La menace yéménite contre Israël et le réveil tardif des Occidentaux

Des secouristes israéliens inspectant un cratère sur le site où un projectile tiré depuis le Yémen a frappé, à Tel Aviv, tres tôt le 21 décembre 2024. (Crédit : Jack Guez/AFP)
Des secouristes israéliens inspectant un cratère sur le site où un projectile tiré depuis le Yémen a frappé, à Tel Aviv, tres tôt le 21 décembre 2024. (Crédit : Jack Guez/AFP)

Les tirs de missiles lancés par les Houthis en direction d’Israël doivent cesser par tous les moyens. Cette organisation terroriste yéménite fait partie de l’ « axe de la résistance » dirigé par l’Iran. Il regroupe le Hamas palestinien, le Hezbollah libanais ainsi que des milices chiites irakiennes. Les Houthis sont des ennemis intraitables et antisémites. Leur devise est claire : « Dieu (Allah) est le plus grand et sa malédiction s’abattra sur tous les Juifs. Mort à l’Amérique, Mort à Israel et victoire totale de l’Islam sur tous les continents ».

Au-delà de leur haine contre tous les mécréants et la chasse aux Juifs, les Houthis contrôlent le détroit stratégique de Bab-el-Mandeb et perturbent régulièrement le transport maritime international en mer Rouge et dans le golfe d’Aden. Près de 10 % du commerce mondial et 30 % du trafic par conteneurs passent par cette voie pour aboutir au canal de Suez. Les nombreuses attaques des Houthis ont contraint des compagnies étrangères à contourner le continent africain. Les frais de transport s’en sont trouvés alourdis considérablement. Fanatiques religieux de la pire espèce, les Houthis se moquent éperdument des lois et des traités internationaux. L’indifférence de l’ONU et des Occidentaux est inqualifiable et révoltante. Les frappes menées récemment par l’armée américaine n’effraient pas les « fous de Dieu ». Comment dissuader un satellite iranien dangereux qui est pourtant l’un des pays les plus pauvres de la planète ?

Le 19 décembre 2024, l’aviation israélienne a attaqué, pour la troisième fois, des installations stratégiques au Yémen. Contrairement aux frappes contre le Hezbollah au Liban, Tsahal a bombardé des objectifs civils à Sanaa, la capitale. Il a détruit une centrale électrique, des installations pétrolières et les trois principaux ports de ce pays. Cette opération audacieuse et spectaculaire, menée à 2.000 km de distance de nos frontières, a été déclenchée après un tir d’un missile balistique. L’engin a été détruit en vol avant de pénétrer dans l’espace aérien israélien. Mais des débris ont provoqué des dégâts dans un bâtiment scolaire à Ramat Gan, dans la banlieue de Tel Aviv. D’autres débris d’intercepteurs tirés sur ce missile ont été même retrouvés à l’extérieur de la Knesset à Jérusalem.

Les raids israéliens n’ont pas empêché les Houthis de lancer le surlendemain un nouveau missile « hypersonique ». Une vingtaine de personnes ont été blessées à Jaffa.

Cette situation ne peut plus durer. Dans aucun pays au monde, des centaines de milliers d’habitants sont réveillés en pleine nuit par des sirènes d’alarme pour se réfugier dans les abris. Depuis le 7 octobre 2023, les Houthis ont tiré plus de 200 missiles et 170 drones vers Israël, dont la plupart ont été détruits en vol avant d’atteindre notre territoire. Imaginons les pertes humaines et les immenses dégâts sans une défense aérienne efficace…

Les Houthis sont équipés de centaines de missiles et de drones sophistiqués fournis régulièrement par l’Iran sans aucun contrôle. En absence d’un renseignement précis sur l’acheminement de la contrebande d’armes à destination du Yémen, Israël ne peut combattre le « Mal yéménite » tout seul. Une coalition internationale avec la participation de l’Arabie saoudite est nécessaire, urgente, pour pouvoir éradiquer le dernier satellite de l’Iran dans la péninsule arabique.

Le temps est propice : un cessez-le-feu est, plus ou moins, respecté au Liban avec le Hezbollah, un accord sur une pause des hostilités dans la bande de Gaza et la libération des otages est cette fois-ci possible ; après la chute du régime de Bachar Al-Assad, le calme règne, pour l’heure, à la frontière syrienne, et le 20 janvier prochain, Donald Trump s’installera à la Maison Blanche.

Plus que jamais, Israël se trouve en position de force pour dicter la marche à suivre en coordination étroite avec la nouvelle administration américaine. Devant la nouvelle donne géopolitique, la destruction des sites nucléaires iraniens devra être aussi planifiée minutieusement. Avec un plan d’action déterminé et une volonté de fer, la mission est possible pour pouvoir normaliser enfin nos relations diplomatiques avec nos voisins arabes.

à propos de l'auteur
Ancien ambassadeur d'Israël. Journaliste-Ecrivain. Fondateur et directeur du CAPE de Jérusalem. Auteur de 25 ouvrages sur le conflit Israelo-arabe et sur la politique française au Moyen-Orient ainsi que des portraits-biographiques de Shimon Pérès, Ariel Sharon et Benjamin Netanyahou.
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