La faille
Depuis quelques jours les nouvelles inquiétantes s’amoncellent, je ne relèverais que l’intrusion d’un terroriste (visiblement du Hezbollah) depuis la frontière Nord. En toile de fond, les vagues de contestation continuent.
Deux images fortes qui m’ont particulièrement marquées cette semaine.
La première : une caricature d’Amos Biderman qui m’a sauté aux yeux : une voiture à l’intérieur trois politiciens : Rothman, Levin, Netanyahou roulant à toute allure et ne voulant pas s’arrêter, avec comme commentaire « On continue à pleine puissance” ! L’image est frappante et résume clairement la situation.
La deuxième : le visage d’Isaac Herzog, mal rasé, fatigué, un regard presque désemparé pendant son discours de tentative de remettre sur les rails la reforme du gouvernement.
De fait, on peut dans les faits se demander simplement en quoi cette réforme va aider l’état et ses citoyens ? Et surtout quel est son but ?
Le but premier, est sans conteste, de mon point de vue, le blanchiment des politiciens, comme je l’ai écrit la dernière fois, on voit des groupes parlementaires menés par des élus qui sont ou ont été sur le banc des accusés : Netanyahou n’etant pas le seul, Dehri, par exemple qui a été recalé par la Cour suprême le privant de son poste de ministre. Est-ce que ces politiciens sont-ils objectifs concernant la réforme judiciaire ? De mon opinion, non, leurs intérêts personnels priment sur la paix publique.
Quand à Simotrich et Ben Gvir, bien que n’étant pas des saints, ont un autre but ultime : le grand Israël. En s’octroyant déjà plus de pouvoir, Smotrich a pris le contrôle d’une grande partie de l’administration civile incluant la Judée Samarie. Il souhaite sans aucun doute « légaliser », ce que l’on appelle communément les « territoires » ou « les colonies », selon d’autres.
Le statut quo de cette partie épineuse du territoire (bon gré malgré) israélien même si c’est officieux, cherche à se faire légaliser et la Cour suprême est l’obstacle à cet objectif. Ce coup de baguette magique donnerait aux habitants des coins susmentionnés, le droit d’être légalement là, car il ne faut pas oublier que tout être humain souhaite être reconnu et les habitants de Judée Samarie rêvent de cette reconnaissance.
C’est un fait, cette question devrait être débattue, et depuis longtemps, en maintenant cet imbroglio diplomatique de zones incompréhensibles pour le commun des mortels : frontière d’avant… d’après, zone c a b, ou alors ligne verte, bref tout le monde y a perdu son hébreu. Il faudrait remettre sur la table des négociations, mais dans un pays ou tout le monde marchande tout, et où en face finalement il n’y pas de concession, le jusqu’au boutisme de la partie adverse, qui a la plupart de l’empathie des européens, ne donne peu ou pas de marge de main-d’œuvre.
At last but not least, le gouvernement-la coalition, est piégé, piégé par ses promesses de reforme judiciaire comme étant ce qui va résoudre tous les problèmes israéliens comme par un coup de baguette magique. Promesse électorale, en pointant du doigt « la Cour suprême » comme étant le caillou dans la chaussure d’Israël, les membres de la coalition ont voulu régler leurs problèmes avec l’appareil judiciaire et leurs frustrations.
Et il y en a d’autres eux, ceux qui brandissent le nom du grand espoir celle du Mechiah* qui arrive, il est tout proche, nous sommes aux « temps messianiques » jouant ainsi avec les espoirs de la plupart des électeurs, quoi de plus beau que l’arrive du Messie ? De plus, on a pas le droit de douter que celui-ci va venir, seulement les politiciens jouent sur les tableaux mélangeant intérêts personnels, intérêts religieux.
Ils se sont piégés dans leur réforme soi-disante purificatrice et à la fois annonciatrice d’une ère nouvelle, mais cette ère nouvelle risque d’être bien différente que celle pour laquelle on les a élus – je le crains-.
* à noter que personne ne sait quand il va arriver, même si on peut qu’être d’accord sur le principe qu’il faudrait vraiment qu’il débarque rapidos.