La démographie changeante du nouvel antisémitisme
La démographie peut nous en apprendre beaucoup sur la façon dont une société évolue. La démographie a le pouvoir de changer notre culture.
Elle peut même refaçonner le profil politique d’une région ou d’un pays ou en changer son économie. Ce qui est peut-être moins évident (mais néanmoins aussi important de comprendre), c’est que le monde subit actuellement une évolution démographique qui affecte l’antisémitisme.
La haine la plus ancienne, comme certains l’appellent, ne va pas disparaître de sitôt. En fait, cela fait des années que j’écris à ce propos. Il est clair que l’antisémitisme ne cesse de croître. Il est actuellement à des niveaux rivalisant avec ceux des années 1930 et 40, tout particulièrement en Europe.
Il y a seulement 70 ans, la Seconde Guerre mondiale venait de prendre fin et tout le monde commençait à découvrir les horreurs de la Shoah. Le général Eisenhower voulait être un véritable témoin de ces horreurs pour aider à préserver leur mémoire. Il décida donc de visiter les camps et documenter tout ce qu’il découvrit.
Il ne fallut pas longtemps pour que l’antisémitisme devienne un sujet tabou. Mais soyons clairs, la bête n’était pas morte, mais simplement mise en laisse pendant un certain temps. Les puissances mondiales et les pays européens adoptèrent d’un commun accord avec la communauté juive survivante un nouveau slogan : PLUS JAMAIS !
On peut croire que l’État d’Israël renaîtra en 1948 en raison de la culpabilité collective, des prophéties bibliques accomplies et / ou du destin, en fonction de notre croyance en Dieu.
En ce qui me concerne, je crois que Dieu fut très impliqué dans la renaissance d’Israël, et ce n’était pas une réaction de sa part, mais une partie cruciale de son plan pour l’humanité depuis la nuit des temps.
Pourtant, la suppression de l’antisémitisme fut de courte durée : juste vingt ans après la renaissance d’Israël, la haine la plus ancienne connût aussi une résurgence.
L’antisémitisme était de retour, et cette fois il était de retour pour se venger (à vrai dire, nous pourrions aisément soutenir que l’antisémitisme a toujours été une vengeance contre les Juifs).
Sautons à 2014 : le monde est rapidement devenu un village planétaire, au sein duquel l’antisémitisme bénéficie désormais de l’internet et de ses nouvelles frontières (ou plutôt de son manque de frontières) ! Les juifs ne sont tranquilles nulle part au monde, sauf peut-être en Israël en dépit de toute la terreur et la violence qui y règne.
Les données démographiques changent. Avant la Deuxième Guerre mondiale, l’antisémitisme classique était presque purement racial. Les Nazis, convaincus que les Juifs n’étaient pas humains et donc ne méritaient pas d’exister, décidèrent de les anéantir complètement. Cette approche fasciste de l’existence juive est pratiquement devenue obsolète ou du moins tabou en 1945.
Puis vinrent les gauchistes progressifs – bien aidés par Arafat et ses acolytes – qui dès les années soixante ont commencé à dépeindre Israël, les Juifs et le sionisme comme oppresseurs, occupants et même assassins des Palestiniens.
Cette image n’est bien sûr absolument pas fondée sur la vérité, mais sur une volonté d’ostraciser davantage les boucs émissaires éternels de l’humanité. Cela fonctionne très bien sur les campus universitaires à travers l’Amérique comme nous avons la preuve.
En outre, le gain de popularité récent du mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) est très symptomatique de la nouvelle direction que le monde prend contre Israël et les Juifs.
Benjamin Netanyahu vient de parler contre le BDS et les autres dangers provoqués par l’antisémitisme à la conférence AIPAC 2014. Il a simplement qualifié le BDS de mouvement antisémite, et à juste titre ! Israël n’est pas l’Afrique du Sud, ne l’a jamais été et ne le sera jamais.
Bien sûr, le tableau ne serait pas complet sans la participation de l’Église chrétienne. Voici en effet une autre communauté mondiale qui a beaucoup de bagages quand on examine les relations judéo-chrétiennes des 2000 dernières années.
On oserait penser que la communauté de l’église (qui en a fait trop peu pour protéger les Juifs d’Europe) s’exprimerait très prudemment à propos des juifs d’aujourd’hui en Israël. Comme je passe énormément de temps à parler dans les églises à travers l’Amérique et parfois en France, je suis attristé par ce changement, où l’on est passé du sionisme chrétien au palestinisme chrétien.
Je continue de rencontrer des gens qui aiment Israël et les Juifs, mais ils ne sont plus la majorité au sein de l’église chrétienne. La récente conférence « Christ au Checkpoint » témoigne bien de cette tendance.
L’évolution démographique de l’antisémitisme regroupe beaucoup de monde sous une bannière unifiée contre les Juifs et Israël. En tant que victime du postmodernisme, le Juif contemporain n’a plus rien à faire pour être diabolisé : il doit simplement être Juif où qu’il soit dans le monde.
La vérité n’est plus nécessaire dans un monde postmoderne, et lorsqu’il s’agit de singulariser les Juifs, l’irrationalité du nouvel antisémitisme n’a plus de limites. Il n’y a plus de TABOU !
Les néo-nazis, islamistes, libéraux, universitaires, politiciens, artistes, chrétiens et athées entre autres ont très peu en commun, sauf quand il s’agit d’ostraciser mon peuple.
Les idéologies, les convictions religieuses et les cultures varient, mais il y a un certain désir communautaire à distinguer les juifs du reste du monde, et ce désir défie la logique à bien des niveaux.
Je trouve toujours un réconfort et une approche équilibrée par rapport à l’humanité en général et à Israël en particulier dans les pages de la Parole de Dieu. Celui-ci désire aussi l’unité entre les hommes, mais je suis certain que l’unité dont Il parle ne se fait pas au détriment d’Israël !
Alors que le monde se montre jaloux de Sion d’une manière destructrice, Dieu est jaloux de Sion d’une manière protectrice !
Ils seront couverts de honte et humiliés, tous ceux qui sont furieux contre toi; ils seront réduits à rien, ils disparaîtront, ceux qui t’intentent un procès. Tu auras beau les chercher, tu ne les trouveras plus, ceux qui te combattaient; ils seront réduits à rien, réduits au néant, ceux qui te faisaient la guerre. En effet, c’est moi, l’Eternel, ton Dieu, qui empoigne ta main droite et qui te dis: «N’aie pas peur! Je viens moi-même à ton secours.» N’aie pas peur, vermisseau de Jacob, faible reste d’Israël! Je viens à ton secours, déclare l’Eternel. Celui qui te rachète, c’est le Saint d’Israël. Esaie 41:11-14