La première République avant la République romaine

Isaac Orobio (vers 1617-1687) était professeur de médecine et conseiller du roi de France. Il a déclaré dans un texte que la première République était la République israélite des multitudes qui ont quitté l’Égypte, huit siècles avant la République romaine.
Selon Voltaire, Orobio était le Juif le plus érudit de son temps. Voici le texte d’Isaac Orobio :

« C’est ainsi que le Seigneur Dieu a agi avec sa République israélite fondée, pleine de faveurs, de prééminence, de libertés extraordinaires et de privilèges parmi toutes les nations de l’univers.
Il l’a fortifiée contre les plus grandes attaques de ses ennemis, lui a donné des lois justes, des privilèges et des jugements dans lesquels elle pouvait vivre et se maintenir parfaitement.
Il l’a préparé une éternelle permanence si elle les gardait et des ruines misérables et une dispersion si elle les violait et faisait des pactes indignes avec ses voisins. Israël s’est rebellé une et plusieurs fois contre son puissant Roi, a idolâtré et conspiré avec ses nations voisines contre la Puissance du Seigneur Dieu, donnant des tributs de culte et d’adoration à des dieux étrangers.
Il a irrité son juste propriétaire pour qu’il le détruise, mais sa Divine Pitié a arrêté l’épée de sa justice. Il a pardonné encore et encore à sa République rebelle, suspendant la punition méritée avec seulement la satisfaction du repentir, la laissant dans des obligations plus grandes de gratitude.
Il l’a ensuite mise entre les mains des Chaldéens pour qu’elle reconnaisse ses erreurs de par les mépris, les ignominies et les misères de la captivité et la félicité perdue en sortant de la grâce de son Roi et en tombant entre les mains des hommes.
Israël a en partie corrigé ses erreurs, mais a laissé la République forcée de subir la punition rigoureuse de l’ancien crime d’idolâtrie. Cependant, ce n’était pas la seule cause de sa ruine, car il s’est rebellé contre son Roi non seulement par ce moyen, mais aussi par de nombreux autres où il a désobéi aux Décrets divins.
Non seulement celui qui nie le Roi et reconnaît le Seigneur étranger est rebelle, mais aussi celui qui, en le confessant, cherche malicieusement à lui désobéir en commettant des crimes qu’il interdit comme crime de lèse-majesté, est passible de la peine de mort. La République d’Israël a abandonné l’idolâtrie qui avait causé sa dernière ruine et celle de ses dix tribus, mais elle n’a pas abandonné les autres péchés qui méritaient une extermination totale et une mort éternelle. »
Voici la restitution paléographique du texte original :
“Así procedió el Señor Dios nuestro con su República Israelitica fundada, llena de favores, preeminencia, extraordinarias franquezas y privilegios entre todas las gentes del universo. Fortificó contra los mayores ataques de sus enemigos, le dio justas leyes, fueros y juicios en los que pudiera vivir y conservarse perfectamente. Preparó una eterna permanencia si las guardaba y miserables ruinas y dispersión si las violaba y hacía indignos pactos con sus vecinos.
Israel se rebeló una y muchas veces contra su poderoso Rey, idolatró y conspiró con sus naciones vecinas contra la Potencia del Señor Dios Suyo, dando tributos a culto y adoración a dioses extraños. Irritó a su justo poseedor para que lo destruyera, pero su Divina Piedad detuvo la espada de su justicia. Perdonó una y otra vez a su rebelde República, suspendiendo el merecido castigo con solo la satisfacción del arrepentimiento, dejándola en mayores obligaciones de sentido agradecimiento.
La puso después en poder de los Caldeos para que, entre los desprecios, ignominias y miserias de la cautividad, conociera sus errores y la cuartada felicidad perdida al salir de la gracia de su Rey y caer en manos de los hombres. Israel enmendó en parte sus errores, pero dejó la República forzada del riguroso castigo del antiguo crimen de la idolatría. Sin embargo, esta no fue la única causa de su ruina, ya que no solo se rebeló contra su Rey por este medio, sino también por muchos otros en los que desobedeció los Decretos Divinos.
No solo es rebelde aquel que niega al Rey y reconoce al extraño Señor, sino también aquel que, confesándole, procura maliciosamente desobedecerlo cometiendo delitos que prohíbe como de Lesa Majestad, con pena de muerte. La República de Israel dejó la idolatría que antes había causado su última ruina y sus diez tribus, pero no dejó los demás pecados que merecían una total exterminación y muerte eterna.”