La naissance de l’antisémitisme de gauche

Le dirigeant d'extrême gauche Jean-Luc Melenchon lors d'un rassemblement sur la plage du Prado à Marseille, dans le sud de la France, le dimanche 27 mars 2022. (AP Photo/Daniel Cole)
Le dirigeant d'extrême gauche Jean-Luc Melenchon lors d'un rassemblement sur la plage du Prado à Marseille, dans le sud de la France, le dimanche 27 mars 2022. (AP Photo/Daniel Cole)

Texte d’anticipation rédigé en novembre 2018 qui expliquait la montée de l’antisémitisme de gauche. A l’époque le texte avait été refusé par Times of Israël car « pouvant prêter à confusion ».

L’antisémitisme dit de gauche est un enjeu électoral, il s’agit de capter le vote musulman qui représente des millions d’électeurs. Cette cible électorale avait déjà été approchée par Dieudonné. Le comique, qui a inventé un antisémitisme exalté, urbain, caché derrière l’excuse de l’humour, s’adressait directement à cette cible en se présentant comme colistier du parti antisioniste.

La gauche tente donc de reprendre et d’industrialiser le filon. L’antisémitisme de gauche est né et on peut lire dans son niveau d’intensité, un indicateur du degré d’islamisation des pays occidentaux.

Si on ne s’étonne plus de voir cette gauche nauséabonde s’accaparer un sujet qu’elle ne maitrise pas, il est en revanche très préoccupant de constater la montée d’un antisémitisme musulman virulent, devenu « fait de société ».

L’une des raisons de ce phénomène a été dénoncée récemment dans le manifeste de Philippe Val, il s’agit du Coran. Amalgame ! s’est immédiatement indignée la mosquée de Paris. Selon elle, le Coran n’est pas antisémite, les parties du texte dénigrant le peuple juif étant à contextualiser dans le récit coranique.

Soit ! Mais comment contextualiser un texte qui traite les juifs de singes et de porcs ?

La réponse laconique fait froid dans le dos : ce sont des juifs qui avaient médit le prophète. Autrement dit, des juifs qui aujourd’hui tiendraient un discours critique vis-à-vis de l’islam ou du prophète mériteraient d’être qualifiés de « porcs » et de « singes », par conséquent ils seraient éligibles à la peine de mort.
On voit bien que l’argument ne tient pas la route. Le scandale de l’imam de Toulouse illustre la faiblesse de cet argumentaire. L’imam Mohamed Tataï appelle dans un prêche à tuer les juifs en sa mosquée. La presse dénonce à juste titre l’appel au meurtre. La mosquée de Paris se désolidarise de l’imam, puis le soutient puis se rétracte. L’imam, lui, invoque la maladresse : il n’a pas suffisamment contextualisé son appel au meurtre.

Bref, on aura beau dire ce que l’on veut du Coran ou des Hadith, ces textes sont férocement antisémites et conduisent nombre de musulmans à l’être.

Deuxième explication de la montée de l’antisémitisme arabo-musulman : le conflit israélo-palestinien.

Cette fois, le nœud du problème est purement politique. A l’origine de cet antisémitisme, un discours de propagande anti-juif, anti-israélien faisant le lien avec tous les relents de l’antisémitisme traditionnel occidental. Et derrière la construction de ce discours, un projet politique conduit par la mouvance fréro-salafiste. L’objectif est d’islamiser l’Occident en menant des campagnes de propagande élaborée. Les thèmes de prédilection sont le voile, l’islamophobie et bien sûr le conflit israélo-palestinien. En instrumentalisant le conflit, en se victimisant, en jouant sur la fibre religieuse et communautariste – la oumma, le jihad -, en utilisant les failles de l’Occident, son passé, en bénéficiant d’un terreau de revendications identitaires post-coloniales, ils ont réussi à fédérer un public de plus en plus large, majoritairement religieux mais aussi racialiste.

Alors rien d’étonnant à ce que ce discours, totalement factice, fasse mouche et qu’on le retrouve dans les mosquées, sur les réseaux sociaux et dans la bouche des parasites de la gauche Corbyn, Hamon, Mélenchon. La gauche qui a vu peu à peu s’effriter, puis s’effondrer, l’ensemble de son panel idéologique se raccroche à la propagande islamiste et annonce leurs revendications en signe de soumission. La boucle est bouclée.

