La Maison Blanche brûle

– 5 -11 mai 2025 –
Au secours ! La Maison Blanche brûle : elle a 42°C de fièvre. Serait-elle atteinte de jaunisse ?
Les pitres guérisseurs nous disent que c’est tout bon jusqu’à 37°C, un peu troublant pour les 5 de plus, mais il faut comprendre, on va vous expliquer. Les chroniqueurs de tous bords en parlent dans un langage rationnel qui saborde la rationalité. Les citoyens, rudoyés, se roulent en boule et mettent les mains sur la tête. Les MAGAS, suçant désespérément la tototte « c’est la faute à Biden/Harris et consorts », baissent les paupières.
Nous n’avons pas besoin de quatre vérités. Une seule suffit : une démocratie ne peut pas fonctionner avec à sa tête un président qui aspire dans ses délires le sol sous nos pieds, bouffe l’oxygène du peuple, vomit nos valeurs et recouvre nos écrans de ses saloperies.
Il n’y a pas 37°C de normal et 5 de plus problématiques. Enfiévrés à 42°C, nous sommes entre la vie et la mort.
Certains transforment tout ce qu’ils touchent en merde. La main de Midas transformait la matière en or indigeste. L’homme qui squatte la Maison Blanche dématérialise tout ce qu’il fait semblant de gérer.
Il ne négocie rien, n’a aucune stratégie, ne se dirige nulle part, ne se rappelle pas de ses dires, n’ouvre les yeux que pour se regarder dans la glace, n’écoute que l’écho de sa voix qui chouine et qui cocoricote, ne peut ressentir de l’empathie parce que personne n’existe en-dehors de sa lourde figure.
Les dossiers ne sont pas traités. Les pourparlers sonnent faux. Les prises de position suivies de revirements dérapent comme des pneus lisses sur un lac de glace.
Il a fait disparaître en 100 jours l’ordre mondial qui depuis 80 ans sert de base à nos pauvres efforts de faire mieux, collectivement et individuellement, dans les limites du possible. Il ne l’a pas remplacé, il l’a supprimé comme des taches sur le pare-brise global.
Qu’a-t-il fait des agresseurs qui menacent gravement notre existence ?
Il a scribouillé quelques lignes sur le tableau noir :
Ce ne se serait pas produit si j’avais été président, si on me n’avait pas volé la victoire en 2020.
Je réglerai ça en moins de deux.
S’ils ne m’obéissent pas, je les jette en enfer.
Puis, il a dépêché un milliardaire décervelé sur le front des otages, au cœur du Kremlin, dans les entrailles des centrifugeuses djihadistes, tout à la fois. Celui-là n’est pas négociateur, encore moins diplomate. C’est un effaceur des lignes à la craie sur le tableau noir, qui fait disparaitre la réalité des otages du Hamas, de l’invasion russe de l’Ukraine, du programme de destruction massive de nos pays par les mollahs.
Pendant ce temps, le boss s’amuse au cosplay. Le portrait de DJT en pape est d’une désinvolture abjecte.
Ce falot ne comprend même pas qu’il représente son pays en tant que président, qu’il occupe une présidence qui existait avant lui et se poursuivra après.
Il se confond en mensonges. Je ne sais pas qui l’a faite, cette image (l’illustration de son souhait clairement exprimé d’être le prochain pape), mais elle est innocente, je ne suis coupable de rien et ceux qui la déplorent n’ont pas le sens de l’humour. D’ailleurs, les catholiques m’adorent déguisé en pape (quelques jours après le décès de l’autre, comment il s’appelle ?). Melania me trouve mignon en souverain pontife et J.D. Vance défend le droit de blaguer. Il en a fait de bonnes. L’histoire des immigrés haïtiens qui mangent les animaux de compagnie, par exemple. Le vice-président s’explique :
Moi, les blagues, c’est pas un problème, ce qui pose problème c’est faire la guerre et tuer des milliers de mes compatriotes.
Justement, la dernière lubie du roi-nu c’est le défilé militaire/gâteau d’anniversaire, improvisé pour le 14 juin. Là aussi, c’est juste pour le fun. Personne ne veut galérer dans les tranchées pardi ! Enfin, avec les méga-économies réalisées par le DOGE à propulsion électrique, on a de quoi se payer la plus belle fête de tous les temps.
Parce que, être président, pour DJT, n’est qu’un déguisement parmi d’autres. Tout à la surface, rien à l’intérieur. Qu’est-ce qu’il fait au juste ?
Paraître.
Des conférences de presse dans le Bureau ovale, dans l’avion présidentiel, sur le tarmac et sur la pelouse. Des tweets et des retweets. Des entretiens à la télévision, dans des podcasts, pour la presse écrite. Il passe les week-ends à jouer au golf, champion dans des concours seniors, tout comme Idi Amin l’était à la nage. Melania aussi se prête au jeu. Elle émerge brièvement, déguisée en femme d’affaires/fashionista. Trois petits tours et puis s’en va.
