle époustouflant soit en louant des vélos et en se promenant dans la réserve à son rythme, soit en participant à une des visites guidées dans des véhicules spéciaux prévus à cet effet qui permettent une observation optimale des oiseaux.
Le résultat depuis 20 ans est indéniablement positif. C’est une réserve écologique sans pareil où les flores nordiques et africaines se côtoient sur une surface de 160 km2. C’est devenu une destination prisée par les touristes aussi bien que par les Israéliens eux-mêmes qui visitent l’endroit par milliers chaque année au moment des migrations. Cet endroit nous rappelle tous les jours qu’Israël n’est pas uniquement un pays d’histoire mais aussi une magnifique destination pour les amoureux de la nature.
Pour plus d’informations (en hébreu ou anglais uniquement), il est possible de consulter le site http://www.agamon-hula.co.il/
Della Tours Israel – Guide Licenciée par le Ministère du Tourisme (les photographies sont la propriété de Della Tours Israel)