La langue amazighe : la patate chaude du système législatif marocain

Le bureau de la Chambre des conseillers a tenu, lundi dernier, une vidéoconférence axée sur le plan d’action des modalités d’intégration de la langue amazighe dans les futurs travaux des séances plénières de cette institution législative marocaine.
Une téléréunion sous la présidence de Hakim Benchamach, c’est l’occasion de passer en revue les étapes de l’introduction de la langue amazighe, parlée par 16% de la population marocaine dans le système bicaméral du pays. 16% peut, certes, ressembler à un petit pourcentage, mais il revêt une minorité d’environ 5 millions de personnes.
Ce pourcentage n’inclut pas les arabophones qui ont appris la langue amazighe par le biais des médias, pièces de théâtre, chansons, séries ou films amazighs marocains.
Il n’inclut pas, non plus, les Juifs marocains de la région de Drâa-Tafilalet (dont les villes principales sont Rissani, Arfoud et Errich) parlant essentiellement le berbère, le judéo-marocain, en sus du français et dont la plupart vit, aujourd’hui, entre le Canada, les États-Unis et Israël.
Il inclut encore moins les mordus de la revue anthropologique Hespéris Tamuda qui a toujours rendu un vibrant hommage à cette composante identitaire de la société marocaine.
D’ailleurs, cette réunion à distance agit conformément aux dispositions de l’article 32 de la loi organique N°26.16 qui définit l’évolution de la mise en œuvre de l’aspect officiel de l’amazighe. Aussi, traite-t-il des modalités de son intégration dans l’enseignement et dans les domaines prioritaires de la vie publique.
Ce processus législatif a bel et bien été présenté aux chefs de groupes et groupements parlementaires pour avis. De ce fait il atteindra, incessamment sous peu, les étagères des sphères gouvernementales du Royaume.