Et le chef vend des bibelots. C’est un banabana à grande échelle. Casquettes, mugs, baskets, cryptomonnaies, badges, pins et quoi encore. Ses compères portent une épingle en or avec son profil.

Je connais des MAGAs qui avalent volontiers les 5°C supplémentaires de tares de ce président/meilleur ami d’Israël. Je comprends le désespoir de ceux qui supplient cet homme, contre toute évidence, d’écarter leur premier ministre honni et de libérer les otages, tous les otages, comme lui seul peut le faire. Et j’observe quelques fissures dans la croyance en son amour dévoué de Sion.
Mais le double-cross d’Israël saute aux yeux ! La trahison est radicale.
Ce sont des gifles assenées avec méchanceté.
- Des négociations directes avec le Hamas pour la libération des otages américains, « dead or alive ».
- La sourde détermination de conclure avec l’Iran un accord nucléaire en chewing-gum.
- Le cessez-le-feu cynique manigancé avec les Houthis deux jours après la frappe contre l’aéroport Ben Gourion. « Ils ne veulent plus se battre [avec les USA] ». Mais ils poursuivent allègrement, en collaboration avec l’Iran, la campagne de destruction de l’État juif.
L’ambassadeur américain Mike Huckabee, garanti 100% pro-Israël, souligne :
Nous n’avons pas besoin de la permission des Israéliens pour négocier des accords avec les Houthis.
- La poursuite des pourparlers avec l’Arabie Saoudite, à l’exclusion explicite d’Israël et de ses intérêts.
- Le limogeage du Natinal Security Advisor (conseiller de sécurité nationale) Mike Waltz pour crime de collusion va-t-en-guerre avec l’État Juif et opposition à l’accord avec l’Iran.
- L’itinéraire moyen-oriental du président américain en Arabie Saoudite, aux Émirats, et au Qatar. Point final.
Vous avez compris ? Enfin ?
Non, vous n’avez toujours pas compris. L’être suprême qui a sauvé le président suprême de la mort près de Butler, Pennsylvania n’est pas HaShem, n’est pas le mashiah que les Juifs attendent avec une patience infinie, c’est le papa de Jésus. Nous sommes entrés dans l’ère du Verus Israël géopolitique.
Enfin, il faut comprendre la nature, particulièrement américaine, du mépris de l’Europe, des alliés, du monde libre et, oui, d’Israël qui anime cette trahison, ce couteau dans le dos. Il faut entendre la voix suffisante des incultes. J.D. Vance, tout diplômé de Yale qu’il est, ne supporte pas ces deux rancuniers-là, l’Ukraine et la Russie :
Ils se détestent, tu passes une heure à causer avec l’un ou l’autre, ça commence avec 30 minutes de griefs historiques qui remontent à quatre ans, cinq ans, dix ans.
S’il faut absolument avoir de l’Histoire, les gars, 10 minutes suffisent largement pour le trajet en montagne russe sur la pelouse de cette maison blanche jaunie. Ça fait honte de les citer. Lundi, on donne à la Russie les territoires conquis ou pas, les enfants kidnappés, la neutralité d’une Ukraine démilitarisée et un changement de régime.
Mardi, on gronde Poutine qui demande trop. Mercredi on accuse l’UE d’alimenter la guerre. Jeudi on fera confiance aux casques bleus onusiens, vendredi on part en weekend, qui au golf, qui au baseball, qui à courir les femmes.
À la lumière de cette fièvre étatsunienne, l’Europe se découvre. Nous ne sommes pas de minables cousins démunis. Tout compte fait nous avons des armes, des armées, des cultures, des valeurs, un pouvoir d’achat, la santé publique, le langage de la diplomatie, des villes magnifiques, le savoir-faire et le savoir-vivre, la finesse.
L’art du débat et de la conversation n’est pas mort dans nos contrées. Nous sommes encore capables de réfléchir, de nous exprimer, de nous comporter avec élégance et dignité. Nos nations, singulières et unies, sont fortes. Nous sommes riches, charmants et doués. Oui, nous avons le courage de défendre l’Ukraine, avec ou sans les États-Unis. C’est à nous, aujourd’hui, de protéger la civilisation, notre trésor.
Si seulement notre Europe pouvait se guérir de l’obsession à deux États, de la désapprobation maladive d’un État juif qui se défend, d’un regard tordu qui déforme les traits de son allié indispensable.
Une réalité terrible se poursuit devant et derrière le remue-ménage de l’actualité depuis le 7 octobre. La torture innommable des otages, la mutilation et la mort des soldats. Un jardin de jeunes espoirs, cruellement fauchés. Des survivants, brutalement assassinés. Je suis hantée par la beauté des disparus. Comme si tous les plus beaux sourires du monde s’étaient réunis là, les plus tendres histoires d’amour, les plus dévoués des parents, des grands-parents, réunis dans un coin du monde béni, transformé en abattoir.
Je m’inspire d’un peuple qui se redresse, qui aime la vie, qui ne perd jamais espoir.