À Liverpool, rencontre avec Jeremy Corbyn.

Posted by Jean-Luc Mélenchon on Monday, September 24, 2018

Les répercussions de cet antisémitisme de gauche sont symboliquement désastreuses. Pour la première fois l’antisémitisme se pare des symboles de l’humanisme et du progrès social, c’est un antisémitisme bien-pensant, onusien, qui sert de caution morale aux intégristes. Mais la gauche s’en lave les mains. Pas vu, pas pris !

Erdogan résume assez bien la démarche à suivre pour islamiser l’Occident : « La démocratie c’est comme un bus, on monte dedans pour avancer et quand on est arrivé à destination, on descend. »

L’objectif des islamistes est de rompre avec le processus d’intégration naturel qui a présidé en France depuis qu’elle est terre d’accueil. Et leur progression est fulgurante.

Troisième explication de l’antisémitisme arabo-musulman : le dogme idéologique musulman.

Dans ce dogme, il y a l’idée que l’islam doit dominer le monde : dominer les peuples, les croyances, les femmes. On peut mesurer cette volonté de domination au travers du militantisme pro-voile.

La jeune Rokhaya Diallo, qui se présentait jusqu’à présent comme une simple militante féministe pro-voile, signe une tribune qui s’attaque au principe de neutralité du service public. La laïcité, fondement républicain, est remise en cause. Le bus avance, il pousse les barrières jusqu’à ce qu’elles finissent par céder. Ne doutons pas qu’elles céderont tôt ou tard sous la pression de la démographie et du poids électoral.

Elles ont même commencé à céder. Le très mal-nommé « Observatoire de la laïcité », soutien de l’association œcuménique pro-voile « Coexister », en est la démonstration. Au sommet de l’état, le caractère antinomique de ce soutien « laïcité et œcuménisme » ne choque personne. Article 2 de la loi 1905 : La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte. L’action de cet observatoire entre en contradiction directe avec la loi. La raison de cet aveuglement est simple : le vote compact musulman. Plus de 90 % des musulmans se sont tournés vers Hollande en 2012, un graal pour les directeurs de compagne présidentielle.
Partout l’islam progresse, idéologiquement, politiquement, territorialement.

Partout ? Pas tout à fait ! Seul un petit village résiste encore et toujours à l’islam conquérant. Ce petit village s’appelle Israël.

Le peuple juif a recouvré sa souveraineté après des siècles de colonisation musulmane. Et cette liberté retrouvée dérange l’inconscient collectif musulman.

En conclusion, Israël résiste sur le terrain mais en dehors de ses frontières, la propagande islamiste fait des ravages.

La montée de l’antisémitisme est l’une des conséquences d’un projet politique en marche : l’islamisation de l’Occident.

On ne compte plus les affaires de revendications religieuses et les atteintes à la laïcité. Des atteintes qui ne sont plus réservées à des quartiers difficiles mais qui se mesurent désormais à l’échelle de départements selon les journalistes Lhomme et Davet. Pour la première fois un ministre de l’Intérieur évoque la possibilité d’une guerre civile et craint l’élection d’un maire salafiste.

La laïcité fait figure d’ultime espoir, mais les règles du jeu ont changé. En 1905, l’église, isolée politiquement, se voit imposer une loi qui va lui retirer son pouvoir d’influence sur la société française.

Aujourd’hui, la poussée électorale de l’islam peut faire basculer des élections. La laïcité dérange, elle froisse l’électorat musulman, il faut donc l’édulcorer. C’est le rôle que joue l’Observatoire de la laïcité.

Dans ce contexte l’utilisation de l’antisémitisme par la gauche ne sonne plus comme une simple démission des élus, c’est un acte de soumission au projet d’islamisation de l’Occident. Il est vrai que pour la gauche, à qui on fait souvent le reproche de manquer de rigueur budgétaire, l’enjeu en vaut la chandelle. S’attaquer à Israël est l’argument de campagne qui coûte le moins cher et qui peut rapporter le plus.

à propos de l'auteur
Auteur spécialiste des religions antiques et du judaïsme
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