La guerre dans la guerre

Des manifestants iraniens scandant des slogans tandis que l'un d'entre eux brandit une affiche du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement anti-Israël, à Téhéran, en Iran, le 13 juin 2025. (Crédit : Vahid Salemi/AP)
Des manifestants iraniens scandant des slogans tandis que l'un d'entre eux brandit une affiche du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement anti-Israël, à Téhéran, en Iran, le 13 juin 2025. (Crédit : Vahid Salemi/AP)

Sans être grand stratège on pouvait s’y attendre.

L’Agence Internationale de l’énergie atomique qui avoue que l’Iran n’a jamais compté respecter un quelconque engagement de non-prolifération nucléaire, les négociations avec l’Amérique qui piétinaient, les proxies libanais et palestiniens (Hezbollah et Hamas) largement diminués, l’acquisition imminente de la bombe nucléaire par le régime des mollahs menaçant sans cesse de destruction l’État Hébreu. Tous ces éléments rendaient inévitable et obligatoire une action préemptive d’Israël.

Mais quand vous recevez plusieurs fois par jour des missiles balistiques, que vous vous ruez constamment vers les abris, le fait de s’être attendu à une telle violence après 20 mois de guerre n’atténue en rien la violence de la situation.

Là encore, nul besoin d’être expert en armement pour comprendre la menace. Il suffit de voir les destructions et les morts qui s’accumulent. Et la violence des explosions.

Mais on pouvait aussi s’attendre aux réactions des Occidentaux.

Appels à la retenue, aux cessez-le-feu, manifestations appelant à intensifier les tirs sur Tel Aviv, attaques physiques contre des Israéliens bloqués hors du pays (l’aéroport est fermé et les avions ont été évacués). Et la liste est encore longue.

Lorsque le 7 octobre 2023, alors que nous ne comprenions pas encore ce qui nous était tombé sur la tête, que des milliers de commandos du Hamas et de civils gazaouis étaient encore sur le territoire israélien, qu’aucun soldat n’avait foulé le sol de Gaza, des manifestations anti-Israël éclataient dans les grandes villes occidentales. Et si le monde a témoigné une certaine empathie, cela n’a duré que quelques jours.

Les soi-disant progressistes, féministes, défenseurs des droits de l’Homme se sont rangés du côté des agresseurs, misogynes, homophobes, liberticides et moyenâgeux.

Cela restera pour moi un mystère, que même la haine et la propagande bien huilée, financée par des pays qui se moquent bien des Palestiniens, ne peut expliquer.

Aujourd’hui des enfants israéliens meurent sous les bombes mais aucune indignation de quelque actrice larmoyante.

Des Gazaouis se font tués, torturés, emprisonnés pour avoir défier le joug du Hamas qui a initié leur misère, mais des aventuriers genre Tintin au Congo s’embarquent sur des yachts payés par le Hamas, se prennent en selfie, abandonnent à leur sort (tout en les filmant) des Libyens en mer tentant de s’échapper de leur pays, avalent en route les 3 paquets de pâtes qu’ils ont soi-disant apporté pour les Gazaouis, se font accueillir avec des sandwichs et de l’eau par l’armée israélienne et déclarent une grève de la faim de 10 heures.

Ou encore les marcheurs qui passent par l’Égypte pour aller à Rafah qu’ils placent sur la carte au nord de la mer Rouge, à la place d’Eilat… Et leur accueil par les Égyptiens qui tentent de les lyncher, confisquent leur passeport et les gardent en détention ! La réponse des marcheurs est d’ailleurs assez édifiante lorsqu’ils crient « Allah Ou Akbahr » pour tenter de les amadouer. Tintin chez les Frères Musulmans…

Tout ceci pourrait donner lieu à un bon spectacle comique si ce n’était pas si triste.

Le Premier ministre d’Israël est un des plus critiqués par les Israéliens, si ce n’est le plus dans l’histoire moderne. Et comme je l’ai souvent précisé, la guerre contre les mouvements terroristes génocidaires n’est pas une guerre personnelle de Bibi mais une guerre imposée qu’il faut gagner. Et la racine du mal vient du régime islamique Iranien.

Ceux qui oppriment leur peuple, assassinent chaque jour des homosexuels, punissent les femmes pour un cheveu sorti du voile, pratiquent une discrimination sans bornes contre les ethnies autres que perses et musulmanes. Un Afghan né en Iran ne peut même pas posséder ne serait-ce qu’une carte Sim pour un téléphone. Alors imaginez ce qu’il en est de leurs libertés fondamentales.

Et contrairement aux arrogants condescendants, nous écoutons ce que disent nos ennemis. Nous écoutons lorsqu’ils disent qu’ils veulent nous exterminer. Lorsque nous avons cru que ce n’était qu’un slogan populaire comme ceux des étudiants sur les campus nord-américains, nous avons eu le 7 octobre.

Alors quand la République islamique d’Iran – qui n’est pas une petite organisation de terroristes en herbe – dit qu’elle va nous exterminer et qu’elle est sur le point d’acquérir la bombe atomique, on écoute toutes oreilles ouvertes.

Et on agit. Enfin.

La guerre c’est moche. La guerre c’est sale. Mais si Churchill, Roosevelt ou même de Gaulle s’étaient arrêtés à cet oxymore, je ne serais pas là.

Et pas que mon peuple.

Car beaucoup l’oublient, mais l’Histoire l’a prouvé à chaque fois. Ce qui commence avec les Juifs ne finit jamais avec eux.

Alors oui, nous faisons le sale boulot pour tout le monde. Pendant que 53 otages sont encore dans les geôles de Gaza. Que nous sommes éreintés après 20 mois de guerre. Que les Juifs du monde sont l’objet d’une haine débridée. Que les Israéliens sont devenus des parias pour des bien-pensants.

Mais un jour, vous nous remercierez de notre sacrifice.

à propos de l'auteur
Née à Paris, ancienne avocate au Barreau de Bruxelles, Myriam a quitté l’Europe en 2005 pour s’installer à Montréal, où elle est devenue une travailleuse communautaire au FNJ-KKL puis directrice des relations communautaires et universitaires pour CIJA, porte parole officiel de la communauté juive, avant de faire son alyah. Après un passage au Keren Hayessod, une activité de consultante en relations publiques pour des clients canadiens, européens et israéliens, elle est désormais DIrectrice des missions en Israel pour CIJA.
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